Cela fait un an et huit mois que le président Alassane Ouattara est au pouvoir. Et jusqu’à présent, on continue toujours de parler d’élections en Côte d’Ivoire. Au point qu’aujourd’hui, la compétition électorale a pris le dessus sur les actes posés par le gouvernement. Actuellement, les débats tournent autour du choix des candidats aux prochaines élections municipales et régionales. Cette situation cristallise les passions. Joie chez les choisis, ranc?urs et rancunes chez les recalés. Aucune région de la Côte d’Ivoire n’est épargnée par cette fièvre des élections. Une fièvre qui s’y l’on n’y prend garde risque de fissurer gravement à nouveau le tissu social que tentent difficilement de recoudre les autorités ivoiriennes. Après le grave traumatisme de la crise postélectorale. Au RDR comme au PDCI comme dans d’autres partis politiques, l’heure est à la méfiance, à la défiance et à la division. Le choc des ambitions poussent les uns et les autres à ne plus entrevoir l’idéal commun qui est de sauver la Côte d’Ivoire d’abord. Les élections à venir ont réveillé les vieux démons de la division. Les intérêts particuliers et partisans font perdre à beaucoup le sens de la réalité. Les vieux réflexes égocentriques ont pris le pas sur le don de soi et le sens de la responsable qui doivent en principe guider chacun après ce que la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens ont vécu entre décembre 2010 et mai 2011. Mais au fond, peut-on blâmer ces hommes et à ces femmes qui cherchent à devenir députés, maires ou présidents de Conseil régional ? Certainement pas. Des ambitions, somme toute, légitimes qui sont parfois le couronnement d’un parcours politique qui, comme on le sait surtout en Afrique, n’est pas toujours un long fleuve calme. Pour faire tomber la fièvre la solution est toute simple. Il faut soigner la racine du mal. Et non chercher à casser le thermomètre comme le préconisent certains. Il faut donc sortir du cycle des élections. C'est-à-dire tourner une fois pour toutes la page des élections. En se battant pour des postes électoraux, on se détourne de l’essentiel qui est le développement et le devenir de la Côte d’Ivoire. Certes les élections participent à cette noble ambition. Car les élections sont le poumon de toute démocratie. Mais le danger est de s’incruster dans les palabres liés aux élections qui n’apportent rien à la Côte d’Ivoire. Byzance n’est certes pas tombé à cause des coups de boutoir de l’invasion turque. Mais les querelles byzantines y ont fortement contribué à la chute de Constantinople. La Côte d’Ivoire en ce moment a besoin de sérénité pour avancer. Pour ce faire, elle a besoin d’évoluer dans un cadre et un environnement apaisés. Ce que ne favorise pas la période électorale. Pourtant, beaucoup de choses se font dans le pays. En moins de deux ans, le gouvernement du président Alassane Ouattara a fait plus que celui de Laurent Gbagbo en dix ans. Et le meilleur est à venir avec les grands chantiers entamés à travers toute la Côte d’Ivoire dont les prémices se font déjà sentir. Malheureusement, la frénésie électorale qui s’est emparée de la Côte d’Ivoire fait oublier toutes ces avancées. Le gouvernement doit donc mettre tout en ?uvre pour que la Côte d’Ivoire sorte très rapidement de cette impasse qui ne dit pas son nom. Afin que la Nation rassemblée autour de son chef, le président Alassane Ouattara, puisse poursuivre l’?uvre colossale entamée. Ce n’est pas une condition. C’est une obligation. Si la Côte d’Ivoire veut réellement devenir un pays émergent à l’horizon 2020.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly