Le travail des enfants, une réalité encore vivace à Tiassalé

Tiassalé, La question du travail des enfants, décrié par l’Etat, demeure encore vivace dans le département de Tiassalé, où le phénomène se vit au quotidien, comme le témoigne cette intrusion dans l’univers de ceux qui exercent en tant que "bagagiste", Yao Maïga, 15 ans, et N’Dri Konan Valère, 12 ans, ont été rencontrés par l’AIP.
Contrairement à l’ouvrage exercé dans les plantations de cacao, les enfants travaillent en tant que bagagiste ou porteur de bagages. On les trouve, à la gare, en quête de clients pour accroître leur bourse ou celle de leur "patron".
Le voyageur qui met pied sur le sol de la gare, est automatiquement abordé pour qu’il leur mette ses bagages à dispositions pour être transporté, moyennant paiement de 100 à 200 FCFA. Ces bagages sont transportés soit sur la tête, soit dans des brouettes sous-louées à des adultes à hauteur de 250, voire 300 FCFA.
Ces enfants, dont l’âge varie entre 12 et 15 ans, rivalisent d’ardeur avec leur aîné dans l’exercice de cette profession. Souvent traités à tort, ils ne plient jamais l’échine et se confrontent aux dures réalités de ce job. Yao Maïga, a arrêté les cours en classe de 4ème, pour embrasser cette activité. Raison évoquée, "mes parents n’avaient plus les moyens pour me scolariser", regrettant, par là même, de n'avoir pu poursuivre ses études.
Quant à N’Dri Konan Valère, il a le niveau CM2, et dit avoir été encouragé par ses parents pour exercer ce travail qui dit-il "permet à ma mère d’assurer la popote". Ils sont unanimes quant aux gains qu’ils réalisent, et qui oscillent entre 2000 et 3500 FCFA par jour. Ces gains sont destinés aux parents ou aux personnes pour lesquelles ils travaillent. Livrés à eux même, ces gosses s’adonnent souvent au jeu de poker qui finit, à bien des égards, dans la bagarre.

(AIP)
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