x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mardi 5 février 2013 | AFP

CAN-2013 - Ghana : Gyan ou la carrière syncopée (MAGAZINE)

NELSPRUIT (Afrique du Sud) - Asamoah Gyan, désormais capitaine du Ghana, se retrouve pour la 4e fois dans le dernier carré d'une Coupe d'Afrique, mercredi contre le Burkina Faso, une belle occasion pour ce buteur rappeur de renouer le fil d'une carrière mouvementée en sélection.

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, pourrait dire l'attaquant,
à 27 ans seulement, en reprenant Baudelaire. Car Gyan a débuté très jeune
(première sélection à 17 ans) et a tout connu, la Coupe du monde, l'Europe,
l'exil dans le Golfe, les Coupes d'Afrique... tout, sauf la consécration
continentale que tout un pays lui réclame, à lui la vedette nationale.

Et c'est cette expérience en CAN qui a haché sa carrière, alors qu'il
s'était révélé à la face du monde en étant le premier Ghanéen à marquer un but
en Coupe du monde, en 2006.

Lors de la CAN-2008 disputée à domicile et achevée sur la troisième marche
du podium, il menace de quitter l'équipe, avec son frère aîné Baffour, après
les menaces de mort consécutives à ses ratés devant les cages adverses.

En 2010, retour en grâce. Il emmène des Black Stars de fortune jusqu'en
finale grâce à ses buts décisifs en quart et en demi-finale. Mais le Ghana
doit s'incliner devant la puissante Egypte (1-0).

En 2012, en demi-finale, il tire un penalty que détourne le gardien zambien
Kennedy Mweene, grand spécialiste de l'exercice. Un an et demi après son
fameux penalty raté en quart de finale du Mondial-2010 face à l'Uruguay, Gyan
est touché. Il prend du recul pour se "reconstruire psychologiquement".

Chanteur de hiplife

Il promet dès lors de ne plus tirer les penalties, et c'est d'ailleurs le
milieu Wakaso qui s'est chargé par deux fois de la sentence dans la CAN
actuelle. Son tournoi est pour l'instant à l'image de sa carrière
internationale, contrastée.

Il y avait l'idée d'une montée en puissance lors du premier tour:
inoffensif et auteur d'un beau loupé seul devant le but contre la RD Congo
(2-2), il s'était montré plusieurs fois dangereux contre le Mali (1-0). Avant
un match-référence contre le Niger puni 3-0 (un but et bâtisseur des deux
suivants).

"C'est notre meilleur joueur, avait alors relevé le sélectionneur, James
Kwesi Appiah. Il a bien joué contre le Niger et je sais qu'il peut encore
mieux faire. Il est aussi très présent en dehors du terrain et les joueurs le
respectent".

Mais patatras: Gyan retombe dans l'anonymat contre le modeste Cap-Vert en
quart (2-0). De quoi relancer les critiques apparues au début du tournoi et
qu'il avait moquées en célébrant son but contre le Niger, d'une main grimant
le blabla de ses détracteurs.

Il faut dire que même son style de vie alimente les polémiques. Gyan, qui
fête ses buts par des pas de djorhei, une danse locale, est une célébrité dans
son pays. Son double musical, sous le pseudonyme de Baby Jet, ne l'est pas
moins, en tant que chanteur de hiplife, un style de musique mélangeant hip-hop
et dancehall.

Deux tubes réalisés avec le musicien Castro, "Do the Dance" et "African
Girls", ont connu un grand succès du côté d'Accra et Kumasi. D'anciens joueurs
ont moins apprécié, estimant que la musique empêchait Gyan d'avoir la
concentration adéquate pour le football, ce que l'intéressé a nié.

Une question devenue du coup sensible. Le milieu Kwadwo Asamoah, interrogé
mardi sur l'apport musical de son capitaine, a d'abord eu un rire gêné. "Ce
n'est pas une question de musique, a-t-il éludé. Gyan, c'est un joueur très
bon et très important pour nous".
A vérifier, une nouvelle fois, mercredi en demi-finale contre le Burkina
Faso.

ybl/pid
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ