Pour le visiteur qui a connu Abidjan en 2010, et n’y remet les pieds qu’en cette fin d’année 2012, le contraste est saisissant. Les rues défoncées et insalubres, les dépotoirs à ciel ouvert et les émanations pestilentielles de la lagune Ébrié qui donnaient naguère de notre capitale économique, la piètre image d’une ville poubelle, ne sont plus qu’un mauvais souvenir. En l’espace d’un an et demi de pouvoir effectif d’Alassane Ouattara (en comptant à partir de la cérémonie officielle d’investiture du 21 mai 2011), Abidjan et bien d’autres villes de l’hinterland sont en chantier. À peine sorti de l’aéroport d’Abidjan-Port-Bouët, le visiteur peut apercevoir le chantier de l’hôtel Radisson Blu en construction, initié par un investisseur privé étranger qui, comme beaucoup d’autres croient, à nouveau, en la Côte d’Ivoire. Et effectuent désormais, nombreux, le déplacement de la capitale économique, pour prospecter un marché encore, en berne, il y a peu.
Pour mieux mesurer l’étendue du chemin parcouru en 18 mois seulement, il faut se souvenir d’où l’on vient. Au sortir de la grave crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 ponctuée par des affrontements armés ayant fait plus de 3 000 morts, selon les statistiques nationales et internationales, la Côte d’Ivoire est, littéralement, à genoux. La crise militaro-politique a eu, en effet, de graves conséquences sur la situation économique, sécuritaire, sociale et humanitaire en Côte d’Ivoire. Ce qui s’est traduit, notamment, par une baisse prononcée du PIB réel du pays (-5.9%), et une dégradation avancée des infrastructures déjà affectées par des années de désinvestissements, voire d’abandon.
Dans un tel environnement, peu d’analystes auraient parié sur une reprise économique aussi rapide que celle que le pays connaît aujourd’hui. Certes, il reste encore beaucoup à faire, vu le niveau de départ, mais la relance économique est de plus en plus perceptible, et le pays renoue avec les grands travaux. Les investissements dans la réalisation d’infrastructures nouvelles ou dans l’entretien et la réhabilitation de l’existant, qui vont s’accroître avec les remises de dettes consécutives à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, et le nouveau dynamisme des secteurs secondaire et tertiaire boostent la croissance économique, redevenue positive, avec un croît réel du Pib estimé à 8,6% cette année.
Si les premiers chantiers ont surtout consisté en la réhabilitation des routes d’Abidjan, puis de celles de l’intérieur du pays, pour un montant évalué à 52 milliards pour 2012, réalisée dans le cadre du Programme d’urgence des infrastructures urbaines, la seconde phase renvoie à des travaux lourds : autoroutes, échangeurs, ponts, voies interurbaines, ouvrages d’adduction d’eau potable.
Dans la capitale économique ivoirienne, le chantier le plus visible est celui de l’échangeur de la Riviera II, au niveau de l’ancien carrefour de la Riviera II, point de croisement entre le boulevard Mitterrand (2x3 voies) et la voie reliant M’Pouto à Attoban (2x1 voies). Les automobilistes sont désormais obligés d’emprunter des voies latérales de contournement, ou de faire attention aux engins, sur la voie restée ouverte à la circulation. L’aménagement du carrefour va consister à construire un passage inférieur de type portique double en béton armé dans le sens École de Police Bingerville et l’aménagement des voies d’accès; mais aussi à aménager la partie supérieure du portique par la création d’un giratoire pour assurer la circulation dans le sens M’Pouto-Attoban et aussi l’accès au boulevard Mitterrand. Des contre-allées ou bretelles de raccordement sont également prévues. L’ouvrage devrait être achevé en août 2013. Coût des travaux : 5,4 milliards FCFA.
Non loin de là, à la Riviera Golf, près de la résidence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, un gigantesque chantier est ouvert. C’est celui du troisième pont de la ville d’Abidjan, devant relier les zones sud de la ville à Marcory, plus au nord, à partir de Cocody-Riviera. Treize années durant, les Ivoiriens avaient entendu parler de cet ouvrage, une première pierre ayant même été posée, en 1999 sous l’ancien président Henri Konan Bédié, avant de disparaître dans la broussaille. Depuis le lancement officiel des travaux, le 7 septembre 2011, par le Président Ouattara, le chantier du 3e pont avance.
Ce pont, baptisé « Henri Konan Bédié », reliera deux artères de renom, le boulevard François Mitterrand à la Riviera (Cocody), et le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Marcory).Les travaux, censés durer 25 mois, ont commencé du côté du boulevard François Mitterrand. Sur 2,7 km, le pont traversera la commune de Cocody pour arriver près du domicile de Mme Thérèse Houphouët-Boigny. De cet endroit, il traversera ensuite la lagune Ebrié sur environ 1 600 m pour aboutir, 2 km plus loin, au boulevard Giscard d’Estaing, avec un échangeur moderne de trois niveaux au carrefour de l’ancienne «bâche bleue ».
Moderne et futuriste...
À voir la maquette futuriste de cet échangeur, on comprend mieux pourquoi le Chef de l’État l’a qualifié de plus moderne d’Afrique de l’Ouest . Les travaux coûteront 125 milliards de francs CFA, pour cet ouvrage dont le constructeur s’est vu céder la concession pour une période de 30 ans.
L’année 2012 avait démarré avec la pose de la première pierre d’un chantier de construction de 2000 logements sociaux, censé contribuer à la résorption du déficit criard de la capitale économique en logements de ce type. Si peu d’informations circulent au sujet de l’évolution de ce chantier, ce n’est pas le cas des ouvrages lancés début août, à la veille de la commémoration de l’indépendance.
Le 3 août, en effet, Alassane Ouattara a ressuscité un projet, celui de l’autoroute Abidjan-Grand –Bassam, qui dormait dans les tiroirs. Les travaux de construction de cette autoroute devant relier la capitale économique à la cité balnéaire de Grand Bassam, ancienne capitale politique du pays, comprennent la remise à neuf de la voie actuelle. Sur le tronçon partant du carrefour Akwaba au corridor de Gonzagueville (8,5 Km), il sera construit deux routes de trois voies en utilisant le terre -plein notamment. L’autoroute partira de ce Corridor au pont de Moosou, sur une distance de 19,9 Km. La durée des travaux est estimée à 30 mois. Coût de l’ouvrage : 62 milliards FCFA, dont 85s financés par un prêt de la banque chinoise Eximbank.
L’autre ouvrage d’envergure, lancé dans la ville de Bonoua par le président de la République au mois d’août, à la veille de l’indépendance, est relatif à l’approvisionnement en eau potable de la ville d'Abidjan. En raison de la vétusté des installations et de l’absence d’investissement dans ce secteur depuis une vingtaine d’années, la capitale économique s’est retrouvée en situation de déficit en eau potable. Le projet en cours de réalisation à Bonoua est inscrit dans la catégorie « urgence », et consiste à réaliser deux champs captant (première infrastructure de récupération d'eau dans la nappe souterraine avant son transfert vers une station de traitement et enfin le château) sur deux sites (Tchintchébé et Ono) comprenant chacun neuf forages. Chaque champ aura une capacité de 40.000 mètres cubes d'eau par jour (m³/jour). Soit un total de 80 000 m³/jour. Une fois l'eau captée, des postes de reprises dont les constructions sont programmées à Tchintchébé, Ono et Moossou permettront de l’acheminer vers les stations de traitement. L’eau sera ensuite stockée dans les châteaux de Vridi et Koumassi, pour distribution aux usagers par les opérateurs concernés. 124 Km de canalisations seront nécessaires, entre Bonoua et Abidjan, pour transporter l’eau captée. Le coût de ces différents ouvrages réalisés par la société chinoise China Geology Ingeneering Company (Cgc) est estimé à 50 milliards de francs Cfa.
Il est prévu une seconde phase dans ce programme d’accroissement de l’offre d’eau potable. Celle-ci sera mise en oeuvre dès l'année prochaine, et verra la réalisation de deux champs captant à Nougoussi et à Kakoukro, avec neuf forages sur chacun des deux sites. La production attendue est de 33 000 m³/jour. Dès juin 2013, « le déficit actuel des abonnés d'Abidjan sera résorbé », avait annoncé, Alassane Ouattara. Déjà, avec les travaux entrepris cette année sur le réseau abidjanais, 60% du manque d'eau à Abidjan sont censés être résorbés d’ici fin décembre 2012.
Le 22 septembre, un autre rêve des populations a reçu un début de réalisation. Il s’agit du pont sur le fleuve Marahoué, dans la localité de Bouaflé, dont les travaux ont été lancés par le chef de l’État. 14 mois seront nécessaires pour réaliser cet ouvrage et les 6 km de voirie dans la ville de Bouaflé, prévus au programme. Les travaux qui ont commencé consistent en la construction du nouveau pont sur la Marahoué, qui sera long de 124 mètres et assurera une circulation à double sens avec deux chaussées d'une voie chacune. Il est aussi question de réhabiliter l'ancien pont sur le même fleuve et de renforcer la voirie urbaine de cette localité du centre-ouest du pays six kilomètres de voirie urbaine. L'ensemble du projet est financé à hauteur de 11 milliards de FCFA par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Des ouvrages, dont la réalisation piétinait, ont été relancés et tournent désormais à plein régime. C’est le cas du pont de Jacqueville, d’une longueur de 608 m, qui permettra de désenclaver cette région agricole à l’offshore prometteur qui n’était accessible, depuis le percement du canal de Vridi, que par des bacs automoteurs à la vétusté inquiétante. C’est également le cas du tronçon autoroutier devant relier la localité de Singrobo à la capitale politique Yamoussoukro, que l’entreprise de construction tunisienne Soroubat s’affaire à achever.
À la fin de cette année, c’est plus d’un tiers du réseau routier national, qui auront fini d’être manégés, le reste devant l’être au cours de l’année prochaine. En matière de grands chantiers, Alassane Ouattara annonçait, après la pose de la première pierre de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam, le démarrage imminent des travaux de remise à neuf de plusieurs tronçons tels que : la voie Grand Bassam – Noé (à la frontière ghanéenne) pour un montant de 25 milliards FCFA ; la route Abengourou – Agnibilékrou pour un montant de 36 milliards de FCFA ; le bitumage du tronçon Bouna – Doropo – Frontière du Burkina pour un montant de 40 milliards de FCFA ; la nouvelle voie express Abobo – Anyama. D’autres chantiers sont annoncés, dès 2013, dans d’autres régions du pays.
Dans le secteur de l’énergie, également, des travaux ont été lancés ou sont en voie de l’être, pour accroître l’offre en électricité du pays, et faire de la Côte d’Ivoire un hub en la matière. C’est le cas de l’extension de la centrale thermique d’Azito, dont la troisième phase devrait permettre d’augmenter la puissance installée de 2000 MG actuellement, à 3000 Mw. C’est aussi le cas du barrage hydroélectrique prévu à Soubré, sur le fleuve Sassandra. Ce projet, longtemps différé, est désormais en bonne voie, grâce à un prêt accordé par Eximbank pour financer des travaux estimés à 375 milliards FCFA, pour une capacité de 270 Mw. L’ouvrage devrait contribuer à accélérer le développement industriel de la région du Sud-ouest, second poumon économique du pays, avec son port de San Pedro.
Dans le domaine agricole également, des travaux sont engagés, pour accroître les rendements des productions, augmenter les capacités de transformation locale des productions pour plus de valeur ajoutée, et développer des productions comme celle du riz, afin de diminuer les importations de denrées alimentaires qui occasionnent de fortes sorties de devises et grèvent la balance des paiements.
Il reste à espérer que 2013 voit l’aboutissement du vaste chantier de la réforme du secteur de la sécurité, afin que la paix et la sécurité soient au rendez-vous. Un climat sécuritaire et politique apaisé aiderait sans doute à attirer, chez nous, davantage d’investissements privés étrangers nécessaires à la réalisation de nombreux projets économiques créateurs de milliers d’emplois dont la jeunesse a besoin.
Manuel Tchié
Pour mieux mesurer l’étendue du chemin parcouru en 18 mois seulement, il faut se souvenir d’où l’on vient. Au sortir de la grave crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 ponctuée par des affrontements armés ayant fait plus de 3 000 morts, selon les statistiques nationales et internationales, la Côte d’Ivoire est, littéralement, à genoux. La crise militaro-politique a eu, en effet, de graves conséquences sur la situation économique, sécuritaire, sociale et humanitaire en Côte d’Ivoire. Ce qui s’est traduit, notamment, par une baisse prononcée du PIB réel du pays (-5.9%), et une dégradation avancée des infrastructures déjà affectées par des années de désinvestissements, voire d’abandon.
Dans un tel environnement, peu d’analystes auraient parié sur une reprise économique aussi rapide que celle que le pays connaît aujourd’hui. Certes, il reste encore beaucoup à faire, vu le niveau de départ, mais la relance économique est de plus en plus perceptible, et le pays renoue avec les grands travaux. Les investissements dans la réalisation d’infrastructures nouvelles ou dans l’entretien et la réhabilitation de l’existant, qui vont s’accroître avec les remises de dettes consécutives à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, et le nouveau dynamisme des secteurs secondaire et tertiaire boostent la croissance économique, redevenue positive, avec un croît réel du Pib estimé à 8,6% cette année.
Si les premiers chantiers ont surtout consisté en la réhabilitation des routes d’Abidjan, puis de celles de l’intérieur du pays, pour un montant évalué à 52 milliards pour 2012, réalisée dans le cadre du Programme d’urgence des infrastructures urbaines, la seconde phase renvoie à des travaux lourds : autoroutes, échangeurs, ponts, voies interurbaines, ouvrages d’adduction d’eau potable.
Dans la capitale économique ivoirienne, le chantier le plus visible est celui de l’échangeur de la Riviera II, au niveau de l’ancien carrefour de la Riviera II, point de croisement entre le boulevard Mitterrand (2x3 voies) et la voie reliant M’Pouto à Attoban (2x1 voies). Les automobilistes sont désormais obligés d’emprunter des voies latérales de contournement, ou de faire attention aux engins, sur la voie restée ouverte à la circulation. L’aménagement du carrefour va consister à construire un passage inférieur de type portique double en béton armé dans le sens École de Police Bingerville et l’aménagement des voies d’accès; mais aussi à aménager la partie supérieure du portique par la création d’un giratoire pour assurer la circulation dans le sens M’Pouto-Attoban et aussi l’accès au boulevard Mitterrand. Des contre-allées ou bretelles de raccordement sont également prévues. L’ouvrage devrait être achevé en août 2013. Coût des travaux : 5,4 milliards FCFA.
Non loin de là, à la Riviera Golf, près de la résidence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, un gigantesque chantier est ouvert. C’est celui du troisième pont de la ville d’Abidjan, devant relier les zones sud de la ville à Marcory, plus au nord, à partir de Cocody-Riviera. Treize années durant, les Ivoiriens avaient entendu parler de cet ouvrage, une première pierre ayant même été posée, en 1999 sous l’ancien président Henri Konan Bédié, avant de disparaître dans la broussaille. Depuis le lancement officiel des travaux, le 7 septembre 2011, par le Président Ouattara, le chantier du 3e pont avance.
Ce pont, baptisé « Henri Konan Bédié », reliera deux artères de renom, le boulevard François Mitterrand à la Riviera (Cocody), et le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Marcory).Les travaux, censés durer 25 mois, ont commencé du côté du boulevard François Mitterrand. Sur 2,7 km, le pont traversera la commune de Cocody pour arriver près du domicile de Mme Thérèse Houphouët-Boigny. De cet endroit, il traversera ensuite la lagune Ebrié sur environ 1 600 m pour aboutir, 2 km plus loin, au boulevard Giscard d’Estaing, avec un échangeur moderne de trois niveaux au carrefour de l’ancienne «bâche bleue ».
Moderne et futuriste...
À voir la maquette futuriste de cet échangeur, on comprend mieux pourquoi le Chef de l’État l’a qualifié de plus moderne d’Afrique de l’Ouest . Les travaux coûteront 125 milliards de francs CFA, pour cet ouvrage dont le constructeur s’est vu céder la concession pour une période de 30 ans.
L’année 2012 avait démarré avec la pose de la première pierre d’un chantier de construction de 2000 logements sociaux, censé contribuer à la résorption du déficit criard de la capitale économique en logements de ce type. Si peu d’informations circulent au sujet de l’évolution de ce chantier, ce n’est pas le cas des ouvrages lancés début août, à la veille de la commémoration de l’indépendance.
Le 3 août, en effet, Alassane Ouattara a ressuscité un projet, celui de l’autoroute Abidjan-Grand –Bassam, qui dormait dans les tiroirs. Les travaux de construction de cette autoroute devant relier la capitale économique à la cité balnéaire de Grand Bassam, ancienne capitale politique du pays, comprennent la remise à neuf de la voie actuelle. Sur le tronçon partant du carrefour Akwaba au corridor de Gonzagueville (8,5 Km), il sera construit deux routes de trois voies en utilisant le terre -plein notamment. L’autoroute partira de ce Corridor au pont de Moosou, sur une distance de 19,9 Km. La durée des travaux est estimée à 30 mois. Coût de l’ouvrage : 62 milliards FCFA, dont 85s financés par un prêt de la banque chinoise Eximbank.
L’autre ouvrage d’envergure, lancé dans la ville de Bonoua par le président de la République au mois d’août, à la veille de l’indépendance, est relatif à l’approvisionnement en eau potable de la ville d'Abidjan. En raison de la vétusté des installations et de l’absence d’investissement dans ce secteur depuis une vingtaine d’années, la capitale économique s’est retrouvée en situation de déficit en eau potable. Le projet en cours de réalisation à Bonoua est inscrit dans la catégorie « urgence », et consiste à réaliser deux champs captant (première infrastructure de récupération d'eau dans la nappe souterraine avant son transfert vers une station de traitement et enfin le château) sur deux sites (Tchintchébé et Ono) comprenant chacun neuf forages. Chaque champ aura une capacité de 40.000 mètres cubes d'eau par jour (m³/jour). Soit un total de 80 000 m³/jour. Une fois l'eau captée, des postes de reprises dont les constructions sont programmées à Tchintchébé, Ono et Moossou permettront de l’acheminer vers les stations de traitement. L’eau sera ensuite stockée dans les châteaux de Vridi et Koumassi, pour distribution aux usagers par les opérateurs concernés. 124 Km de canalisations seront nécessaires, entre Bonoua et Abidjan, pour transporter l’eau captée. Le coût de ces différents ouvrages réalisés par la société chinoise China Geology Ingeneering Company (Cgc) est estimé à 50 milliards de francs Cfa.
Il est prévu une seconde phase dans ce programme d’accroissement de l’offre d’eau potable. Celle-ci sera mise en oeuvre dès l'année prochaine, et verra la réalisation de deux champs captant à Nougoussi et à Kakoukro, avec neuf forages sur chacun des deux sites. La production attendue est de 33 000 m³/jour. Dès juin 2013, « le déficit actuel des abonnés d'Abidjan sera résorbé », avait annoncé, Alassane Ouattara. Déjà, avec les travaux entrepris cette année sur le réseau abidjanais, 60% du manque d'eau à Abidjan sont censés être résorbés d’ici fin décembre 2012.
Le 22 septembre, un autre rêve des populations a reçu un début de réalisation. Il s’agit du pont sur le fleuve Marahoué, dans la localité de Bouaflé, dont les travaux ont été lancés par le chef de l’État. 14 mois seront nécessaires pour réaliser cet ouvrage et les 6 km de voirie dans la ville de Bouaflé, prévus au programme. Les travaux qui ont commencé consistent en la construction du nouveau pont sur la Marahoué, qui sera long de 124 mètres et assurera une circulation à double sens avec deux chaussées d'une voie chacune. Il est aussi question de réhabiliter l'ancien pont sur le même fleuve et de renforcer la voirie urbaine de cette localité du centre-ouest du pays six kilomètres de voirie urbaine. L'ensemble du projet est financé à hauteur de 11 milliards de FCFA par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Des ouvrages, dont la réalisation piétinait, ont été relancés et tournent désormais à plein régime. C’est le cas du pont de Jacqueville, d’une longueur de 608 m, qui permettra de désenclaver cette région agricole à l’offshore prometteur qui n’était accessible, depuis le percement du canal de Vridi, que par des bacs automoteurs à la vétusté inquiétante. C’est également le cas du tronçon autoroutier devant relier la localité de Singrobo à la capitale politique Yamoussoukro, que l’entreprise de construction tunisienne Soroubat s’affaire à achever.
À la fin de cette année, c’est plus d’un tiers du réseau routier national, qui auront fini d’être manégés, le reste devant l’être au cours de l’année prochaine. En matière de grands chantiers, Alassane Ouattara annonçait, après la pose de la première pierre de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam, le démarrage imminent des travaux de remise à neuf de plusieurs tronçons tels que : la voie Grand Bassam – Noé (à la frontière ghanéenne) pour un montant de 25 milliards FCFA ; la route Abengourou – Agnibilékrou pour un montant de 36 milliards de FCFA ; le bitumage du tronçon Bouna – Doropo – Frontière du Burkina pour un montant de 40 milliards de FCFA ; la nouvelle voie express Abobo – Anyama. D’autres chantiers sont annoncés, dès 2013, dans d’autres régions du pays.
Dans le secteur de l’énergie, également, des travaux ont été lancés ou sont en voie de l’être, pour accroître l’offre en électricité du pays, et faire de la Côte d’Ivoire un hub en la matière. C’est le cas de l’extension de la centrale thermique d’Azito, dont la troisième phase devrait permettre d’augmenter la puissance installée de 2000 MG actuellement, à 3000 Mw. C’est aussi le cas du barrage hydroélectrique prévu à Soubré, sur le fleuve Sassandra. Ce projet, longtemps différé, est désormais en bonne voie, grâce à un prêt accordé par Eximbank pour financer des travaux estimés à 375 milliards FCFA, pour une capacité de 270 Mw. L’ouvrage devrait contribuer à accélérer le développement industriel de la région du Sud-ouest, second poumon économique du pays, avec son port de San Pedro.
Dans le domaine agricole également, des travaux sont engagés, pour accroître les rendements des productions, augmenter les capacités de transformation locale des productions pour plus de valeur ajoutée, et développer des productions comme celle du riz, afin de diminuer les importations de denrées alimentaires qui occasionnent de fortes sorties de devises et grèvent la balance des paiements.
Il reste à espérer que 2013 voit l’aboutissement du vaste chantier de la réforme du secteur de la sécurité, afin que la paix et la sécurité soient au rendez-vous. Un climat sécuritaire et politique apaisé aiderait sans doute à attirer, chez nous, davantage d’investissements privés étrangers nécessaires à la réalisation de nombreux projets économiques créateurs de milliers d’emplois dont la jeunesse a besoin.
Manuel Tchié