Couvert de mon manteau d’intellectuel, je prends ma plume pour dire non à cette assertion malencontreuse de Monsieur Ouattara, chef de l’Etat de Côte d’Ivoire : «L’argent ne circule pas parce qu’il travaille». Pour un peuple humilié, bafoué, exploité, asservi, l’intellectuel n’est rien s’il ne vit pas entièrement dévoué à la cause de son peuple, s’il n’est pas une part de ce peuple. Intellectuel donc, je m’interroge : Pourquoi instituer par la force des armes un gouvernement s’il ne gouverne pas effectivement ? S’il n’a pas le pouvoir, tout le pouvoir, toute la réalité du pouvoir ? La célèbre phrase de Monsieur Ouattara démontre qu’il n’a pas non seulement tout le pouvoir, mais n’a surtout pas la réalité du pouvoir. Dommage ! Car il n’est rien de pire que d’être gouverné par des hommes politiques au service d’intérêts extraterritoriaux. Je le dis parce que la vertu démocratique est louable, mais au prix d’un «renoncement à soi», d’une forme de contrôle de chacun par tous, d’une contrainte qui s’apparente clairement à la vie monastique. Cette vertu manque à Monsieur Ouattara et à son régime. Mais chose sûre, notre pays est plongé dans la corruption comme un moyen de rattrapage financier qui est l’effet d’une manifestation de l’idéologie du rattrapage ethnique. Et nos dirigeants s’embrouillent, mettant leur technocratie au service du mercenariat et du rattrapage. Leur technocratie est l’oubli de la fin au service du savoir faire efficace. Elle sait mais ne sait pas pourquoi elle sait. La fin est le Pib, mais le Pib pourquoi ? Pour Ouattara, le Pib pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020 ( ?). Pays émergent à l’horizon 2020 ? Quelle arnaque ? Définissons les termes pour mieux se comprendre. Le Produit Intérieur Brut (Pib) est l’ensemble des revenus des biens et services dans l’Etat pour une durée de un an de toutes les activités effectuées à l’intérieur de l’Etat. Il peut être exprimé par habitant et par dollar. Sa valeur actuelle est un peu plus de 500 dollar par habitant par an. La variation positive du Pib sur deux années consécutives est appelée croissance. La croissance est donc l’augmentation de richesse d’une année à l’autre d’un pays. Elle s’exprime en pourcentage et est un indice majeur dans la qualification d’un pays pour sa santé financière. Cette croissance peut être perceptible par la masse monétaire. Laquelle est l’ensemble de toutes les monnaies circulant dans le pays. C’est donc la somme de toutes les monnaies scripturales (effets bancaires, chèques, cartes monétiques, etc.) et de l’ensemble des monnaies fiduciaires (billets, pièces…).La masse monétaire est liée par la vitesse de la monnaie. La masse monétaire est un agrégat perceptible par les citoyens. Ils la perçoivent tout de suite parce que les achats des biens et services s’accroissent et les comportements s’anticipent facilement. La masse monétaire et la vitesse augmentent dans les périodes de grands travaux et donc d’investissement. Ce fut le cas sous la gouvernance éclairée du Président Gbagbo Laurent. C’est l’effet immédiat de la création de plusieurs emplois. (Concours d’entrée à l’Ena, Ecole de police, dans les régies financières, agricultures, des eaux et forêts, gendarmerie, attachés administratifs et finances, instituteurs, recrutements des médecins, chantier de l’autoroute de Yamoussoukro, maison des parlementaires,…). L’Ivoirien remarquait donc que l’argent circulait, bien que le pays fût coupé en deux par Soro Guillaume et ses ex-chefs de guerre. C’est pour cela que l’on dit en économie que les prêts pour les investissements dans les grands travaux stimulent le développement. Cette théorie économique à été le leitmotiv de la gestion des choses de l’Etat par le Président Gbagbo Laurent. Avec Gbagbo Laurent donc, l’argent circulait parce que l’argent travaillait. Cette politique intelligente du Président Gbagbo Laurent est contrariée par une politique extravertie dont seul Monsieur Ouattara connait les rouages au profit de ses parrains. Avec Monsieur Ouattara, nous sommes dans une exception. La masse monétaire n’est pas liée au Pib. Son régime annonce une croissance de 8,5% en 2012, mais aucune répercussion sur la population ivoirienne. Je dis bien population ivoirienne. Alors que se passe-t-il ? En effet, une enquête de routine s’est effectuée par des étudiants burkinabés pour déterminer l’origine des monnaies circulant au Burkina Faso. Juste pour un besoin de pratique économique. Ils découvrent qu’en ce moment même, au pays des hommes intègres, 7 billets sur 10 sont marqués A, c`est-à-dire de provenance Côte d’Ivoire. Les billets distribués par la Bceao au Burkina Faso sont marqués de la lettre B, au Sénégal, c’est le K, etc. Comment se fait t-il donc que les billets des autres pays soient rares en Côte d’Ivoire alors que les billets ivoiriens sont plus fréquents au Burkina Faso ? C’est simple, la majeur partie de notre masse monétaire, bien mesurée par nos macro économistes comme étant en possession des citoyens ivoiriens sont en réalité hors de nos frontières. Et cette fuite réelle de capitaux est encouragée et se fait de manière non contrôlée par les voisins de la Côte d’ivoire. A la suite des bombardements de 2011, les entreprises ivoiriennes accèdent difficilement aux marchés attribués par l’Etat de Côte d’Ivoire. Les critères d’octroi de marché demandent qu’on retienne les entreprises (toute nationalité confondue) ayant exécuté de très gros marchés dans ces 10 dernières années. Nous savons que le pays à été fortement perturbé en 2002 par un coup d’Etat injustifié et la crise politico-militaire dura jusqu’en 2011. Les entreprises ivoiriennes n’ont pas fonctionné normalement dans ces 10 dernières années. Elles étaient et sont d’office disqualifiées dans l’attribution des marchés par le régime de Ouattara. C’est ainsi, qu’au lieu d’aider les Ivoiriens par des mécanismes de stimulation des entreprises ivoiriennes, le régime a contribué et continue en ce moment de faire disparaître les entreprises ivoiriennes. Du coup, les non nationaux, ayant acquis les marchés ivoiriens et n’étant nullement liés patriotiquement à la Côte d’Ivoire, dépensent moins ici et organisent la fuite de la masse monétaire vers leur pays d’origine, en occurrence le Burkina Faso, le Mali, le Togo, le Sénégal,… Ajouté à cela, les dignitaires de l’ex-rébellion et dirigeants aujourd’hui à la tête de la Côte d’Ivoire la malade trouvent refuge au Burkina (pays qui a servi de base-arrière pour ces dirigeants dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire). Ces derniers transportent physiquement l’argent en très grande quantité chaque week-end vers le Burkina. Enseignons à Monsieur Ouattara, économiste, banquier, ami de tous les réseaux financiers internationaux, qu’on peut conquérir un pays avec des mercenaires mais on ne peut pas construire un Etat avec eux. La Côte d’Ivoire ne sera pas un pays émergent avec des chasseurs nommés à de hautes responsabilités dans notre Administration. On ne voit pas l’argent circuler. Patriotes ivoiriens, l’argent ne travaille pas, il se trouve au Burkina Faso et autres pays voisins. C’est leur récompense de guerre après s’être inscrit frauduleusement sur la liste électorale de 2009 avec l’aide du Rdr et participé à l’agression de la Côte d’Ivoire par la France de Sarkozy. A l’élection présidentielle de novembre 2010, le conseil constitutionnel a rendu sa décision. Pour couvrir leur honte, ils ont livré la guerre aux Ivoiriens. Et en ont tués des milliers, inutilement. Monsieur Ouattara et ses hommes organisent la fuite de la monnaie vers des destinations étrangères. Et les Ivoiriens constatent avec amertume la cession des ressources de leur pays à des multinationales étrangères, à la fuite du café-cacao, à l’exploitation abusive du pétrole, de l’or, du diamant et toutes nos ressources minières. L’Ivoirien est condamné à vivre dans la paupérisation, pendant que des mercenaires et leurs alliés pillent le pays. Lentement mais sûrement, Ouattara organise le pillage à huit clos de la richesse ivoirienne. Notre pays, au lieu d’emprunter le chemin de l’émergence, immerge chaque jour. Cette gestion extravertie de notre économie fonde en partie l’augmentation des prix du gaz, du carburant, des denrées alimentaires et bientôt l’électricité et l’eau. Notre économie s’étouffe. Elle se désagrège sous Monsieur Ouattara. Voici comment une poignée de mercenaires siphonne les richesses de la Côte d’Ivoire. Dieu aime Gbagbo !
Joua Justin, Doctorant en philosophie politique, Université de Cocody
Joua Justin, Doctorant en philosophie politique, Université de Cocody