Comme en 2008, les Eléphants ont été éliminés au stade des quarts de finale de la CAN.2013 est le constat d’un curieux cheminement. Un an plus tôt, en 2012, à Libreville, ils rataient de peu de monter sur le toit de l’Afrique. En 2008, deux ans plutôt, ils avaient aussi raté de peu la CAN. Aux tirs au but. Voici une dizaine d’années que les pachydermes balancent, frôlant les cimes et se précipitant dans les abysses. Au grand désarroi des Ivoiriens. Le problème est que l’équipe, à un ou deux éléments près, n’a pas varié depuis. Grands seigneurs, les cadres de la sélection, ceux qui ont joué la finale ratée de 2006, étaient tous là, sur la pelouse du Royal Bafokeng Stadium. Blasés par tant d’années de compétition, ils ont joué comme s’il n’y avait aucun enjeu à ce quart de finale face au Nigeria. Il faut en tirer les leçons, et la plus immédiate est de retourner au stade Champroux pour donner leur chance à tous ces joueurs qui suent sang et eau tous les week-ends dans le championnat ivoirien. Le Nigeria nous en a donné l’exemple. Sur la pelouse du Royal Bafokeng Stadium, face à la Côte d’Ivoire, il y avait six joueurs évoluant dans le championnat national du Nigeria, dont Sunday Mba, le sociétaire d’Enugu Rangers, auteur du deuxième but des Super Eagles. MBa est un joueur local. Il n’a pas de renom. C’est lui qui a qualifié le Nigeria pour les demi-finales. Ici, il y a des joueurs qui veulent prouver en équipe nationale. Il faut leur donner leur chance. François Zahoui, au sortir de la CAN perdue, en 2012, avait voulu prendre cette option. Le syndicat des cadres de la sélection ne lui en a pas laissé le temps, le poussant à la porte. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire paie le prix de la mainmise du syndicat sur la sélection nationale. Or, il faut faire quelque chose. Il faut casser la toute puissance du syndicat des cadres pour faire intégrer au sein de la sélection, nos jeunes joueurs. Ceux qui, chaque week-end, produisent du jeu au Champroux.
Litié BOAGNON, à Johannesburg
Litié BOAGNON, à Johannesburg