Les Ivoiriens qui résident en Afrique du Sud sont prêts à accompagner les Eléphants jusqu’au sacre continental. Ils sont plus de 400 personnes qui arboreront la tunique orange, demain mardi, pour l’entrée en lice des pachydermes face aux Eperviers du Togo. Mais comme la plupart des Ivoiriens restés au pays, le rêve est étouffé. “Revenez au pays avec au moins le trophée”, était plus ou moins la phrase de nombreux supporters des Eléphants a l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, le vendredi 18 janvier, le jour où je quittais Abidjan pour Johannesburg. Ici aussi, le constat est le même. La passion a pris plus de sérieux et la prudence de mise depuis la finale perdue face aux Chipolopolos de la Zambie en 2012. Et ce constat fait dire à de nombreux observateurs que le trophée peut atterrir dans les bras des Ivoiriens au soir du 10 février. Surtout que le discours des uns et des autres a changé. Les autorités ivoiriennes ont mis de l’eau dans leur vin. A commencer par le ministre Alain Lobognon qui a dit haut et fort que si les Eléphants perdent, personne ne va les tuer. Toutefois, il invite Drogba and Co à se battre pour triompher. Mieux, les politiciens ont mis balle à terre. Des pro-Gbagbo qui avaient milité pour l’échec des Eléphants en 2012, ne se font plus trop voir sur les réseaux sociaux. La récupération politique que certains pro-Ouattara ont voulu faire en 2012 en narguant leurs adversaires, s’est estompée cette année. Visiblement, chacun a tiré une leçon de l’échec et chacun a surtout compris que la Côte d’Ivoire reste et restera une et indivisible en dépit de nos mésententes et divergences de vue. L’équipe nationale est un socle que chacun doit soutenir. Le rêve est étouffé et c’est tant mieux pour les Eléphants. Parce que l’Ivoirien s’est cru intouchable au plan footballistique à la Can. Mais avec l’épisode de la Can 2012, il a compris. En clair, c’est unis qu’on pourra gagner le trophée. En tout cas, ici a Jo’burg, les Ivoiriens sont prudents. Et c’est mieux ainsi. Sportivement.
Par Annoncia Séhoué
Par Annoncia Séhoué