Un conseil des ministres extraordinaire, mercredi dernier, au Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Le prétexte développé était le réaménagement technique du gouvernement. Au centre des préoccupations, Me Jeannot Ahoussou Kouadio, rappelé aux affaires par Alassane Ouattara qui avait contraint l’ex-chef du gouvernement à abandonner ses charges de la façon la plus humiliante. Mais, à bien observer la précipitation avec laquelle le chef de l’Etat ivoirien s’est invité dans le débat électoral, il n’y a aucun doute que la peur-panique a gagné les nouvelles autorités ivoiriennes depuis que le Front populaire ivoirien (Fpi) a déclaré avoir des candidats pour ces dernières élections régionales et municipales. « Le temps de la récrimination est passé. C’est pour cela que, sous le contrôle du doyen Dadié, je voudrais dire, ici, de façon solennelle, que partout où nous sommes passés, on nous demande au Front populaire ivoirien d’entrer dans le jeu politique. Nous n’avons jamais dit que nous n’entrons pas dans le jeu politique. Mais il faut que ce soit un jeu clair. Dans les jours à venir, nous allons écrire au président Alassane Ouattara pour dire que le temps est venu qu’il s’asseye avec son opposition pour discuter en responsables. De manière collégiale, qu’on définisse le jeu ! La sécurité, il faut qu’on en parle. Le financement des partis politiques, il faut qu’on en parle. Le gel des avoirs de nos sœurs et frères, il faut qu’on en parle. Ils sont-là, ce sont nos candidats... C’est pour cela qu’on parle de jeu politique, il faut que ce soit une véritable compétition politique avec des règles claires, des hypothèses claires. C’est à cela que nous devons réfléchir. Il n’y a pas de faux-fuyants. Ce n’est pas une affaire d’orgueil, c’est une affaire de démocratie », avait notamment déclaré Sylvain Miaka Ouretto, le président intérimaire du parti créé par Laurent Gbagbo, lors de la réception des 8 prisonniers politiques qui venaient de recouvrer la liberté. Et pour montrer qu’il ne s’agissait pas là d’une simple déclaration d’intention, en plus d’appeler le gouvernement ivoirien à un dialogue direct avec son opposition dont il est le maillon essentiel du chaînon, la direction intérimaire du Fpi a adressé, le 29 décembre dernier, un courrier au secrétaire général de l’Onu. L’ex-parti au pouvoir demandait justement à Ban Ki-moon d’exercer la pression nécessaire sur le gouvernement ivoirien afin qu’il applique la Résolution 2062 du 26 juillet 2012 du Conseil de sécurité relative au dialogue politique et aux réformes électorales avant le prochain scrutin local en Côte d’Ivoire. Le Conseil de sécurités des Nations unies, au paragraphe 16 de la résolution 2062, exigeait du gouvernement ivoirien et de tous les acteurs politiques de veiller à ce que les prochaines élections locales soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme. Il demandait notamment à ce que ces élections municipales et régionales favorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux réformes électorales utiles.
Cette dernière lettre du Front populaire ivoirien est, selon des indiscrétions, la goutte d’eau qui est en train de déborder le vase. Et le communiqué final du dernier conseil des ministres extraordinaire en est la parfaite illustration. « Les dates d’ouverture et de clôture des campagnes de ces élections couplées du 24 février prochain qui auront bel et bien lieu sont fixées du 8 février au 22 février prochain », rapportait Koné Bruno, porte-parole du gouvernement Ouattara. Reléguant aux calendes grecques la requête de Miaka Ouretto du Fpi et de Mamadou Koulibaly du Lider qui souhaitaient un minimum de consensus autour des questions électorales incluant la recomposition de la Commission électorale indépendante.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
Cette dernière lettre du Front populaire ivoirien est, selon des indiscrétions, la goutte d’eau qui est en train de déborder le vase. Et le communiqué final du dernier conseil des ministres extraordinaire en est la parfaite illustration. « Les dates d’ouverture et de clôture des campagnes de ces élections couplées du 24 février prochain qui auront bel et bien lieu sont fixées du 8 février au 22 février prochain », rapportait Koné Bruno, porte-parole du gouvernement Ouattara. Reléguant aux calendes grecques la requête de Miaka Ouretto du Fpi et de Mamadou Koulibaly du Lider qui souhaitaient un minimum de consensus autour des questions électorales incluant la recomposition de la Commission électorale indépendante.
Robert Krassault
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