Comme annoncé, les fonctionnaires et agents de l'Etat de côte d’lvoire ont déserté les bureaux, hier, lundi 21 janvier pour exiger la revalorisation salariale indiciaire de 150 points, un relèvement du taux de 50 à 100% des primes et indemnités de certains emplois. Cet arrêt de travail qui s’étend jusqu’au mercredi 23 janvier, a aussi, pour but de réclamer le relèvement des montants de l’allocation familiale, de l’indemnité de transport et de logement. Une visite faite dans les différents services administratifs dans les quartiers de la ville d'Abidjan, nous a permis de nous rendre compte de l'évidence. De Koumassi, à Yopougon, en passant par le plateau, la quasi-totalité des portes des bureaux étaient fermées. Dans certains ministères, des fonctionnaires assurant le service minimum recevaient les personnes venues soit, pour se faire établir une pièce administrative ou honorer un rendez-vous. Au Plateau, surtout, de nombreux visiteurs déçus de s’être déplacés vainement, trottaient devant les « buildings » de la cité Administrative et du CClA. Dans tous les quartiers visités, le constat était clair. Les services administratifs étaient paralysés en raison de la grève. Même son de cloche à l'intérieur du pays, où l'ambiance était quasiment la même, notamment à Bouaké ou les fonctionnaires ont abandonné les bureaux, excepté les villes comme Yamoussoukro où la plupart des fonctionnaires étaient à leur lieu de travail. Joint au téléphone en milieu de journée, Tapé Djédjé Apollinaire, SG du syndicat des fonctionnaires de côte d'lvoire (cosyfoci) a indiqué que le mouvement a été suivi à 97% par les fonctionnaires. Il a, en outre, précisé que la grève se poursuivra jusqu'au mercredi, malgré les menaces brandies par le gouvernement. « Jusqu’à présent, aucune autorité ne nous a pas encore contactés pour discuter. Au contraire, ce sont des menaces qui nous sont servies », a affirmé l'orateur. En ce qui concerne les menaces, Tapé Djédjé Apollinaire a révélé « qu’à l’intérieur du pays, sur accord du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, les sous-préfets sont en train de dresser la liste des grévistes. Dans l’administration publique à Abidjan, il est demandé aux fonctionnaires d’émarger afin de connaître la liste de ceux qui ont débrayé. Mais tout cela ne nous effraie pas », a-t-il martelé avant d’ajouter qu’ils iront jusqu’au bout. Tapé Djédjé Apollinaire qui s’est dit satisfait de ce mouvement, a toutefois précisé, « je serai vraiment satisfait quand le gouvernement donnera satisfaction à nos préoccupations ».
Ahoussi Aka (stg)
Ahoussi Aka (stg)