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Politique Publié le samedi 29 décembre 2012 | Soir Info

Editorial 2013 : Le nécessaire sursaut patriotique

Plus que quelques heures et la page de l’année 2012 se refermera définitivement sans pour autant emporter les souvenirs qu’elle nous aura laissés tout au long des douze mois. Des faits souvent tragiques à des situations de relative joie, de bonheur partagé ont contribué à forger notre foi en Dieu, à nous permettre de garder espoir en des lendemains meilleurs, dans un pays qui, apparemment, sort la tête de l’eau. Au moment où s’achève l’année 2012, nous nous permettons, de rappeler quelques faits, qui ont marqué la vie des Ivoiriens, celle de ses Institutions et les personnes qui les incarnent. Alors que le monde continuait de célébrer la nouvelle année à travers des messages comme cela est de coutume, alors que les guirlandes et les sapins continuaient de scintiller, un peu partout, pour saluer l’avènement de 2012, le groupe Olympe est frappé de plein fouet, le 02 janvier, par la disparition tragique de son PDG, Nady Rayess, fauché par la mort dans le crash de son avion dans les environs de Grand-Bassam, tôt ce lundi matin, de retour d’Assinie où il avait célébré, le nouvel an avec sa famille et ses amis.

Pas besoin de rappeler ici, la consternation, le chagrin et la douleur qui ont étreint les employés de Soir Info, de l’Inter, de Star Magazine, de l’imprimerie, des parents, amis et connaissances de Nady. Le 02 janvier 2013, ceux-ci se souviendront du fondateur du 1er Groupe de presse privé indépendant de Côte d’Ivoire, à travers d’intenses prières et profonds recueillements afin que d’où il se trouve, Nady Rayess continue de veiller sur le Groupe Olympe. La célébration de cette nouvelle année 2013 sera, à n’en point douter, une occasion de se souvenir de toutes ces personnes qui ont perdu la vie dans la spirale d’attaques qu’a connues la Côte d’Ivoire au cours des 12 derniers mois. Du village de Sakré, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, où les premières escarmouches contre les positions des Frci ont été «lancées», à la ville d’Agboville, le dimanche 16 décembre dernier, en passant par Yopougon, Dabou, Akouédo, Vridi, Port-Bouët, Azito, Pékan-Barrage à Toulépleu, la frontière Ivoiro-Ghanéenne… ce sont plusieurs dizaines de militaires et de civils qui ont été tués. On aura donc compris que sur le chemin de la réconciliation emprunté par la Côte d’Ivoire, beaucoup de sang a coulé.

Au moment où va débuter cette nouvelle année, il importe pour chaque Ivoirien digne du nom de faire le vœu de ne jamais faire couler le sang d’autres Ivoiriens, de ne pas être celui par qui des personnes peu soucieuses de la vie humaine pourraient passer pour faire couler le sang en Côte d’Ivoire. L’Année 2013 doit être, pour chaque Ivoirien, une année d’un sursaut patriotique positif et fécond, loin de tout chauvinisme aveuglant. Ce sursaut patriotique, qui, en fait, se veut un dépassement de soi, doit puiser ses fondements dans un amour sincère pour son pays. Cela appelle de la part de tous, que l’on soit du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ou de l’ex-Majorité Présidentielle, un profond examen de conscience sur l’état de santé du pays. Dans cette dynamique, l’on doit, en tant que fils, naturel ou légitime de la Côte d’Ivoire, pour sauver la mère patrie qui souffre, mettre à couvert nos égos. Cette année doit donc être une année d’introspection. Après les élections, le régime Ouattara s’est retrouvé devant une situation on ne peut plus complexe, voire désastreuse.

Le pays était quasiment exsangue. Il a fallu repartir de zéro. Et aujourd’hui, grâce à la qualité et l’entregent des hommes et femmes qui conduisent sa destinée, la Côte d’Ivoire se remet peu à peu. C’est pourquoi, nous estimons que chaque Ivoirien, quel que soit son bord politique devrait mettre, au frigidaire, son propre destin personnel, idéologique et théorique, pour mettre en avant, d’abord et avant tout, celui de la nation toute entière. Car, l’intérêt personnel s’efface devant celui de la collectivité. A ceux qui tirent les ficelles des attaques et les acteurs même de ces attaques, la question obsédante à laquelle il faut répondre, aujourd’hui, est de savoir «quelle est la justification de la lutte que nous continuons de mener ? On le fait pour nous-mêmes ou pour rétablir, au pouvoir, ceux qui sont en prison ici et ailleurs» ? Véritable gageur ! Le message de certains dirigeants de l’opposition, y compris de ceux qui sont au pouvoir, doit être une invitation à la retenue, à la rupture, à un dépassement des passions exécrables et des pulsions criminelles. C’est vrai, au plan politique, notamment en ce qui concerne la réconciliation nationale, nous sommes face à une situation de quasi statu quo. La période est caractérisée par le fait que les problèmes soulevés par l’opposition significative, notamment, le Front populaire ivoirien (Fpi) sont demeurés en l’état, aucun d’entre eux n’a été résolu. Et ce n’est pas la liberté provisoire accordée à 8 pro-Gbagbo-qui, en fait ne sont pas de militants du Fpi, mais des cadres issus de la société civiles - qui va changer quelque chose dans la position des dirigeants de l’ex-parti au pouvoir. Est-ce pour autant une justification pour «rendre le pays ingouvernable» ? L’opposition, qui pèse 46 % devrait s’organiser autour d’un homme en vue de revenir en 2015. Néanmoins, il faut comprendre que du multipartisme à la démocratie, il y a une nette différence.

Ce d’autant que la démocratie, c’est l’Etat de droit, c’est le cadre politique et institutionnel dans lequel s’exerce toutes les tendances idéologiques. De ce point de vue, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est là, malheureusement, pour nous dire que la Côte d’Ivoire est encore loin du compte démocratique dans ce contexte de pluralisme. C’est pourquoi, à l’approche des prochaines consultations, notamment municipales et régionales du 24 février 2013, le régime Ouattara doit, avec les partis de l’opposition définir, ensemble, le cadre dans lequel devrait s’exercer, pleinement, la démocratie. Il faut donc en finir avec cet «unijambisme» politique qui prévaut en ce moment en Côte d’Ivoire, caractérisé par la seule présence des houphouetistes à la tête et dans les Institutions du pays. Par ailleurs, que chaque Ivoirien s’engage sur le chemin de la repentance et la réconciliation et que chacun, à son niveau, accepte humblement d’assumer sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. 2013 sera ce que les Ivoiriens, à commencer par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, voudraient qu’elle soit. Une année de terreur, de sang, de peur ou alors une année de joie, de paix et de prospérité. En tout état de cause, il y a des raisons objectives d’espérer pour les Ivoiriens. Les perspectives, il faut le dire, sont bonnes. Cela est d’autant vrai que des signes d’un redécollage économique sont perceptibles à travers la remarquable mobilisation des ressources pour le financement du Plan national de développement pour lequel plus de quatre mille milliards de Fcfa ont été mobilisés. L’allègement de la dette extérieure par l’entremise de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte reste de notre point de vue, le fait majeur au plan économique de l’année 2012.

Dans le même ordre, Soir Info premier quotidien indépendant, sans discontinuer depuis sa création, il y a bientôt dix-neuf ans, voit son audience bondir malgré la crise qui frappe l`ensemble de la presse écrite. Ce succès, c`est à vous, lecteurs, de plus en plus nombreux, que nous le devons. Qu`il nous soit permis de vous en remercier ici. Au Groupe Olympe, nous avons vite compris que le sérieux d’un journal s’apprécie à son contenu et au professionnalisme de ceux qui l’animent. C`est grâce à l’attractivité du contenu de Soir Info qu`il fait autorité dans le pays depuis 1994 et que vous êtes de plus en plus nombreux à lui faire confiance et à faire route avec lui. Nos chiffres de vente, en même temps qu`ils mesurent notre influence, démontrent que nous avons raison de continuer sur cette voie. Et à l’orée de la nouvelle année, nous faisons le serment d’améliorer, encore plus, le contenu de votre journal préféré, et de surtout demeurer ce que nos lecteurs ont toujours apprécié chez nous : notre neutralité et notre indépendance éditoriale. Soir-Info, c’est l’amour d’un journalisme de qualité, l’amour d’un travail bien fait, dans les règles de la déontologie.
Bonne et heureuse année à tous et toutes.

COULIBALY Vamara
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