La paix n’a pas de prix. Les têtes couronnées et tous les notables de la communauté Alladjan ont initié, hier, une cérémonie au domicile de la Grande chancelière, Henriette Diabaté, à Jacqueville. Ils ont entendaient faire acte de contrition pour tous les torts faits à la ‘‘tantie’’ des républicains. Les porte-parole de chefs de village et de terre ont, au nom des populations de Jacqueville, demandé pardon à la Grande chancelière. Dans un langage empreint de franchise et de repentance, le chef Soppy Tchakpa Justin, chef du village de Grand Jack, a demandé pardon au nom de ses pairs. « Madame la Grande chancelière, c’est parce que nous avons péché que nous sommes tombés. Oui, c’est parce que nous vous avons causé beaucoup de torts en paroles et en actes saignant ainsi votre cœur, et cela même dans la maison de Dieu où l’on est censé pratiquer l’amour et le pardon. Nous n’avons pas été assez courageux pour prendre nos responsabilités. C’est pourquoi ici et maintenant, nous vous demandons pardon pour tout le mal que nous avons pu vous faire. Maman Henriette pardon», a plaidé le gardien des us et coutumes. A sa suite, le chef Gnamien Akadjé David, au nom des chefs de terre, a regretté le manque de cohésion au sein des cadres de Jacqueville. « Partout en Côte d’Ivoire, il y a des mutuelles de cadres, sauf chez nous », a-t-il regretté. Après cette séance de réconciliation, les chefs ont formulé au nom des populations, quelques doléances. Celles-ci vont de la construction ou la réhabilitation d’infrastructures sanitaires et scolaires à la reprise des travaux du Pont de Jacqueville en passant par la question de l’entreprise Sicor. Pour parfaire cette réconciliation, les chefs ont procédé à une cérémonie rituelle pour enclencher le « départ nouveau de Jacqueville». En retour, la Grande chancelière a accepté le pardon des chefs et leur a demandé de laisser derrière eux le passé pour construire l’avenir de Jacqueville avec le président Alassane Ouattara.
Kra Bernard
Kra Bernard