DURBAN (Afrique du Sud) - Débutées une semaine avant l'entrée en lice du Mali à la CAN-2013, l'intervention de l'armée française pour libérer le nord et la guerre contre les groupes islamistes ont encore un peu plus soudé les Aigles, l'esprit entièrement tourné vers leur pays.
Le conflit malien a jusqu'ici servi de catalyseur aux troupes de Patrice
Carteron, galvanisés et animés par la ferme volonté d'apporter un peu de
bonheur à leur peuple en souffrance. Nul doute que c'est notamment là qu'ils
ont trouvé les ressorts mentaux pour se hisser en demi-finales de la Coupe
d'Afrique, où ils affronteront mercredi le Nigeria, après avoir terrassé
l'Afrique du Sud devant son public en quart de finale (1-1, 3 t.a.b. à 1).
Les yeux rivés vers les chaînes d'infos en continu ou pendus au téléphone
pour avoir des nouvelles de leurs familles, les joueurs maliens ont d'abord
suivi avec inquiétude les exactions commises par les islamistes au nord.
"Ce n'est pas évident, notre pays traverse une situation compliquée,
expliquait au début de la compétition le milieu Mohamed Sissoko. On essaye de
faire abstraction mais on est vraiment inquiet et triste pour les gens. Ma
famille s'inquiète, elle s'attend à tout. Ça me fait peur, ce sont des
situations qui existaient déjà en Afrique et maintenant, ça arrive dans mon
pays."
"Se qui se passe au nord est inadmissible, ajoutait le joueur, prêté par le
Paris SG à la Fiorentina et musulman comme tous les autres joueurs maliens.
Dans l'islam, il n'y aucune loi qui dit qu'il faut massacrer les gens
innocents. Remporter la Coupe d'Afrique pour le peuple malien, qui nous
soutient énormément, ce serait un rêve."
"On veut juste amener de la joie"
La reconquête du Mali et la progression de l'armée française vers le nord
ont toutefois libéré les joueurs, soucieux d'apporter leur part à la
renaissance de leur nation. Avec à la clé, une place dans le dernier carré
pour la deuxième année d'affilée.
"Cela reflète ce qui se passe au Mali avec la libération de Gao et de
Tombouctou, a déclaré le défenseur Fousseyni Diawara. Ces évènements ont donné
beaucoup d'espoirs aux gens et on leur a donné un peu plus avec cette
qualification. Ils font la fête là-bas et ils sont fiers de nous. On espère
continuer comme ça jusqu'au bout."
L'image la plus marquante restera celle du capitaine et guide de la
sélection Seydou Keita, le drapeau malien sur ses épaules après le succès
contre les Bafana Bafana. L'ancien milieu du FC Barcelone avait déjà eu un
geste hautement symbolique en arborant en conférence de presse un tee-shirt
portant l'inscription "La paix au Mali, un peuple, un but, une foi" après la
première victoire des Aigles dans cette CAN face au Niger (1-0) au premier
tour.
C'est encore Keita qui a été à l'origine de la diminution des primes de
qualification et de participation à la Coupe d'Afrique au nom de l'"effort de
guerre".
Mardi, à la veille de la demi-finale contre le Nigeria, le joueur du Dalian
Aerbin (Chine) a répété le message martelé depuis le début de la CAN.
"On a la chance que le pays sorte la tête de l'eau et que la situation soit
en train d'être réglée, a-t-il affirmé. On veut juste amener de la joie. Après
notre qualification pour les demi-finales, les gens étaient fous à Bamako.
C'est une motivation, ça donne envie de se surpasser et on se dit que si on
gagne, ce ne sera pas seulement une simple victoire mais une joie immense pour
un pays qui traverse un moment difficile. On a d'autres idées derrière la tête
et une pensée pour notre pays."
kn/mam
Le conflit malien a jusqu'ici servi de catalyseur aux troupes de Patrice
Carteron, galvanisés et animés par la ferme volonté d'apporter un peu de
bonheur à leur peuple en souffrance. Nul doute que c'est notamment là qu'ils
ont trouvé les ressorts mentaux pour se hisser en demi-finales de la Coupe
d'Afrique, où ils affronteront mercredi le Nigeria, après avoir terrassé
l'Afrique du Sud devant son public en quart de finale (1-1, 3 t.a.b. à 1).
Les yeux rivés vers les chaînes d'infos en continu ou pendus au téléphone
pour avoir des nouvelles de leurs familles, les joueurs maliens ont d'abord
suivi avec inquiétude les exactions commises par les islamistes au nord.
"Ce n'est pas évident, notre pays traverse une situation compliquée,
expliquait au début de la compétition le milieu Mohamed Sissoko. On essaye de
faire abstraction mais on est vraiment inquiet et triste pour les gens. Ma
famille s'inquiète, elle s'attend à tout. Ça me fait peur, ce sont des
situations qui existaient déjà en Afrique et maintenant, ça arrive dans mon
pays."
"Se qui se passe au nord est inadmissible, ajoutait le joueur, prêté par le
Paris SG à la Fiorentina et musulman comme tous les autres joueurs maliens.
Dans l'islam, il n'y aucune loi qui dit qu'il faut massacrer les gens
innocents. Remporter la Coupe d'Afrique pour le peuple malien, qui nous
soutient énormément, ce serait un rêve."
"On veut juste amener de la joie"
La reconquête du Mali et la progression de l'armée française vers le nord
ont toutefois libéré les joueurs, soucieux d'apporter leur part à la
renaissance de leur nation. Avec à la clé, une place dans le dernier carré
pour la deuxième année d'affilée.
"Cela reflète ce qui se passe au Mali avec la libération de Gao et de
Tombouctou, a déclaré le défenseur Fousseyni Diawara. Ces évènements ont donné
beaucoup d'espoirs aux gens et on leur a donné un peu plus avec cette
qualification. Ils font la fête là-bas et ils sont fiers de nous. On espère
continuer comme ça jusqu'au bout."
L'image la plus marquante restera celle du capitaine et guide de la
sélection Seydou Keita, le drapeau malien sur ses épaules après le succès
contre les Bafana Bafana. L'ancien milieu du FC Barcelone avait déjà eu un
geste hautement symbolique en arborant en conférence de presse un tee-shirt
portant l'inscription "La paix au Mali, un peuple, un but, une foi" après la
première victoire des Aigles dans cette CAN face au Niger (1-0) au premier
tour.
C'est encore Keita qui a été à l'origine de la diminution des primes de
qualification et de participation à la Coupe d'Afrique au nom de l'"effort de
guerre".
Mardi, à la veille de la demi-finale contre le Nigeria, le joueur du Dalian
Aerbin (Chine) a répété le message martelé depuis le début de la CAN.
"On a la chance que le pays sorte la tête de l'eau et que la situation soit
en train d'être réglée, a-t-il affirmé. On veut juste amener de la joie. Après
notre qualification pour les demi-finales, les gens étaient fous à Bamako.
C'est une motivation, ça donne envie de se surpasser et on se dit que si on
gagne, ce ne sera pas seulement une simple victoire mais une joie immense pour
un pays qui traverse un moment difficile. On a d'autres idées derrière la tête
et une pensée pour notre pays."
kn/mam