En réponse à une invitation du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, à participer à la 3è réunion du Cadre permanent de Dialogue qui se tient ce lundi 7 janvier, le président Mamadou Koulibaly, lui a adressé la réponse que nous vous reproduisons ci dessous.
Nous vous rappelons qu’en avril 2012, LIDER a pris part au dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition, en vue d’apporter sa contribution à l’apaisement de la belligérance, au retour à l’Etat de droit et à la réconciliation indispensable pour surmonter les traumatismes causés par la crise ivoirienne depuis 2002, qui a culminé avec la crise postélectorale de 2010. Ces démarches ont été encouragées par la résolution 2062 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
Lors de cette rencontre de Grand-Bassam, un Cadre Permanent de Dialogue (CPD) avait été créé. Il avait été décidé que le CPD devait traiter les points suivants, selon un mode de décision consensuel à l’unanimité :
- Le statut de l’opposition et le financement des partis politiques de l’opposition extraparlementaire membres du CPD ;
- Les questions électorales, notamment le reformatage de la CEI, forclose depuis la tenue des élections législatives de 2011, l’actualisation de la liste électorale, le recensement de la population comme préalable à un redécoupage électoral consensuel etc. ;
- Les questions judiciaires et sécuritaires, notamment le respect de l’Etat de droit et le désarmement des ex-combattants, la fin de la justice des vainqueurs etc.
Or, depuis la création du CPD, alors que les commissions mises en place à cet effet sont au travail, nous constatons que les questions qui relèvent de sa compétence ont été traitées de façon unilatérale par le gouvernement, particulièrement en ce qui concerne les questions électorales. Il s’agit notamment des modifications du code électoral, du couplage des élections municipales et régionales, de la fixation de la date du scrutin couplé, d’un redécoupage des circonscriptions etc.
En parallèle, le statut et le financement de l’opposition, qui ont fait l’objet d’un traitement initié dans le cadre du CPD et ont abouti à la rédaction de deux avant-projets de loi signés par tous les partis politiques et observateurs de l’opposition présents au conclave de Grand-Bassam et devaient être finalisés au Parlement par l’adoption de lois y relatives, ont été systématiquement repoussés par le gouvernement.
Les exemples qui précédent témoignent que le gouvernement veut être le seul à contrôler l’agenda du CPD, afin de s’assurer que les objectifs qui lui sont fixés ne soient pas atteints. Par ailleurs, il est évident que le gouvernement utilise le Cadre Permanent de Dialogue uniquement à des fins de communication pour des opérations de charme à l’attention de la communauté internationale. Ainsi :
- La 1ère réunion a été convoquée au pied levé par M. Hamed Bakayoko, sans ordre du jour, alors que le premier ministre se trouvait à New York, en route pour la réunion de Rio + 20 ;
- La 2ème réunion a été opportunément convoquée lors du passage en Côte d’Ivoire de M. Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne. C’est lors de cette réunion qu’ont été mises en place les commissions de travail sur les questions électorales, le statut / le financement de l’opposition, les questions judiciaires et sécuritaires qui devaient présenter leurs rapports aux membres du CPD au mois de novembre.
- Vous convoquez la 3ème réunion pour lundi 7 janvier, ce qui coïncide fort à propos avec la venue en Côte d’Ivoire de Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fond monétaire international.
Enfin, vous mentionnez dans votre courrier, reçu par email vendredi 4 janvier à 21 heures 14, la présentation des rapports des commissions du CPD parmi les sujets de discussion à l’ordre du jour, alors que vous n’êtes pas sans savoir que ce même vendredi, dans la matinée, le conseil des ministres a adopté 4 décrets (convocation du collège électoral pour les élections locales, modification des articles 1 et 2 du décret 2008-243, fixation du nombre et du lieu des bureaux de vote, fixation de la durée de la campagne électorale, sur proposition d’une CEI illégale), faisant ainsi preuve une nouvelle fois de sa mauvaise foi, de son arrogance et de l’irrespect notoire qu’il éprouve envers l’opposition politique en Côte d’Ivoire.
De ce qui précède, il ressort que si le CPD, depuis sa création, n’a rien apporté à l’opposition, il a par contre beaucoup apporté au gouvernement.
LIDER refuse catégoriquement de participer à cette instrumentalisation du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) par le gouvernement, qui joue avec la paix et met en péril la réconciliation et la cohésion sociale tant attendues par les populations.
En conséquence, nous vous informons que LIDER ne répondra pas favorablement à votre invitation, dont l’ordre du jour est dans la droite ligne de ce que nous dénonçons.
Veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre considération distinguée.
Mamadou KOULIBALY
Nous vous rappelons qu’en avril 2012, LIDER a pris part au dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition, en vue d’apporter sa contribution à l’apaisement de la belligérance, au retour à l’Etat de droit et à la réconciliation indispensable pour surmonter les traumatismes causés par la crise ivoirienne depuis 2002, qui a culminé avec la crise postélectorale de 2010. Ces démarches ont été encouragées par la résolution 2062 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
Lors de cette rencontre de Grand-Bassam, un Cadre Permanent de Dialogue (CPD) avait été créé. Il avait été décidé que le CPD devait traiter les points suivants, selon un mode de décision consensuel à l’unanimité :
- Le statut de l’opposition et le financement des partis politiques de l’opposition extraparlementaire membres du CPD ;
- Les questions électorales, notamment le reformatage de la CEI, forclose depuis la tenue des élections législatives de 2011, l’actualisation de la liste électorale, le recensement de la population comme préalable à un redécoupage électoral consensuel etc. ;
- Les questions judiciaires et sécuritaires, notamment le respect de l’Etat de droit et le désarmement des ex-combattants, la fin de la justice des vainqueurs etc.
Or, depuis la création du CPD, alors que les commissions mises en place à cet effet sont au travail, nous constatons que les questions qui relèvent de sa compétence ont été traitées de façon unilatérale par le gouvernement, particulièrement en ce qui concerne les questions électorales. Il s’agit notamment des modifications du code électoral, du couplage des élections municipales et régionales, de la fixation de la date du scrutin couplé, d’un redécoupage des circonscriptions etc.
En parallèle, le statut et le financement de l’opposition, qui ont fait l’objet d’un traitement initié dans le cadre du CPD et ont abouti à la rédaction de deux avant-projets de loi signés par tous les partis politiques et observateurs de l’opposition présents au conclave de Grand-Bassam et devaient être finalisés au Parlement par l’adoption de lois y relatives, ont été systématiquement repoussés par le gouvernement.
Les exemples qui précédent témoignent que le gouvernement veut être le seul à contrôler l’agenda du CPD, afin de s’assurer que les objectifs qui lui sont fixés ne soient pas atteints. Par ailleurs, il est évident que le gouvernement utilise le Cadre Permanent de Dialogue uniquement à des fins de communication pour des opérations de charme à l’attention de la communauté internationale. Ainsi :
- La 1ère réunion a été convoquée au pied levé par M. Hamed Bakayoko, sans ordre du jour, alors que le premier ministre se trouvait à New York, en route pour la réunion de Rio + 20 ;
- La 2ème réunion a été opportunément convoquée lors du passage en Côte d’Ivoire de M. Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne. C’est lors de cette réunion qu’ont été mises en place les commissions de travail sur les questions électorales, le statut / le financement de l’opposition, les questions judiciaires et sécuritaires qui devaient présenter leurs rapports aux membres du CPD au mois de novembre.
- Vous convoquez la 3ème réunion pour lundi 7 janvier, ce qui coïncide fort à propos avec la venue en Côte d’Ivoire de Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fond monétaire international.
Enfin, vous mentionnez dans votre courrier, reçu par email vendredi 4 janvier à 21 heures 14, la présentation des rapports des commissions du CPD parmi les sujets de discussion à l’ordre du jour, alors que vous n’êtes pas sans savoir que ce même vendredi, dans la matinée, le conseil des ministres a adopté 4 décrets (convocation du collège électoral pour les élections locales, modification des articles 1 et 2 du décret 2008-243, fixation du nombre et du lieu des bureaux de vote, fixation de la durée de la campagne électorale, sur proposition d’une CEI illégale), faisant ainsi preuve une nouvelle fois de sa mauvaise foi, de son arrogance et de l’irrespect notoire qu’il éprouve envers l’opposition politique en Côte d’Ivoire.
De ce qui précède, il ressort que si le CPD, depuis sa création, n’a rien apporté à l’opposition, il a par contre beaucoup apporté au gouvernement.
LIDER refuse catégoriquement de participer à cette instrumentalisation du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) par le gouvernement, qui joue avec la paix et met en péril la réconciliation et la cohésion sociale tant attendues par les populations.
En conséquence, nous vous informons que LIDER ne répondra pas favorablement à votre invitation, dont l’ordre du jour est dans la droite ligne de ce que nous dénonçons.
Veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre considération distinguée.
Mamadou KOULIBALY