Les ménages ivoiriens vont boire le calice de la hausse généralisée des prix des produits de consommation, jusqu’à la lie avec ces fêtes de fin d’année qui s’annoncent à grand pas. Il est dit que cette année plus que les autres, rien ne leur sera épargné. Un tour dans les marchés, dans les maquis et dans les centres commerciaux permettent de se rendre compte que la hausse des prix est réelle et, ce n’est qu’un début.
Le prix du litre de vin communément appelé ‘’grigbo’’ par ces aficionados qui était de 1500 FCFA coûte désormais 2000 FCFA dans tous les maquis de la capitale économique. ‘‘C’est incroyable’’, s’insurge Toussaint G., tenancier de maquis à Vridi. «Le casier de vins qu’on achetait à 13.700 FCFA est passé la semaine passée, à 16.500 FCFA, c'est une augmentation de près de 3000 FCFA», dénonce-t-il. Une hausse qui selon lui, risque d’avoir une incidence sur la consommation de ce produit. «Généralement, on constate une légère hausse sur le prix des bières. Ainsi, à notre tour, on répercute entre 50 et 100 francs sur celles-ci. Mais là, avec 500 francs, c’est sûr que les consommateurs vont bouder cette boisson à forte plus-value pour nous», explique Toussaint G. Les fêtes de fin d’année sont très souvent celles des tout-petits. Et, quand on parle des tout-petits, en dehors des cadeaux, il faut voir aussi les vêtements. A ce niveau aussi, les choses se corsent. Chez une vendeuse de vêtements, le prix moyen d’une tenue neuve pour enfants (de 5 à 12 ans) est d’environ 10.000 FCFA alors qu’il était à 7.000 FCFA l’année dernière, et de 5.000 FCFA l’année d’avant. «Les prix des habits en gros au marché d’Adjamé ont grimpé. Il n’est plus possible d’avoir une tenue en dessous de 5.000 FCFA. Quand on ajoute le transport et les tracasseries sur les routes lorsqu’on emmène nos marchandises jusqu’au lieu de vente, il nous faut bien répercuter ce manque à gagner sur le prix des marchandises», assure Kouamé Affoué N., vendeuse de vêtement, au grand marché de Treichville. Cette dame affirme que le prix élevé affiché a des incidences négatives sur leur commerce. «Auparavant en pareille période, nous étions déjà envahies par les parents qui achetaient des vêtements pour leurs progénitures. Mais, en ce moment, ce n’est pas la grande affluence», désespère-t-elle. Pour vérifier la hausse des prix des vêtements pour enfants, nous nous sommes rendus au marché de Port-Bouët. Mêmes constats. Il y a abondance de marchandises, seulement que les prix sont rébarbatifs. Mlle Gnakala qui est venue acheter des habits pour sa fille ne dira pas le contraire. «Je suis ici afin de prendre deux tenues pour ma fille. J’ai 12.000 FCFA et il me faut compléter la somme de 7.000 FCFA si je veux prendre les habits pour la Noël et le nouvel an. Partout où je suis passée, le prix moyen est de 9.000 FCFA pour quelque chose de potable», se plaint-elle. Ces récriminations n’ont pas affecté dame Opéli. «Je conseille aux clients de faire leurs emplettes dès maintenant. Ils trouvent les prix chers, mais je peux vous assurer que d’ici la semaine prochaine (à partir du lundi 17 décembre 2012), ils vont encore grimper», admet la commerçante. Un pan important des fêtes est celui de l’alimentation. Que vaudraient en effet, des fêtes de fin d’année sans le poulet traditionnellement cuisiné dans divers mets ? A l’abattoir de Port-Bouët, le poulet de chair qui est la volaille la plus consommée pour la circonstance, se négocie actuellement à 3.500 FCFA alors qu’il valait 2.500 FCFA, il y a quelques semaines. Mais, Idrissa Kaboré, vendeur de poulets sur le site assure qu’avec l’affluence pour les jours à venir, il est certain que la même volaille s’achètera entre 4000 et 5000 FCFA. Serait-ce conditionnée par la sempiternelle question de l’offre et de la demande ? Pas du tout, rétorque notre interlocuteur. «L’offre est largement supérieure, mais c’est comme ça. Nous devons engranger plus de bénéfices. C’est la période qui le veut», rétorque tout de go notre marchand de volailles. Malheureusement pour les consommateurs, ils ne pourront se ravitailler qu’à quelques jours (un ou deux jours) de la fête. C’est G. Joël, qui travaille dans une ferme d’élevage de volailles qui en donne les raisons. «Le poulet de chair consomme une nourriture particulière pour grossir. Lorsque le client prend ses poulets, il n’achète pas la nourriture qui va avec. La volaille, qui reçoit du riz cru, a tendance à maigrir, plus elle est gardée en vie dans l’attente du jour j», explique-t-il. C’est pourquoi, le client attend d’être à quelques heures pour prendre son poulet avec le risque de tomber sur des prix qui ont doublé. La hausse des prix lors des fêtes de fin d’année est un paradoxe dont nous parle L. Ba Bi, économiste er spécialiste en marketing. «Dans les pays européens, asiatiques ou américains, la période des fêtes de fin d’année est celle-là même où des entreprises proposent des abattements sur le prix de plusieurs de leurs marchandises. C’est le moment des soldes générales où des articles électroménagers, des vêtements, des marchandises de luxe, des mets sont proposés à des prix défiant toute concurrence. C’est celui qui fait les meilleures réductions, qui fait les meilleures affaires. Il faudrait que cette vision arrive en Côte d’Ivoire, qui veut être un pays émergent dans quelques années», encourage-t-il.
Olivier Guédé
Le prix du litre de vin communément appelé ‘’grigbo’’ par ces aficionados qui était de 1500 FCFA coûte désormais 2000 FCFA dans tous les maquis de la capitale économique. ‘‘C’est incroyable’’, s’insurge Toussaint G., tenancier de maquis à Vridi. «Le casier de vins qu’on achetait à 13.700 FCFA est passé la semaine passée, à 16.500 FCFA, c'est une augmentation de près de 3000 FCFA», dénonce-t-il. Une hausse qui selon lui, risque d’avoir une incidence sur la consommation de ce produit. «Généralement, on constate une légère hausse sur le prix des bières. Ainsi, à notre tour, on répercute entre 50 et 100 francs sur celles-ci. Mais là, avec 500 francs, c’est sûr que les consommateurs vont bouder cette boisson à forte plus-value pour nous», explique Toussaint G. Les fêtes de fin d’année sont très souvent celles des tout-petits. Et, quand on parle des tout-petits, en dehors des cadeaux, il faut voir aussi les vêtements. A ce niveau aussi, les choses se corsent. Chez une vendeuse de vêtements, le prix moyen d’une tenue neuve pour enfants (de 5 à 12 ans) est d’environ 10.000 FCFA alors qu’il était à 7.000 FCFA l’année dernière, et de 5.000 FCFA l’année d’avant. «Les prix des habits en gros au marché d’Adjamé ont grimpé. Il n’est plus possible d’avoir une tenue en dessous de 5.000 FCFA. Quand on ajoute le transport et les tracasseries sur les routes lorsqu’on emmène nos marchandises jusqu’au lieu de vente, il nous faut bien répercuter ce manque à gagner sur le prix des marchandises», assure Kouamé Affoué N., vendeuse de vêtement, au grand marché de Treichville. Cette dame affirme que le prix élevé affiché a des incidences négatives sur leur commerce. «Auparavant en pareille période, nous étions déjà envahies par les parents qui achetaient des vêtements pour leurs progénitures. Mais, en ce moment, ce n’est pas la grande affluence», désespère-t-elle. Pour vérifier la hausse des prix des vêtements pour enfants, nous nous sommes rendus au marché de Port-Bouët. Mêmes constats. Il y a abondance de marchandises, seulement que les prix sont rébarbatifs. Mlle Gnakala qui est venue acheter des habits pour sa fille ne dira pas le contraire. «Je suis ici afin de prendre deux tenues pour ma fille. J’ai 12.000 FCFA et il me faut compléter la somme de 7.000 FCFA si je veux prendre les habits pour la Noël et le nouvel an. Partout où je suis passée, le prix moyen est de 9.000 FCFA pour quelque chose de potable», se plaint-elle. Ces récriminations n’ont pas affecté dame Opéli. «Je conseille aux clients de faire leurs emplettes dès maintenant. Ils trouvent les prix chers, mais je peux vous assurer que d’ici la semaine prochaine (à partir du lundi 17 décembre 2012), ils vont encore grimper», admet la commerçante. Un pan important des fêtes est celui de l’alimentation. Que vaudraient en effet, des fêtes de fin d’année sans le poulet traditionnellement cuisiné dans divers mets ? A l’abattoir de Port-Bouët, le poulet de chair qui est la volaille la plus consommée pour la circonstance, se négocie actuellement à 3.500 FCFA alors qu’il valait 2.500 FCFA, il y a quelques semaines. Mais, Idrissa Kaboré, vendeur de poulets sur le site assure qu’avec l’affluence pour les jours à venir, il est certain que la même volaille s’achètera entre 4000 et 5000 FCFA. Serait-ce conditionnée par la sempiternelle question de l’offre et de la demande ? Pas du tout, rétorque notre interlocuteur. «L’offre est largement supérieure, mais c’est comme ça. Nous devons engranger plus de bénéfices. C’est la période qui le veut», rétorque tout de go notre marchand de volailles. Malheureusement pour les consommateurs, ils ne pourront se ravitailler qu’à quelques jours (un ou deux jours) de la fête. C’est G. Joël, qui travaille dans une ferme d’élevage de volailles qui en donne les raisons. «Le poulet de chair consomme une nourriture particulière pour grossir. Lorsque le client prend ses poulets, il n’achète pas la nourriture qui va avec. La volaille, qui reçoit du riz cru, a tendance à maigrir, plus elle est gardée en vie dans l’attente du jour j», explique-t-il. C’est pourquoi, le client attend d’être à quelques heures pour prendre son poulet avec le risque de tomber sur des prix qui ont doublé. La hausse des prix lors des fêtes de fin d’année est un paradoxe dont nous parle L. Ba Bi, économiste er spécialiste en marketing. «Dans les pays européens, asiatiques ou américains, la période des fêtes de fin d’année est celle-là même où des entreprises proposent des abattements sur le prix de plusieurs de leurs marchandises. C’est le moment des soldes générales où des articles électroménagers, des vêtements, des marchandises de luxe, des mets sont proposés à des prix défiant toute concurrence. C’est celui qui fait les meilleures réductions, qui fait les meilleures affaires. Il faudrait que cette vision arrive en Côte d’Ivoire, qui veut être un pays émergent dans quelques années», encourage-t-il.
Olivier Guédé