On s’en souvient de fraîche mémoire, le gouvernement ivoirien avait procédé, depuis le 2 janvier dernier, à une hausse de 74% des prix du carburant super sans plomb et du gaz butane. Face à la montée, prévisible, de la grogne sociale, le ministre du Pétrole, des mines et de l’énergie, Adama Toungara, avait expliqué en amont, chez le confrère Fraternité Matin, que cette hausse du prix du carburant super ne saurait occasionner sur le marché la flambée des prix des denrées alimentaires, parce que, selon lui, l’Etat avait fait un effort significatif pour ne pas que le prix du gasoil grimpe subséquemment. Deux semaines après ce vœu pieu, les lignes tarifaires ont bougé sur le marché. Concernant, précisément la question du gaz butane, un tour express sur les stations-service nous a permis de constater l’impact direct de la hausse des prix des bombonnes sur la vie des consommateurs.
En parcourant les stations-service des communes du district d’Abidjan, force est de reconnaître que les prix majorés par le Gouvernement sont effectivement appliqués et affichés. A savoir, 2000F Cfa pour les B6 et 5200F Cfa pour les B12. A l’exception de certains détaillants qui font de la surenchère et qui s’en expliquent : «Nous sommes obligés de vendre les B6 à 2.500F Cfa et les B12 à 6000F Cfa, à cause du loyer que nous payons pour le magasin qui coûte 50.000F Cfa et des taxes municipales que nous payons à 12.500F Cfa par mois», s’est justifié Bamba Youssouf, détaillant à Yopougon Ananeraie. Cette situation préoccupante, qui met la poche des consommateurs à rude épreuve, leur ouvre une échappatoire «louable»: la ruée vers l’usage du charbon de bois. A ce niveau, les choses se confirment. De l’avis d’un chef de piste, Ouattara Souleymane, et d’un graisseur, Coulibaly Messemba, de la station-service Idc de Yopougon Gesco, «Les usagers du gaz butane ne font plus grande affluence dans nos stations depuis la hausse des prix du gaz butane». L’option spontanée est claire, les ménages préfèrent maintenant en revenir à l’usage du charbon de bois.
Mais des commerçantes de cet autre secteur nous en présentent les réalités. «C’est vrai que les gens viennent maintenant plus nombreux vers nous mais sachez que la situation n’est pas très facile pour nous aussi, parce que le charbon est très cher. Le seau qui coûtait 100F Cfa est passé à 500F Cfa, parce que nos livreurs ne nous fournissent plus les sacs de charbon aux mêmes prix qu’avant l’augmentation du prix du carburant», a reconnu dame Ange Elodie Kouadio, vendeuse de charbon à Yopougon Gesco. Même son de cloche pour les autres tenants des unités de vente du charbon dans d’autres quartiers du district d’Abidjan. Ici, un problème national très sérieux se pose : celui de l’usage massif du bois de chauffe et du charbon de bois par les populations démunies du pays. Les statistiques officielles sont claires, 50% de la population ivoirienne vivent dans la pauvreté. Si ce taux très alarmant de citoyens doit recourir au charbon de bois et au bois de chauffe à cause d’un pouvoir d’achat pratiquement inexistant pour eux, que deviendra alors la forêt ivoirienne dont le taux de couverture est déjà si frêle sur l’étendue du territoire national ? Une préoccupation environnementale qui doit visiblement prendre le gouvernement au collet...
SYLVAIN TAKOUE
En parcourant les stations-service des communes du district d’Abidjan, force est de reconnaître que les prix majorés par le Gouvernement sont effectivement appliqués et affichés. A savoir, 2000F Cfa pour les B6 et 5200F Cfa pour les B12. A l’exception de certains détaillants qui font de la surenchère et qui s’en expliquent : «Nous sommes obligés de vendre les B6 à 2.500F Cfa et les B12 à 6000F Cfa, à cause du loyer que nous payons pour le magasin qui coûte 50.000F Cfa et des taxes municipales que nous payons à 12.500F Cfa par mois», s’est justifié Bamba Youssouf, détaillant à Yopougon Ananeraie. Cette situation préoccupante, qui met la poche des consommateurs à rude épreuve, leur ouvre une échappatoire «louable»: la ruée vers l’usage du charbon de bois. A ce niveau, les choses se confirment. De l’avis d’un chef de piste, Ouattara Souleymane, et d’un graisseur, Coulibaly Messemba, de la station-service Idc de Yopougon Gesco, «Les usagers du gaz butane ne font plus grande affluence dans nos stations depuis la hausse des prix du gaz butane». L’option spontanée est claire, les ménages préfèrent maintenant en revenir à l’usage du charbon de bois.
Mais des commerçantes de cet autre secteur nous en présentent les réalités. «C’est vrai que les gens viennent maintenant plus nombreux vers nous mais sachez que la situation n’est pas très facile pour nous aussi, parce que le charbon est très cher. Le seau qui coûtait 100F Cfa est passé à 500F Cfa, parce que nos livreurs ne nous fournissent plus les sacs de charbon aux mêmes prix qu’avant l’augmentation du prix du carburant», a reconnu dame Ange Elodie Kouadio, vendeuse de charbon à Yopougon Gesco. Même son de cloche pour les autres tenants des unités de vente du charbon dans d’autres quartiers du district d’Abidjan. Ici, un problème national très sérieux se pose : celui de l’usage massif du bois de chauffe et du charbon de bois par les populations démunies du pays. Les statistiques officielles sont claires, 50% de la population ivoirienne vivent dans la pauvreté. Si ce taux très alarmant de citoyens doit recourir au charbon de bois et au bois de chauffe à cause d’un pouvoir d’achat pratiquement inexistant pour eux, que deviendra alors la forêt ivoirienne dont le taux de couverture est déjà si frêle sur l’étendue du territoire national ? Une préoccupation environnementale qui doit visiblement prendre le gouvernement au collet...
SYLVAIN TAKOUE
