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Société Publié le vendredi 11 janvier 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Scandale / 700 millions de factures impayées dans l`Affaire «Médecins pour Tous» : Les fournisseurs réclament toujours leur argent

« ‘’Médecins pour Tous’’ a pour mission exclusive de faire de la santé, de l’hygiène des populations, sa priorité. C’est pourquoi nous invitons toutes les bonnes volontés à nous apporter leur soutien moral, financier, matériel, logistique et technique pour une Afrique unie et un monde solidaire », voici libellé, le rôle que l’ONG Internationale, « Médecins pour Tous » s’est assigné. Comment, en est-on arrivé à une situation de factures impayées ?

K.S, responsable commercial de ‘’Medical Industrie Sarl’’, exerçant dans la livraison de matériel médical, arrive un jour, dans les locaux de l’ONG-inter «Médecins pour Tous». Le bureau à fière allure. Les portes sont hermétiquement fermées et sont surveillées par 4 gendarmes. Des MDL. Certainement une manne financière pour lui, se dit-il. Pourquoi ne pas tenter sa chance ? Ce qu’il fait, après avoir été soumis à un interrogatoire corsé de la part des 4 agents de gendarmerie. Un fait qu’il trouva un peu suspet. Comment se fait-il qu’une organisation internationale à caractère humanitaire et surtout apolitique, soit aussi gardée par des hommes en armes dévolus à cette tâche. Ces deniers le firent rencontrer le responsable des moyens généraux. Un dénommé Djantoh Patrick. Au vu de tout le protocole qui entoure cette ONG et en dépit de quelques doutes, il accepte de fournir des prestations. «Cette ONG ne pouvait être que sérieuse !», explique-t-il. Après présentation de ‘’Médical Industrie Sarl’’ et des différentes prestations ou services qu’elle propose, Djantoh Patrick, secrétaire général de l’ONG-Inter Mpt, passe alors une commande de deux bons différents dont la valeur s’élève chacune à 20.600.000 F Cfa. Le total des bons s’élevant à 41.200.000 F Cfa. Puis, la livraison intégrale du matériel a suivi. Sur le bon de commande, il était stipulé que le paiement se ferait en 90 jours. Excepté les bons de commande, aucun contrat n’a été signé entre les deux parties. Et K.S explique cela par le fait qu’ils (les responsables de ‘’Médical Industrie Sarl) croyaient en la bonne foi des responsables de l’ONG-Inter ‘’Médecins pour tous’’. Dans l’attente de leur règlement, le délai de paiement imparti, s’écoula. 100 jours après, rien. Même 120 jours après, toujours rien. Face au double jeu du personnel de ‘’Médecins pour Tous’’, les victimes décident de se constituer en collectif. Ce sont au total, au jour d’aujourd’hui, 26 entreprises identifiées comme telles, qui se sont fait gruger par cette ONG. Mais K S se veut rassurant, le nombre n’est pas exhaustif. C’est donc en juillet de l’année dernière que ce collectif est né pour fédérer leurs efforts, afin de vaincre le malfaiteur commun, ‘’Médecins pour Tous’’. « Les premiers qui avaient livrés des produits en 2010 n’étaient pas encore payés, nous qui avions livrés en 2011, n’étions pas payé non plus. Or, il nous fallait récupérer notre argent», justifie notre interlocuteur.

Le mode opératoire de l’ONG-Inter
«Lorsqu’ils vous prennent de la marchandise, ils ne viennent plus vers vous. Ils se dirigent dorénavant vers d’autres entreprises qu’ils comptent gruger à nouveau. Si par extraordinaire, ils doivent avoir recours à vos services pour une seconde fois, ils vous mettent en contact avec d’autres interlocuteurs. C’est en cela que nous avons commencé à nous poser des questions. Il fallait qu’on se retrouve au sein d’un collectif», affirme, K.S. Poursuivant, il a fait savoir que lorsqu’ils se sont mis à réclamer leur argent, pour un montant de 886.477.667 F Cfa l’ONG a brandi son statut diplomatique. Depuis le 3 juin 2010, l’Etat de Côte d’Ivoire a remis l’accord de siège de l’ONG «Médecins pour tous», faisant d’elle, une organisation internationale. Dans le déroulement des événements, l’affaire a été portée devant la Police économique et financière. Mais rien n’y fit. Il a fallu l’intervention du procureur qui a levé les verrous de l’immunité diplomatique de cette ONG. Cela a abouti le lundi 31 juillet 2012, au déferlement des responsables de l’organisation devant le Parquet d’Abidjan-Plateau. Ce sont, Lébahy Mathias, directeur général et chef de mission de Mpt, Djantoh Patrick, secrétaire général, l’administrateur, Akoun Aké Pascal et le consultant financier, Ekragbé Guillaume.

Le combat s’amenuise par la désertion de l’Ets CEDRES
L’entreprise leader du collectif des fournisseurs de ‘’Médecins pour tous’’ a fait défection. Coptée par les autres entreprises pour mener le combat, l’Ets CEDRES manque aujourd’hui, à l’appel du combat pour le paiement des bons de commande des entreprises ‘’victimes’’ de ‘’Médecins pour tous’’. «L’entreprise qui a le plus gros montant est Ets CEDRES avec 305.000.000 que l’ONG ‘’Médecins pour Tous’’ doit. De ce fait, c’est cette entreprise qui conduisait le peloton de revendications pour l’obtention de notre argent», mentionne M. Ariko, porte-parole du collectif. Qu’est-ce qui expliquerait cette défection ? Ni, K.S, ni M. Ariko n’ont la réponse. Toujours est-il qu’ils estiment qu’il y a anguilles sous roche. L’Ets CEDRES ne peut pas jeter l’éponge en si bon chemin, estiment-ils. Cela a forcément une explication qui selon eux, s’apparenteraient à leurs soupçons: «ils auraient eu gain de cause. C’est ce qui explique leur retrait. Depuis près de 8 mois, lorsqu’on les appelle, ils ne nous répondent plus. Quelqu’un ne peut pas vous devoir autant d’argent que vous laisserez tomber à l’eau !», soutiennent-ils en chœur. Quant à ‘’Médical Industrie Sarl’’, il n’entende pas lâcher prise. Point besoin de lutter pour une cause individuelle. «C’est le combat d’un groupe et non d’une entreprise. Nous lutterons jusqu’à ce que tous les fournisseurs de l’ONG ‘’Médecins pour tous’’, soient payés», se sont-ils voulu explicites. Toutefois, certains responsables de l’ONG sont toujours en cabale. Notamment, Me Konan, le conseiller juridique qui aurait disparu avant l’arrestation de ses complices et Taï Jean-Charles, adjoint de Lébahy. Le dernier nommé, continuerait dit-on est celui d’opérer pour le compte de l’ONG. Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec celui-ci sont restées vaines. M. Fabrice, l’un des responsables d’Ets CEDRES bien que son téléphone reste ouvert, n’a jamais daigné répondre au moindre coup de fil qu’on lui a passé. Idem pour Taï Jean-Charles, l’adjoint de M. Lébahy, qui semble s’être débarrassé de son numéro, car il est injoignable, du moins, sur le numéro qu’il possédait encore au moment des faits.

La Guinée-Conakry, prochaine victime de l’ONG ?
A l’ONG ‘’Médecins pour Tous’’, on ne manque pas d’imagination. Après la grosse arnaque proposée aux Ivoiriens, ils entendent ‘’exporter’’ leur ‘’génie’’ sous d’autres cieux. «Médecins pour tous», veut aller à nouveau ruser avec d’honnêtes citoyens et filer à l’anglaise par la suite, quand bien même qu’ils savent qu’ils tissent du mauvais coton. Déterminés à se dresser contre eux, les membres de ‘’Médical Industrie’’, se sont résolus à ce que la forfaiture ne puisse plus passer. Aussi, interpellent-ils les autorités guinéennes, à prendre toutes les dispositions utiles pour chasser loin de leur sol, ces «avides d’argent, ces escrocs d’une autre époque».

Alassane Ouattara sollicité
Les regards des fournisseurs sont désormais, tous rivés vers le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara. «Nous demandons au Président de la République, Alassane Ouattara, de s’impliquer dans le dénouement de cette affaire. A partir du moment où l’Etat a signé un accord de siège à travers le ministère des Affaires étrangères avec Mpt-Inter, il est bon qu’il intervienne. C’est un cri de cœur que les fournisseurs lancent à l’Etat ivoirien qui doit se soucier de leur sort», ont-ils souhaité.

260 personnes à la rue
26 fournisseurs, c’est le nombre des plaignants ou de victimes de cette affaire. Selon le petit calcul arithmétique de K S, avec un minimum de 10 personnes par foyer, ce sont au bas mot, 260 personnes qui sont à la rue, sans moyens pour scolariser leurs enfants, ni pour les soigner, rien.

A. Dedi
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