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Sport Publié le mercredi 19 décembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Jacques Anouma rassure : ‘‘Je ne mène pas un combat isolé’’

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Football : Jacques Anouma, ancien président de la FIF
Photo: Jacques Anouma
L’ex-président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma était l’invité de RTI sport, le lundi 17 décembre 2012. Une occasion pour lui de parler du rejet de sa candidature à la présidence, du recours introduit au Tribunal arbitral du sport (Tas) et surtout de la Fif .

Président, avez-vous été choqué du rejet de votre candidature ?
Oui, j’ai été choqué mais pas surpris. Ce rejet est la suite logique d’un processus qui a commencé depuis quelque temps, bien avant les Seychelles. Je ne suis donc pas surpris, mais je suis choqué parce que c’est une décision assez grave pour le football africain. Aujourd’hui, la décision a été prise de ne pas rendre ma candidature éligible, j’en ai pris acte. Je vais saisi le Tribunal arbitral du sport, puisque les textes de la Caf et de la Fifa me l’autorisent. C’est le Tribunal qui décidera si ce rejet est légitime ou pas.

Concrètement qu’est-ce qui vous a éliminé ?
Je voudrais avant de répondre à cette question adresser mes remerciements au président de la République, Alassane Ouattara, pour son soutien constant et permanent, depuis que je lui ai demandé de soutenir ma candidature. Ce soutien était manifesté dans le temps par l’ancien ministre des Sports et Loisirs, Philippe Légré. Ce soutien se manifeste toujours avec l’actuel ministre Alain Lobognon. Qui a plusieurs fois pris des positions sur le sujet. Du côté du Gouvernement et du Chef de l’Etat, ce soutien est là et constant. Je voudrais remercier aussi le peuple ivoirien, les sportifs ivoiriens et les dirigeants africains. Parce que ce combat ne se limite plus à une candidature ivoirienne. C’est une candidature africaine, parce que beaucoup de dirigeants qui se sentent léser au niveau de ces textes soutiennent notre action. Pourquoi, j’ai été éliminé ? L’amendement des textes qui ont été votés aux Iles Seychelles, le 3 septembre dernier dit ceci : «tout candidat à la présidence de la confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf», voici ce que dit l’amendement. Jusque-là, je ne me sentais pas concerner par cette décision parce que depuis 2006 je siège, je participe aux réunions du comité exécutif en tant que membre africain de la Fifa. J’ai les mêmes droits, mêmes privilèges, les mêmes avantages que les autres membres du comité. Aujourd’hui, si vous allez sur le site de la Caf et que vous tapez comité exécutif de la Caf, mon nom y figure. Je ne me sentais pas concerner par cette loi, parce qu’à la veille de l’assemblée générale extraordinaire, Raouraoua disait à qui voulait l’entendre que je n’étais pas concerné. Nous sommes allés à cette assemblée générale très détendus et n’étant pas concerné. Et puis, le 10 décembre dernier au Caire au comité exécutif où j’étais, parmi les candidatures qui ont été retenues, seule la candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma a été invalidée. Et c’est là, je me rends compte que je suis concerné. Dans la lettre de notification qui a été adressée à la Fif, il est mentionné que : «votre candidat que vous avez parrainé, n’a jamais été et/ou n’est pas membre du comité exécutif de la Caf». Là, il se pose un problème. Il va falloir que je prouve aux Africains et au monde entier que je suis toujours membre du comité exécutif ou c’est à la Caf de démontrer que je n’ai jamais été membre du comité exécutif de la Caf. Plusieurs documents l’attestent. Le dernier élément qui est un événement malheureux ; le décès de ma mère. La lettre que je reçois, signé du président de la Caf stipule : «lettre adressée à M Jacques Anouma, membre du comité exécutif de la Caf et de la Fifa. Brusquement un mois après, je ne le suis plus. Je saisis le Tas parce que les textes de la Caf m’autorisent en tant qu’officiel au niveau de la fédération ivoirienne de football où je suis membre d’honneur, je suis président de club, donc je peux saisir le Tas pour des décisions qui ne sont pas conformes aux textes de cette institution. Voilà un peu, le schéma.

Un mot sur le refus de la Fif d’aller au Tas…
Je prends acte de la décision de la Fif de ne pas nous accompagner au Tas. Je voudrais avant de répondre, dire merci à la Fif d’avoir accepté de parrainer ma candidature. A quatre semaines de la Can, ils ont besoin d’une grosse concentration autour de cette équipe. Je voudrais les encourager à se concentrer sur cet évènement et faire en sorte que la Can revienne en Côte d’Ivoire. Nous serons en Afrique du Sud pour les accompagner. Je prends donc acte. Nous allons continuer le combat au niveau juridique, puisque les textes nous l’autorisent. Nous allons y aller avec le soutien du ministre des Sports et Loisirs qui a souhaité que nous ne nous arrêtions pas à cette étape. Nous irons au Tas. Les dossiers sont prêts. Ils seront acheminés à Lausanne dès demain (ndlr hier mardi 18 décembre 2012). Et nous attendrons la décision du Tribunal arbitral. C’est une juridiction qui n’est pas dépendante de la Caf, qui n’est pas dépendante de la Fifa. C’est une juridiction indépendante qui a déjà eu a débouté la Caf et la Fifa sur des dossiers. Nous sommes donc confiants que le tribunal dira le droit. Que la Fif nous accompagne ou pas le débat est clos à ce niveau. Nous irions défendre notre dossier avec nos experts juridiques. Et je peux nous assurer que nous sommes confiants. Ce n’est pas possible que le droit ne soit pas dit à cette occasion. La Can étant prioritaire aux élections de la Caf, nous allons nous concentrer sur cette Can. J’espère qu’avant le début de la Can, le Tas aura pris une décision. Si la décision nous est favorable, nous mettrons notre campagne en veilleuse et nous allons concentrer sur la Can. Et à partir du 12 février 2013, nous allons reprendre la campagne. Il ne faudrait pas que les Ivoiriens s’inquiètent, nous sommes prêts pour défendre nos droits. Et nous ne sommes pas seuls.

Je voudrais laisser le côté diplomatique. La Caf rejette votre candidature, la Fif veut se concentrer sur la Can 2013. Est-ce que vous êtes un mauvais candidat ?
Non, je ne le pense pas, puisque ma candidature a été parrainée par la Fédération ivoirienne de football. Je l’ai dit dans l’acte de rejet, on ne parle pas de compétence. Puisque le texte dit qu’il faut avoir les compétences nécessaires, avoir été membre du comité exécutif, le seul élément qui a été retenu, c’est que je n’ai jamais été, je ne suis pas membre du comité exécutif. Voici ce qui a été retenu. Ma compétence n’a pas été mise en doute. Si j’étais un mauvais candidat, la fédération ivoirienne ne m’aurait pas parrainé. Voilà où se situe le débat. Il faut dépassionner le débat, nous allons laisser le droit se dire. Je fais confiance à cette juridiction. Et de toutes les façons, la décision du Tas n’est pas susceptible de recours.

Quel message lancez-vous aux Africains et aux Ivoiriens.
Il faudrait que les Africains sachent que cette décision qui a été prise est une honte pour l’Afrique. Nous sommes en train de reculer dans le temps. Aujourd’hui, il y a tellement de dirigeants qui sont écartés par ce texte. C’est vraiment dommage. Vous prenez un pays comme le Nigeria, si vous faites le point des personnes susceptibles de se présenter à la présidence de la Caf, il n’y a pratiquement personne. La Côte d’Ivoire, c’est Dieng Ousseynou. L’Afrique du Sud, il n’y a qu’une seule personne qui aujourd’hui est coopté au comité exécutif. Le champ est tellement restrictif que je pense que c’est une décision inique, exclusionniste qui ne permet pas aux dirigeants africains de s’exprimer. C’est au nom de toutes ces personnes que j’ai décidé de continuer le combat. Et j’espère que le Tas rétablira le droit. Et permettra à l’Ivoirien que je suis de continuer le combat face à cette dictature qui nous est imposé depuis près de 25 ans. Je ne mène pas un combat isolé, je ne mène pas un combat tout seul. C’est un combat au profit du football africain et du football ivoirien. C’est pour cela que je dis qu’il faut dépassionner le débat. J’ai dirigé cette fédération pendant 9 ans, je sais ce que c’est la pression d’une coupe d’Afrique. Donc laissons les dirigeants fédéraux se concentrer sur la Can. Mon équipe et moi allons nous concentrer sur le Tas. Voici ce que je peux dire aux Ivoiriens. Le combat n’est pas fini. Nous espérons que le droit va se dire.

NB : le titre et le chapeau sont de la rédaction
Retranscrit par K.Ange
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