Si c’était une opération de charme, ils l’ont bien réussie. Samedi dernier, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont remporté une brillante victoire qui les a pratiquement réconciliés avec leur public. En match comptant pour la deuxième journée de poule de cette CAN Orange Afrique du Sud 2013, les poulains de Sabri Lamouchi ont affiché un visage de champion. Ils ont totalement maîtrisé leur sujet et prouvé qu’ils étaient bien les favoris de cette édition. Avec un groupe soudé, compact et des joueurs à l’ouvrage, la Côte d’Ivoire a surclassé une équipe tunisienne visiblement surprise par la production de Didier Zokora et ses camarades. Oui, avant-hier au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, c’est lui qui, en Maestro, a conduit la troupe des pachydermes. Comment les Eléphants ont-ils réussi à relever leur niveau de jeu et servir une copie plus acceptable que celle rendue face au Togo lors du premier match ?
Le coup fatal est toujours celui qu’on ne voit jamais venir. Et quand Sabri Lamouchi criait sur tous les toits qu’il avait 23 garçons capables, tous, de tenir la route, peu de personnes l’écoutaient. Et avant-hier, il a démontré la richesse de son effectif. Mieux, il a surtout prouvé, à ceux qui en doutaient encore, qu’il est taillé dans le bois de ces fortes personnalités qui savent ce qu’elles font. Samedi, le sélectionneur ivoirien a opéré une véritable révolution. Il a osé mettre Didier Drogba et Kolo Touré sur le banc. Ce qui n’est jamais arrivé dans une phase finale de CAN. Depuis 2006, le capitaine des Eléphants a toujours été au coup d’envoi de tous les matchs à la CAN. Mais, avant-hier, le Franco-tunisien a surpris plus d’un en le laissant sur le banc pendant près de 70 minutes. Et avec lui, le défenseur central, Kolo Touré. En plus de cela, Sabri Lamouchi a jeté dans le bain un jeune loup, Traoré Lacina qui fêtait sa première titularisation en match officiel. Dans cette nouvelle configuration de son onze d’entrée, Didier Zokora, redevenu ce libero qui manquait dans la défense ivoirienne, est la pièce maitresse. Et il a tenu son rang. En véritable patron, il a su commander son équipe et surtout sa défense. Bamba en stoppeur a joué juste et les latéraux, Eboué et Tiéné (passeur décisif sur le deuxième but) étaient présents. Et ceux qui s’attendaient à voir Max Gradel commencer ont dû déchanter.
De l’audace de Sabri Lamouchi
Sabri Lamouchi a préféré jeter Salomon Kalou dans le jeu. Mais, sur ce coup, il n’a totalement pas eu le nez creux tant le Lillois a crucialement manqué d’efficacité. Au total, le sélectionneur ivoirien a pris un grand risque. A un moment critique et de doute, il a eu le courage de changer les choses pour attaquer un match important et déterminant pour la qualification au second tour de cette CAN. Pour réussir pareil coup, il fallait avoir de l’audace et Lamouchi a démontré qu’il en avait à revendre.
Critiqués lors du premier match par tout le monde, y compris leur entraîneur qui a affirmé n’avoir pas reconnu son équipe, les Eléphants se devaient de réagir et de démontrer, comme ils l’ont reconnu eux-mêmes, que leur prestation face au Togo était une erreur de casting. Qu’ils valaient mieux que ce qu’ils avaient montré malgré leur victoire (2-1) face aux Eperviers togolais. Hier, ils devaient retrouver le bloc-équipe qui fait la force des grandes formations. Et ils l’ont réussi. C’est une équipe soudée, disciplinée, concentrée et combative qui a dompté la Tunisie certainement dépassée par les événements. S’il est vrai que tout n’a pas été parfait, et que Sabri doit poursuivre le travail pour définitivement asseoir un groupe très fort, il n’en demeure pas moins que dans l’ensemble c’était bien.
La défense avec Zokora a gagné en assurance. Le placement de Maestro et son sens de l’anticipation ont permis de libérer le stoppeur Bamba. Tiéné Siaka, l’un de ses meilleurs matchs depuis bien longtemps, a fait mentir tous ceux qui le brûlaient et soutenaient qu’il n’avait plus sa place dans cette équipe. Passeur décisif sur le deuxième but, Chico s’est montré très présent en défense et a remporté de nombreux duels. Eboué Emmanuel a fait parler sa grande expérience pour boucler Khalifa Saber et Youssef M’sakhni.
Le milieu de terrain concocté par Sabri Lamouchi a merveilleusement bien tourné. Romaric et Tioté Cheick à la récupération pour Yaya Touré à la baguette. Sur les côtés, Kalou (pas dans une forme olympique) et Gervinho (encore excellent) percutent. En pointe, le jeune Traoré tient en respect la solide défense des Aigles de Carthage.
L’attaque ivoirienne muait selon la possession du ballon. Yaya Touré en vrai numéro 10 devait soutenir Traoré Lacina. Ce dernier en bon remiseur, servait de pivot à Gervinho ou Salomon Kalou. Mais à la perte du ballon, Kalou et Gervinho complétaient le milieu à cinq pour faciliter la récupération. Et ce schéma a marché durant les 2/3 du match. Et même quand Sabri effectue ses changements, il reste dans la même configuration. Avec Didier Drogba qui doit fixer la défense des Aigles, et Max Gradel pour percuter davantage. Que dire du coaching gagnant avec l’entrée de Ya Konan Didier. Sur son premier ballon, le sociétaire de Hanovre, en Allemagne, marque le troisième but.
Tactiquement, techniquement et dans l’engagement, les Eléphants étaient bien supérieurs à la Tunisie. Et leur victoire est plus que méritée. Mais comme Sabri Lamouchi l’affirmé à la conférence de presse d’après-match, « c’est maintenant que la CAN commence ». Lui et ses joueurs ne doivent pas s’enflammer. Ils doivent rester concentrés et poursuivre sur cette lancée en corrigeant les quelques défaillances pour devenir cette équipe qui écrase tout sur son passage. En attendant, ils peuvent déjà fêter leur qualification en quarts de finale. Cela d’autant plus qu’ils sont assurés de terminer premiers et de rester à Rustenburg.
Koné Lassina (Envoyé spécial)
Le coup fatal est toujours celui qu’on ne voit jamais venir. Et quand Sabri Lamouchi criait sur tous les toits qu’il avait 23 garçons capables, tous, de tenir la route, peu de personnes l’écoutaient. Et avant-hier, il a démontré la richesse de son effectif. Mieux, il a surtout prouvé, à ceux qui en doutaient encore, qu’il est taillé dans le bois de ces fortes personnalités qui savent ce qu’elles font. Samedi, le sélectionneur ivoirien a opéré une véritable révolution. Il a osé mettre Didier Drogba et Kolo Touré sur le banc. Ce qui n’est jamais arrivé dans une phase finale de CAN. Depuis 2006, le capitaine des Eléphants a toujours été au coup d’envoi de tous les matchs à la CAN. Mais, avant-hier, le Franco-tunisien a surpris plus d’un en le laissant sur le banc pendant près de 70 minutes. Et avec lui, le défenseur central, Kolo Touré. En plus de cela, Sabri Lamouchi a jeté dans le bain un jeune loup, Traoré Lacina qui fêtait sa première titularisation en match officiel. Dans cette nouvelle configuration de son onze d’entrée, Didier Zokora, redevenu ce libero qui manquait dans la défense ivoirienne, est la pièce maitresse. Et il a tenu son rang. En véritable patron, il a su commander son équipe et surtout sa défense. Bamba en stoppeur a joué juste et les latéraux, Eboué et Tiéné (passeur décisif sur le deuxième but) étaient présents. Et ceux qui s’attendaient à voir Max Gradel commencer ont dû déchanter.
De l’audace de Sabri Lamouchi
Sabri Lamouchi a préféré jeter Salomon Kalou dans le jeu. Mais, sur ce coup, il n’a totalement pas eu le nez creux tant le Lillois a crucialement manqué d’efficacité. Au total, le sélectionneur ivoirien a pris un grand risque. A un moment critique et de doute, il a eu le courage de changer les choses pour attaquer un match important et déterminant pour la qualification au second tour de cette CAN. Pour réussir pareil coup, il fallait avoir de l’audace et Lamouchi a démontré qu’il en avait à revendre.
Critiqués lors du premier match par tout le monde, y compris leur entraîneur qui a affirmé n’avoir pas reconnu son équipe, les Eléphants se devaient de réagir et de démontrer, comme ils l’ont reconnu eux-mêmes, que leur prestation face au Togo était une erreur de casting. Qu’ils valaient mieux que ce qu’ils avaient montré malgré leur victoire (2-1) face aux Eperviers togolais. Hier, ils devaient retrouver le bloc-équipe qui fait la force des grandes formations. Et ils l’ont réussi. C’est une équipe soudée, disciplinée, concentrée et combative qui a dompté la Tunisie certainement dépassée par les événements. S’il est vrai que tout n’a pas été parfait, et que Sabri doit poursuivre le travail pour définitivement asseoir un groupe très fort, il n’en demeure pas moins que dans l’ensemble c’était bien.
La défense avec Zokora a gagné en assurance. Le placement de Maestro et son sens de l’anticipation ont permis de libérer le stoppeur Bamba. Tiéné Siaka, l’un de ses meilleurs matchs depuis bien longtemps, a fait mentir tous ceux qui le brûlaient et soutenaient qu’il n’avait plus sa place dans cette équipe. Passeur décisif sur le deuxième but, Chico s’est montré très présent en défense et a remporté de nombreux duels. Eboué Emmanuel a fait parler sa grande expérience pour boucler Khalifa Saber et Youssef M’sakhni.
Le milieu de terrain concocté par Sabri Lamouchi a merveilleusement bien tourné. Romaric et Tioté Cheick à la récupération pour Yaya Touré à la baguette. Sur les côtés, Kalou (pas dans une forme olympique) et Gervinho (encore excellent) percutent. En pointe, le jeune Traoré tient en respect la solide défense des Aigles de Carthage.
L’attaque ivoirienne muait selon la possession du ballon. Yaya Touré en vrai numéro 10 devait soutenir Traoré Lacina. Ce dernier en bon remiseur, servait de pivot à Gervinho ou Salomon Kalou. Mais à la perte du ballon, Kalou et Gervinho complétaient le milieu à cinq pour faciliter la récupération. Et ce schéma a marché durant les 2/3 du match. Et même quand Sabri effectue ses changements, il reste dans la même configuration. Avec Didier Drogba qui doit fixer la défense des Aigles, et Max Gradel pour percuter davantage. Que dire du coaching gagnant avec l’entrée de Ya Konan Didier. Sur son premier ballon, le sociétaire de Hanovre, en Allemagne, marque le troisième but.
Tactiquement, techniquement et dans l’engagement, les Eléphants étaient bien supérieurs à la Tunisie. Et leur victoire est plus que méritée. Mais comme Sabri Lamouchi l’affirmé à la conférence de presse d’après-match, « c’est maintenant que la CAN commence ». Lui et ses joueurs ne doivent pas s’enflammer. Ils doivent rester concentrés et poursuivre sur cette lancée en corrigeant les quelques défaillances pour devenir cette équipe qui écrase tout sur son passage. En attendant, ils peuvent déjà fêter leur qualification en quarts de finale. Cela d’autant plus qu’ils sont assurés de terminer premiers et de rester à Rustenburg.
Koné Lassina (Envoyé spécial)