A la suite du procès des soldats français qui ont assassiné l’Ivoirien Firmin Mahé, à Guiglo, en Côte d’Ivoire, le 13 mai 2005, la justice française a condamné ces assassins à des peines d’emprisonnement avec sursis. Accordant du coup, l’impunité à ses soldats. Un verdict jugé inacceptable par la famille de la victime et la communauté ivoiriennes et africaine vivant en France. Pour marquer leur indignation, ces personnes éprises de justice organisent, aujourd’hui samedi 12 janvier 2013, une marche de protestation à cet effet. Ce sera aussi l’occasion pour les organisateurs de rendre hommage à toutes les victimes de la France en Côte d'Ivoire depuis 2002. A cette occasion, les avocats de Firmin Mahé interviendront pour donner des informations sur les procédures en cours dans l'affaire Mahé. Cet évènement aura lieu de 14 heures à 20 heures. En effet, l’association Survie s’indigne de la décision du ministère public de ne pas faire appel du verdict rendu dans le procès de l’affaire du meurtre de Firmin Mahé. Les peines avec sursis prononcées contre les militaires français jugés coupables de ce crime de guerre commis en Côte d’Ivoire sont en effet insignifiantes. Mais surtout, pour les membres de la famille Mahé, les responsabilités au sommet, tant militaires que politiques, ont été honteusement escamotées. Signe que les interventions de l’armée française en Afrique demeurent au-dessus de tout contrôle. Pour rappel, c’est le 13 mai 2005 que des soldats de l’opération française Licorne ont étouffé Firmin Mahé au moyen d’un sac poubelle. Accusée de crimes dans la zone de confiance qui séparait le sud du pays, contrôlé par le gouvernement, et le nord, occupé par la rébellion, il a été assassiné par des éléments de la force Licorne. Le vendredi 7 décembre 2012, la Cour d’assises a déclaré coupables trois des quatre militaires jugés dans cette affaire. Après deux semaines d’audiences, ces militaires ont été adroitement décrits comme les véritables victimes de cette affaire. Quel cynisme!
Ferdinand Bailly
Ferdinand Bailly