Koné Tiémoko ne rempilera pas le 24 février 2013, date à laquelle doivent se tenir les élections régionales à Tengrela où il a été président du Conseil général depuis 2002. En lieu et place, le PCA de l’ex ANARE a déposé ses dossiers pour briguer la mairie de la commune d’Adjamé, une commune qu’il connaît bien, très bien même. Membre-fondateur du Rassemblement des Républicains, parti fondé le 27 septembre 1994, Koné Tiémoko présente sa candidature à Adjamé comme un hommage à feu Djéni Kobina, premier secrétaire général du RDR et croit en toutes ses chances de remporter le scrutin, au soir du 24 février 2013.
Vous évoquez de grands changements à venir, à quoi faites-vous allusion ?
Nous avions mené une lutte d’accession au pouvoir. Nous avons souffert, de 1994 à 2010, mais Dieu merci, une partie du souhait a été exhaussée. Alassane Ouattara est devenu Président de la République, avec une Assemblée nationale majoritaire. Il reste à mettre en place les instruments pour soutenir l’action du chef de l’Etat. En tant que membre-fondateur du parti, je dirai militant de la première heure sur le plan politique, je me dois d’apporter mon grain de sel dans l’organisation de l’administration territoriale. Je fais allusion aux élections municipales et aux élections régionales.
Vous êtes depuis 2002, le président du Conseil général de Tengrela. Cette dénomination va changer pour devenir Conseil régional à la faveur des élections du 24 février prochain, allez-vous rempiler dans cette localité ?
Je ne suis pas candidat au Conseil régional. J’ai déjà fait mon expérience au niveau du Conseil départemental, maintenant je laisse le bâton à mes petits-frères et je part tenter une autre expérience pas totalement similaire mais plus directe, à savoir les élections municipales.
Elections pour lesquelles vous avez choisi la commune d’Adjamé. Pourquoi ?
Adjamé, pour la bonne raison que depuis 1954, je suis à Adjamé, c’est-à-dire avant les indépendances. Je militais déjà, en tant que collégien à cette époque et j’habitais le quartier des Indépendants qui s’appelle Quartier Rouge, aujourd’hui. C’était le quartier des Indépendants parce que les intellectuels y habitaient et ils voulaient l’indépendance immédiate. Nos aînés nous ont encadré à cette époque, jusqu’au départ des Dahoméens. En tant qu’élèves, nous avons tous participé à cette bataille. Cela peut paraître surprenant mais à notre époque, si tu n’as pas 13 ou 14 ans, tu ne peux pas aller au CP1. Il ne faut pas être étonné de nous voir militer en 5ème, puisqu’on avait 22 ou 23 ans. A l’indépendance, Normalien de Dabou, j’étais encore à Adjamé. J’ai quitté Adjamé après le passage de Modibo Kéita, en 1962, pour habiter chez des parents à Cocody. Nous qui avons grandi à Adjamé, nous sentons cette commune comme le village. Adjamé a son histoire et j’ai une vue d’Adjamé. Ceux qui se prévalent aujourd’hui d’être d’Adjamé sont arrivés hier. Donc à cause de l’historicité de ma présence à Adjamé, je me dis que c’est le moment de servir la ville qui m’a vu grandir. Mon souvenir reste vivace et quand je vois ce quartier en lambeaux aujourd’hui, alors qu’on disait Adjamé-Plateau, nom d’origine d’Abidjan, je veux apporter ma contribution à la réorganisation de cette commune. Voilà pourquoi je suis candidat à Adjamé. Je ne veux pas être ingrat envers la ville qui m’a fabriqué et qui m’a aidé à être ce que je suis.
Mais qu’en pense votre parti, le RDR ?
Je suis candidat à la candidature. Nous sommes nombreux à avoir déposé nos dossiers, je ne vais pas faire de commentaires. Je suis républicain et le républicain ne doit pas avoir un langage ordurier, il ne jette pas l’opprobre sur les gens. Le républicain respecte la chose publique. C’est cela la respublica, le respect de la chose publique. S’il y avait des républicains à Adjamé, on n’aurait pas autant d’ordures. Cela fait honte de marcher dans mon quartier, après 50 ans. C’est pour cette raison que je veux apporter ma touche.
Que proposez-vous aux populations d’Adjamé, en termes de solutions aux maux que vous décriez ?
Le chef de l’Etat a de grands chantiers, mais j’éviterai d’en parler maintenant, au risque d’amener les adversaires à me copier. Nous ne sommes pas au stade où je vais déballer ma stratégie, parce que je les connaîs. Ce sont des copistes dans tous les états et dans toutes les situations. Je préfère ne pas leur donner l’occasion de transformer une photocopie en photo.
Vous étiez dans l’ancienne équipe municipale d’Adjamé, un ami personnel au maire Youssouf Sylla. Qu’est-ce que vous reprochez à cette équipe au point de vouloir partir ?
Les candidatures ne sont pas encore connues, c’est gênant de parler de l’autre. Je suis le doyen des cadres RDR d’Adjamé, c’est moi qui ai implanté le RDR dans cette commune, en compagnie de Namory Bakayoko (paix à son âme), aidé en cela par Mamadou Diawara et Ali Sangaré (paix à son âme) comme coordinateur du RDR. C’est moi qui ai fait la mise en place des comités de base et des sections, jusqu’au congrès. Et au nom d’Adjamé, j’étais membre du comité central du RDR à sa création. Mais aujourd’hui, des gens se prévalent d’être membres fondateurs, alors qu’ils ne sont même pas RDR à plus forte raison membres fondateurs du parti, d’autres ont passé toute leur vie à nous dénoncer auprès du pouvoir pour qu’on nous assomme avec des impôts, parce que nous sommes RDR. Qu’ils se souviennent ! Quand j’ai fini de mettre en place les structures du parti, j’ai dit à Djéni Kobina (paix à son âme) : «Adjamé va te dire son avis sur l’adhésion ou non au RDR». J’ai mobilisé cinq (5) cars de notables, les vrais notables et ces hommes et femmes pour aller dire à la Rue Lepic : «Nous adhérons au RDR». Ce jour-là, je revois le secrétaire général, pleurer à chaudes larmes et dire : «Je suis convaincu que le RDR est né». Oui, le RDR était né à partir du moment où tout Adjamé est venu faire allégeance. Mais tous ceux qui étaient avec nous en ce moment, ont vu la tempête du désert avec les impôts et ceux qui poussaient à cela seront candidats. Ils savent, ils se connaissent tous. Amadou Soumahoro, Hyacinthe Sarassoro, d’autres compagnons qui ne sont pas très actifs, mais qui sont toujours d’esprit avec nous, Hyacinthe Leroux, Badaubré Pierre, Ayé Ayé Alexandre…, savent qui est membre-fondateur, qui ne l’est pas. On sait quels sont ceux qui allaient à la Rue Lepic, braver la menace du régime d’alors pour faire le pointage et l’enregistrement des militants et ensuite braver la menace pour aller organiser les meetings. En tant que commissaire politique, j’avais en charge Adjamé, Treichville et Marcory, le parti m’a envoyé dans les zones les plus difficiles, les zones où il fallait avoir du courage pour dire que tu es militant du RDR. Je suis allé à Bouaké, Daoukro, Abengourou, Agnibilékro, m’bahiakro, Soubré, San Pedro, Sassandra, pour ne citer que ces localités, parce que j’avais 50 ans de militantisme dans les veines et parce que le travail de Treichville et Adjamé était terminé, contrairement à Marcory, où des situations regrettables ont entraîné des frustrations, ce qui nous a fait perdre certaines communes. Les mêmes choses qui se passent aujourd’hui se sont déjà produites en 1995 et nous avons dû perdre Treichville et Marcory, uniquement par erreur, alors qu’on avait fini le travail à Treichville et à Marcory. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’aller dans certains cas avec des concessions par-ci, par-là, parce que l’eau n’a pas coulé dans le vrai sens.
Votre candidature est, en quelque sorte, un hommage à feu Djéni Kobina…
Oui, je rends hommage à Djéni Kobina qui fut un militant-enseignant. Moi, j’étais militant-étudiant, de 1960 à 1972. On changeait de faculté pour mettre plusieurs cordes à notre arc, parce qu’on n’était pas certains d’avoir du travail eu égard à notre position idéologique d’alors. Je ne pouvais pas attaquer le PDCI et lui demander du travail, alors on apprenait plusieurs métiers. C’est ainsi que je suis un ancien de l’Ecole nationale supérieure des travaux publics, enseignant de mathématiques, physiques et chimie, je suis économiste par-ci, par-là et je suis commerçant. J’ai mis plusieurs cordes à mon arc et c’est fort de cette expérience disparate que je me dis qu’il faut mettre cela au service de ta cité. Tu as bourlingué pendant des années, tu as appris beaucoup de choses, tu reviens au bercail pour dispenser ce que tu as appris ailleurs.
En 2000, le RDR n’est pas allé aux législatives. Il a opté pour les municipales et vous vous êtes présenté aux élections régionales à Tengrela. Aujourd’hui que le RDR est au pouvoir, vous revenez aux municipales au lieu du Conseil régional. Comment expliquez-vous cette préférence ?
Tout Ivoirien peut être candidat partout, d’Assinie à Tengrela, de Man à Bouna. Mais, les départementales ne sont pas comme les municipales. On est plus proche du contribuable pour les municipales que pour les régionales et comme j’ai fait mes preuves, je préfère faire l’exercice des municipales, un domaine que j’ai déjà côtoyé avec Emmanuel Dioulo à la mairie d’Abidjan, en 1980. C’est nous qui avons fait l’éclatement de la ville d’Abidjan en dix (10) communes. Il y avait huit (8) communes à l’époque auxquelles on a associé Abobo et Youpougon. Donc, je sais quelque chose du fait municipal, tant au niveau rédactionnel des textes, en 1990 qu’après. Je suis né à Tengrela, mais j’ai passé 60 années à Boundiali, après lesquelles je suis allé me présenter à Tengrela, parce que je sentais venir, en filigrane, la notion de «il vient d’où ?», qui montre qu’on n’est même plus des patriotes, parce que le rejet de l’autre se profilait déjà à l’horizon. J’ai anticipé en allant me présenter à Tengrela pour apporter ma petite contribution en tant que planificateur. J’ai essayé d’apporter cette contribution, j’ai eu beaucoup de satisfactions, beaucoup de désillusions aussi, beaucoup de gaieté et beaucoup de tristesse. C’est cela aussi le développement. Je viens au niveau de ma commune d’Adjamé pour apporter ma contribution, réorganiser cette commune et je passerai la main à celui qui aura gagné les élections régionales à Tengrela.
Vous êtes candidat à la candidature, votre dossier retenu, est-ce que vous allez gagner?
Je n’aime pas les déclarations, mais j’ai été candidat pendant que je portais des savates contre un candidat présenté par le PDCI, à coup de millions de FCFA. En marchant avec des chaussures trouées, j’ai gagné une élection en plein milieu d’intellectuels. Cela m’a valu d’être le premier président de l’UNECI, élu à Abidjan. Concernant Adjamé, renseignez-vous, je n’aime pas les défaites. Je n’ai jamais perdu un combat, s’il est loyal.
Réalisée par Ben Ismaël et Olivier Dion
Vous évoquez de grands changements à venir, à quoi faites-vous allusion ?
Nous avions mené une lutte d’accession au pouvoir. Nous avons souffert, de 1994 à 2010, mais Dieu merci, une partie du souhait a été exhaussée. Alassane Ouattara est devenu Président de la République, avec une Assemblée nationale majoritaire. Il reste à mettre en place les instruments pour soutenir l’action du chef de l’Etat. En tant que membre-fondateur du parti, je dirai militant de la première heure sur le plan politique, je me dois d’apporter mon grain de sel dans l’organisation de l’administration territoriale. Je fais allusion aux élections municipales et aux élections régionales.
Vous êtes depuis 2002, le président du Conseil général de Tengrela. Cette dénomination va changer pour devenir Conseil régional à la faveur des élections du 24 février prochain, allez-vous rempiler dans cette localité ?
Je ne suis pas candidat au Conseil régional. J’ai déjà fait mon expérience au niveau du Conseil départemental, maintenant je laisse le bâton à mes petits-frères et je part tenter une autre expérience pas totalement similaire mais plus directe, à savoir les élections municipales.
Elections pour lesquelles vous avez choisi la commune d’Adjamé. Pourquoi ?
Adjamé, pour la bonne raison que depuis 1954, je suis à Adjamé, c’est-à-dire avant les indépendances. Je militais déjà, en tant que collégien à cette époque et j’habitais le quartier des Indépendants qui s’appelle Quartier Rouge, aujourd’hui. C’était le quartier des Indépendants parce que les intellectuels y habitaient et ils voulaient l’indépendance immédiate. Nos aînés nous ont encadré à cette époque, jusqu’au départ des Dahoméens. En tant qu’élèves, nous avons tous participé à cette bataille. Cela peut paraître surprenant mais à notre époque, si tu n’as pas 13 ou 14 ans, tu ne peux pas aller au CP1. Il ne faut pas être étonné de nous voir militer en 5ème, puisqu’on avait 22 ou 23 ans. A l’indépendance, Normalien de Dabou, j’étais encore à Adjamé. J’ai quitté Adjamé après le passage de Modibo Kéita, en 1962, pour habiter chez des parents à Cocody. Nous qui avons grandi à Adjamé, nous sentons cette commune comme le village. Adjamé a son histoire et j’ai une vue d’Adjamé. Ceux qui se prévalent aujourd’hui d’être d’Adjamé sont arrivés hier. Donc à cause de l’historicité de ma présence à Adjamé, je me dis que c’est le moment de servir la ville qui m’a vu grandir. Mon souvenir reste vivace et quand je vois ce quartier en lambeaux aujourd’hui, alors qu’on disait Adjamé-Plateau, nom d’origine d’Abidjan, je veux apporter ma contribution à la réorganisation de cette commune. Voilà pourquoi je suis candidat à Adjamé. Je ne veux pas être ingrat envers la ville qui m’a fabriqué et qui m’a aidé à être ce que je suis.
Mais qu’en pense votre parti, le RDR ?
Je suis candidat à la candidature. Nous sommes nombreux à avoir déposé nos dossiers, je ne vais pas faire de commentaires. Je suis républicain et le républicain ne doit pas avoir un langage ordurier, il ne jette pas l’opprobre sur les gens. Le républicain respecte la chose publique. C’est cela la respublica, le respect de la chose publique. S’il y avait des républicains à Adjamé, on n’aurait pas autant d’ordures. Cela fait honte de marcher dans mon quartier, après 50 ans. C’est pour cette raison que je veux apporter ma touche.
Que proposez-vous aux populations d’Adjamé, en termes de solutions aux maux que vous décriez ?
Le chef de l’Etat a de grands chantiers, mais j’éviterai d’en parler maintenant, au risque d’amener les adversaires à me copier. Nous ne sommes pas au stade où je vais déballer ma stratégie, parce que je les connaîs. Ce sont des copistes dans tous les états et dans toutes les situations. Je préfère ne pas leur donner l’occasion de transformer une photocopie en photo.
Vous étiez dans l’ancienne équipe municipale d’Adjamé, un ami personnel au maire Youssouf Sylla. Qu’est-ce que vous reprochez à cette équipe au point de vouloir partir ?
Les candidatures ne sont pas encore connues, c’est gênant de parler de l’autre. Je suis le doyen des cadres RDR d’Adjamé, c’est moi qui ai implanté le RDR dans cette commune, en compagnie de Namory Bakayoko (paix à son âme), aidé en cela par Mamadou Diawara et Ali Sangaré (paix à son âme) comme coordinateur du RDR. C’est moi qui ai fait la mise en place des comités de base et des sections, jusqu’au congrès. Et au nom d’Adjamé, j’étais membre du comité central du RDR à sa création. Mais aujourd’hui, des gens se prévalent d’être membres fondateurs, alors qu’ils ne sont même pas RDR à plus forte raison membres fondateurs du parti, d’autres ont passé toute leur vie à nous dénoncer auprès du pouvoir pour qu’on nous assomme avec des impôts, parce que nous sommes RDR. Qu’ils se souviennent ! Quand j’ai fini de mettre en place les structures du parti, j’ai dit à Djéni Kobina (paix à son âme) : «Adjamé va te dire son avis sur l’adhésion ou non au RDR». J’ai mobilisé cinq (5) cars de notables, les vrais notables et ces hommes et femmes pour aller dire à la Rue Lepic : «Nous adhérons au RDR». Ce jour-là, je revois le secrétaire général, pleurer à chaudes larmes et dire : «Je suis convaincu que le RDR est né». Oui, le RDR était né à partir du moment où tout Adjamé est venu faire allégeance. Mais tous ceux qui étaient avec nous en ce moment, ont vu la tempête du désert avec les impôts et ceux qui poussaient à cela seront candidats. Ils savent, ils se connaissent tous. Amadou Soumahoro, Hyacinthe Sarassoro, d’autres compagnons qui ne sont pas très actifs, mais qui sont toujours d’esprit avec nous, Hyacinthe Leroux, Badaubré Pierre, Ayé Ayé Alexandre…, savent qui est membre-fondateur, qui ne l’est pas. On sait quels sont ceux qui allaient à la Rue Lepic, braver la menace du régime d’alors pour faire le pointage et l’enregistrement des militants et ensuite braver la menace pour aller organiser les meetings. En tant que commissaire politique, j’avais en charge Adjamé, Treichville et Marcory, le parti m’a envoyé dans les zones les plus difficiles, les zones où il fallait avoir du courage pour dire que tu es militant du RDR. Je suis allé à Bouaké, Daoukro, Abengourou, Agnibilékro, m’bahiakro, Soubré, San Pedro, Sassandra, pour ne citer que ces localités, parce que j’avais 50 ans de militantisme dans les veines et parce que le travail de Treichville et Adjamé était terminé, contrairement à Marcory, où des situations regrettables ont entraîné des frustrations, ce qui nous a fait perdre certaines communes. Les mêmes choses qui se passent aujourd’hui se sont déjà produites en 1995 et nous avons dû perdre Treichville et Marcory, uniquement par erreur, alors qu’on avait fini le travail à Treichville et à Marcory. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’aller dans certains cas avec des concessions par-ci, par-là, parce que l’eau n’a pas coulé dans le vrai sens.
Votre candidature est, en quelque sorte, un hommage à feu Djéni Kobina…
Oui, je rends hommage à Djéni Kobina qui fut un militant-enseignant. Moi, j’étais militant-étudiant, de 1960 à 1972. On changeait de faculté pour mettre plusieurs cordes à notre arc, parce qu’on n’était pas certains d’avoir du travail eu égard à notre position idéologique d’alors. Je ne pouvais pas attaquer le PDCI et lui demander du travail, alors on apprenait plusieurs métiers. C’est ainsi que je suis un ancien de l’Ecole nationale supérieure des travaux publics, enseignant de mathématiques, physiques et chimie, je suis économiste par-ci, par-là et je suis commerçant. J’ai mis plusieurs cordes à mon arc et c’est fort de cette expérience disparate que je me dis qu’il faut mettre cela au service de ta cité. Tu as bourlingué pendant des années, tu as appris beaucoup de choses, tu reviens au bercail pour dispenser ce que tu as appris ailleurs.
En 2000, le RDR n’est pas allé aux législatives. Il a opté pour les municipales et vous vous êtes présenté aux élections régionales à Tengrela. Aujourd’hui que le RDR est au pouvoir, vous revenez aux municipales au lieu du Conseil régional. Comment expliquez-vous cette préférence ?
Tout Ivoirien peut être candidat partout, d’Assinie à Tengrela, de Man à Bouna. Mais, les départementales ne sont pas comme les municipales. On est plus proche du contribuable pour les municipales que pour les régionales et comme j’ai fait mes preuves, je préfère faire l’exercice des municipales, un domaine que j’ai déjà côtoyé avec Emmanuel Dioulo à la mairie d’Abidjan, en 1980. C’est nous qui avons fait l’éclatement de la ville d’Abidjan en dix (10) communes. Il y avait huit (8) communes à l’époque auxquelles on a associé Abobo et Youpougon. Donc, je sais quelque chose du fait municipal, tant au niveau rédactionnel des textes, en 1990 qu’après. Je suis né à Tengrela, mais j’ai passé 60 années à Boundiali, après lesquelles je suis allé me présenter à Tengrela, parce que je sentais venir, en filigrane, la notion de «il vient d’où ?», qui montre qu’on n’est même plus des patriotes, parce que le rejet de l’autre se profilait déjà à l’horizon. J’ai anticipé en allant me présenter à Tengrela pour apporter ma petite contribution en tant que planificateur. J’ai essayé d’apporter cette contribution, j’ai eu beaucoup de satisfactions, beaucoup de désillusions aussi, beaucoup de gaieté et beaucoup de tristesse. C’est cela aussi le développement. Je viens au niveau de ma commune d’Adjamé pour apporter ma contribution, réorganiser cette commune et je passerai la main à celui qui aura gagné les élections régionales à Tengrela.
Vous êtes candidat à la candidature, votre dossier retenu, est-ce que vous allez gagner?
Je n’aime pas les déclarations, mais j’ai été candidat pendant que je portais des savates contre un candidat présenté par le PDCI, à coup de millions de FCFA. En marchant avec des chaussures trouées, j’ai gagné une élection en plein milieu d’intellectuels. Cela m’a valu d’être le premier président de l’UNECI, élu à Abidjan. Concernant Adjamé, renseignez-vous, je n’aime pas les défaites. Je n’ai jamais perdu un combat, s’il est loyal.
Réalisée par Ben Ismaël et Olivier Dion