En 1842, quand l’inventeur franco-suisse, Puthomme, fait les premiers essais du téléfax, plus connu sous le nom Fax, cet appareil électronique parait révolutionnaire. Car capable de recevoir et aussi envoyer des documents en les copiant tels qu’ils sont. Pour réduire la distance qui sépare des associés d’affaires ou même entre deux membres d’une même famille, le téléfax va jouer un rôle prépondérant dans la correspondance. Aujourd’hui, le Fax semble obsolète, avec des technologies de substitutions et non des moindres tels que le scanner et l’Internet. Une petite investigation auprès des vendeurs et usagers, nous a permis de faire le constat.
Yves K. est un jeune étudiant. Il souhaite acheter un ordinateur portable. Il envoie alors une facture pro-forma à sa tante qui est dans l’hexagone à près de six milles lieux de lui. Autrefois, il aurait dû utiliser le téléfax pour émettre la facture. Aujourd’hui, son schéma est tout simple. Un tour dans un Cybercafé et le problème est résolu. «Je vais scanner la facture et l’envoyer ensuite à son adresse mail. Ensuite, je verrai si elle est connectée sur Facebook pour lui faire signe», fait savoir Yves K. Chez lui comme pour beaucoup d'autres usagers, le Fax est pratiquement sorti des mœurs de bon nombre d’usagers. Pour M. Camara Lanciné, chef d’entreprise exerçant dans l’import-export, le fax est juste disponible au bureau pour réception. «Je pense qu’aujourd’hui, la technologie a évolué. J’ai trois téléphones portables et un IPAD. Je suis en roaming, quand je voyage et je reçois les documents essentiels via mail sur ma tablette. C’est en pensant à ceux qui sont réfractaires aux nouvelles technologies que j’ai le Fax. Il en est de même pour le téléphone fixe. Ce sont juste des instruments de réception pour nous», laisse-t-il entendre entre deux gorgées de café. ‘’Moi, que faire avec de vieux outils ? Nous devons évoluer avec les nouveaux outils’’, souligne pour sa part, Yves Fofana, gérant d’une petite PME.
Même constat chez les vendeurs
Selon des vendeurs d’outils informatiques rencontrés par la suite, rien ne montre que le fax a le vent en poupe. A côté des ordinateurs de bureau et autres ordinateurs portables, sont disposés des cartons d’imprimantes. A la question de savoir si le magasin dispose de téléfax, la réponse est toute simple : «Nous ne vendons pas de FAX simple. Si c’est juste pour un fax, je vous conseille une imprimante multifonction. Je vous propose le HP 4500. Avec ça, vous avez une imprimante, une photocopieuse et un fax». Pour ce matériel, tout en un, le client devra débourser 95000FCFA, alors que certains modeles classiques de fax simple ont des coûts encore élevés. Passée l’étape de vérification dans ce magasin sis au boulevard Latrille, nous nous rendons à Adjamé-Mirador. Ici, ce sont les machines de seconde main qui sont à l’affiche. «Monsieur, approchez, s’il vous plaît. Il y a des ordinateurs, des télévisions, des imprimantes (…) », nous lance un démarcheur. Alors même que nous peinons à trouver le chemin dans les carcasses d’ordinateurs qui jonchent la ruelle que nous empruntons pour avoir accès à l’ISCA (Institut Sacré Cœur d’Abidjan). Ici, obtenir un Fax d’occasion n’est pas la chose la plus aisée. Quoique les importateurs d’occasions assurent utiliser le fax pour transmettre des documents à leurs fournisseurs depuis l’Europe. «Dans les conteneurs qui viennent, il y a moins de Fax ou télécopieurs. C’est vraiment des éléments rares. Ce sont les réfrigérateurs, les fours à micro-ondes, les écrans LCD. Mais si vous voulez un fax ou encore une platine de disques microsillons, c’est un peu difficile»,fait savoir un vendeur, nigérian rencontré au ‘’quartier Latin’’.
L’APBF est catégorique pour le téléphone fixe et le fax
Du côté de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), les raisons évoquées sont d’ordre sécuritaire et de gestion de risques. Selon Dominique Yao, chargé d’études junior à l’APBEF-CI, un mail n’a jamais fourni d’indicateurs sur une personne. Contrairement aux boites postales qui ‘’crédibilisent les clients’’. Et qui donnent des informations sur la situation géographique des clients et permet aux opérateurs du secteur d’ouvrir des agences en fonction du regroupement géographique de leur zone. ‘’Si par exemple, moi, en tant que banquier, je fais un prêt à un client, en cas de contentieux, j’ai quel recours. Comment je retrouve ce client à partir du mail’’, s’interroge-t-il. Dominique Yao n’a pas manqué de rappeler que la Côte d’Ivoire est ‘’black-listée’’ (ndlr : liste noire) au niveau des transactions électroniques. ‘’Cela démontre à quel point ce moyen n’est pas fiable à 100%’’, soutient-il. Pour le chargé d’études, le téléphone mobile n’est non plus un gage de garantie. Pour Dominique Yao, la fourniture d’une adresse postale et du téléphone fixe n’est pas une obligation à l’ouverture d’un compte bancaire même si cela fait partie des stratégies de certains établissements. Le chargé d’études indique par ailleurs que la banque évolue avec les nouvelles technologies, en atteste les services comme le e-banking (la banque électronique) et le mobile banking (la banque via mobile), mais ces services ont encore quelques limites et ne font pas des usagers de ces services forcement des clients des banques. ‘’Quand on possède un compte bancaire, il faut pouvoir aussi bénéficier de prêt. A ce niveau sans crédibilité, il est difficile d’y parvenir’’, a-t-il conclu.
Mais, et pourtant le Téléphone Fixe et le FAX sont toujours en vigueur dans les banques
Les établissements financiers aiment avoir une traçabilité de toutes les opérations qu’ils font avec leurs clients. Même si les clients peuvent recevoir des alertes sur leurs téléphones mobiles ou sur leur e-mail, le Fax et le téléphone fixe restent des moyens sûrs et en vigueur. A la question de savoir, les raisons de cette préférence, les banquiers sont unanimes: «Les Banques et établissements financiers ne sont pas réfractaires aux nouvelles technologies. Le téléphone mobile a fait son entrée en Côte d’Ivoire en 1996. Bien avant, c’était le téléphone fixe. Les clients de la compagnie étaient répertoriés dans l’annuaire officiel. Avec le téléphone cellulaire, l’identification n’est pas aisée. Nous avons des clients qui peuvent changer quand ils veulent leurs numéros de portable. Pour ce qui est du Fax, quand nous recevons un fax d’une entreprise, nous y attachons plus de crédibilité. C’est un peu plus fiable que le mail. Surtout que nous savons tous le risque que laissent planer les cyber-escrocs». Selon nos investigations auprès des banques et établissements financiers, le téléphone fixe et le fax ne peuvent disparaître du jour au lendemain. Comme quoi, ils demeurent des outils précieux pour l’exercice de métier. Pour valider par exemple une opération bancaire via le paiement d'un chèque.
Avis de quelques citoyens
Blé Cyriac, agent de l’Etat : «J’ai déjà utilisé le fax mais c’était en 2002»
«J’utilise le mail parce que c’est plus rapide et c’est d’actualité. J’ai déjà utilisé le fax mais c’était en 2002, dans mon service à Coca-cola. Maintenant, c’est le mail. Le téléphone fixe, c’est au travail, à la maison tout le monde a le téléphone portable.
Adou Francklin, étudiant: «Le mail, c’est un moyen rapide pour communiquer»
«Le mail, c’est un moyen rapide pour communiquer avec ses proches qui sont loin de nous et c’est très avantageux. Je n’ai jamais utilisé le fax par contre le fixe, nous l’utilisons à la maison pour communiquer avec les parents à l’intérieur du pays pour avoir de leur nouvelle. Le fixe, on ne peut pas l’utiliser comme le portable. Avec le téléphone portable, on peut aller partout et être disponible pourvu que le réseau soit disponible».
Zaba Koudou Stéphane, étudiant: «Moi j’utilise le téléphone portable»
«Moi, j’utilise le téléphone portable, le fixe, c’est pour la maison pour joindre un membre de la famille en cas de problème ».
Atseby Claver, informaticien: «Je préfère le mail»
«Je préfère le mail. C’est pratique et rapide, or le fax est lent. J’utilise aussi le téléphone portable et le fixe pour la connexion de l’internet».
Par K.Hyacinthe & F.ouraga
Yves K. est un jeune étudiant. Il souhaite acheter un ordinateur portable. Il envoie alors une facture pro-forma à sa tante qui est dans l’hexagone à près de six milles lieux de lui. Autrefois, il aurait dû utiliser le téléfax pour émettre la facture. Aujourd’hui, son schéma est tout simple. Un tour dans un Cybercafé et le problème est résolu. «Je vais scanner la facture et l’envoyer ensuite à son adresse mail. Ensuite, je verrai si elle est connectée sur Facebook pour lui faire signe», fait savoir Yves K. Chez lui comme pour beaucoup d'autres usagers, le Fax est pratiquement sorti des mœurs de bon nombre d’usagers. Pour M. Camara Lanciné, chef d’entreprise exerçant dans l’import-export, le fax est juste disponible au bureau pour réception. «Je pense qu’aujourd’hui, la technologie a évolué. J’ai trois téléphones portables et un IPAD. Je suis en roaming, quand je voyage et je reçois les documents essentiels via mail sur ma tablette. C’est en pensant à ceux qui sont réfractaires aux nouvelles technologies que j’ai le Fax. Il en est de même pour le téléphone fixe. Ce sont juste des instruments de réception pour nous», laisse-t-il entendre entre deux gorgées de café. ‘’Moi, que faire avec de vieux outils ? Nous devons évoluer avec les nouveaux outils’’, souligne pour sa part, Yves Fofana, gérant d’une petite PME.
Même constat chez les vendeurs
Selon des vendeurs d’outils informatiques rencontrés par la suite, rien ne montre que le fax a le vent en poupe. A côté des ordinateurs de bureau et autres ordinateurs portables, sont disposés des cartons d’imprimantes. A la question de savoir si le magasin dispose de téléfax, la réponse est toute simple : «Nous ne vendons pas de FAX simple. Si c’est juste pour un fax, je vous conseille une imprimante multifonction. Je vous propose le HP 4500. Avec ça, vous avez une imprimante, une photocopieuse et un fax». Pour ce matériel, tout en un, le client devra débourser 95000FCFA, alors que certains modeles classiques de fax simple ont des coûts encore élevés. Passée l’étape de vérification dans ce magasin sis au boulevard Latrille, nous nous rendons à Adjamé-Mirador. Ici, ce sont les machines de seconde main qui sont à l’affiche. «Monsieur, approchez, s’il vous plaît. Il y a des ordinateurs, des télévisions, des imprimantes (…) », nous lance un démarcheur. Alors même que nous peinons à trouver le chemin dans les carcasses d’ordinateurs qui jonchent la ruelle que nous empruntons pour avoir accès à l’ISCA (Institut Sacré Cœur d’Abidjan). Ici, obtenir un Fax d’occasion n’est pas la chose la plus aisée. Quoique les importateurs d’occasions assurent utiliser le fax pour transmettre des documents à leurs fournisseurs depuis l’Europe. «Dans les conteneurs qui viennent, il y a moins de Fax ou télécopieurs. C’est vraiment des éléments rares. Ce sont les réfrigérateurs, les fours à micro-ondes, les écrans LCD. Mais si vous voulez un fax ou encore une platine de disques microsillons, c’est un peu difficile»,fait savoir un vendeur, nigérian rencontré au ‘’quartier Latin’’.
L’APBF est catégorique pour le téléphone fixe et le fax
Du côté de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), les raisons évoquées sont d’ordre sécuritaire et de gestion de risques. Selon Dominique Yao, chargé d’études junior à l’APBEF-CI, un mail n’a jamais fourni d’indicateurs sur une personne. Contrairement aux boites postales qui ‘’crédibilisent les clients’’. Et qui donnent des informations sur la situation géographique des clients et permet aux opérateurs du secteur d’ouvrir des agences en fonction du regroupement géographique de leur zone. ‘’Si par exemple, moi, en tant que banquier, je fais un prêt à un client, en cas de contentieux, j’ai quel recours. Comment je retrouve ce client à partir du mail’’, s’interroge-t-il. Dominique Yao n’a pas manqué de rappeler que la Côte d’Ivoire est ‘’black-listée’’ (ndlr : liste noire) au niveau des transactions électroniques. ‘’Cela démontre à quel point ce moyen n’est pas fiable à 100%’’, soutient-il. Pour le chargé d’études, le téléphone mobile n’est non plus un gage de garantie. Pour Dominique Yao, la fourniture d’une adresse postale et du téléphone fixe n’est pas une obligation à l’ouverture d’un compte bancaire même si cela fait partie des stratégies de certains établissements. Le chargé d’études indique par ailleurs que la banque évolue avec les nouvelles technologies, en atteste les services comme le e-banking (la banque électronique) et le mobile banking (la banque via mobile), mais ces services ont encore quelques limites et ne font pas des usagers de ces services forcement des clients des banques. ‘’Quand on possède un compte bancaire, il faut pouvoir aussi bénéficier de prêt. A ce niveau sans crédibilité, il est difficile d’y parvenir’’, a-t-il conclu.
Mais, et pourtant le Téléphone Fixe et le FAX sont toujours en vigueur dans les banques
Les établissements financiers aiment avoir une traçabilité de toutes les opérations qu’ils font avec leurs clients. Même si les clients peuvent recevoir des alertes sur leurs téléphones mobiles ou sur leur e-mail, le Fax et le téléphone fixe restent des moyens sûrs et en vigueur. A la question de savoir, les raisons de cette préférence, les banquiers sont unanimes: «Les Banques et établissements financiers ne sont pas réfractaires aux nouvelles technologies. Le téléphone mobile a fait son entrée en Côte d’Ivoire en 1996. Bien avant, c’était le téléphone fixe. Les clients de la compagnie étaient répertoriés dans l’annuaire officiel. Avec le téléphone cellulaire, l’identification n’est pas aisée. Nous avons des clients qui peuvent changer quand ils veulent leurs numéros de portable. Pour ce qui est du Fax, quand nous recevons un fax d’une entreprise, nous y attachons plus de crédibilité. C’est un peu plus fiable que le mail. Surtout que nous savons tous le risque que laissent planer les cyber-escrocs». Selon nos investigations auprès des banques et établissements financiers, le téléphone fixe et le fax ne peuvent disparaître du jour au lendemain. Comme quoi, ils demeurent des outils précieux pour l’exercice de métier. Pour valider par exemple une opération bancaire via le paiement d'un chèque.
Avis de quelques citoyens
Blé Cyriac, agent de l’Etat : «J’ai déjà utilisé le fax mais c’était en 2002»
«J’utilise le mail parce que c’est plus rapide et c’est d’actualité. J’ai déjà utilisé le fax mais c’était en 2002, dans mon service à Coca-cola. Maintenant, c’est le mail. Le téléphone fixe, c’est au travail, à la maison tout le monde a le téléphone portable.
Adou Francklin, étudiant: «Le mail, c’est un moyen rapide pour communiquer»
«Le mail, c’est un moyen rapide pour communiquer avec ses proches qui sont loin de nous et c’est très avantageux. Je n’ai jamais utilisé le fax par contre le fixe, nous l’utilisons à la maison pour communiquer avec les parents à l’intérieur du pays pour avoir de leur nouvelle. Le fixe, on ne peut pas l’utiliser comme le portable. Avec le téléphone portable, on peut aller partout et être disponible pourvu que le réseau soit disponible».
Zaba Koudou Stéphane, étudiant: «Moi j’utilise le téléphone portable»
«Moi, j’utilise le téléphone portable, le fixe, c’est pour la maison pour joindre un membre de la famille en cas de problème ».
Atseby Claver, informaticien: «Je préfère le mail»
«Je préfère le mail. C’est pratique et rapide, or le fax est lent. J’utilise aussi le téléphone portable et le fixe pour la connexion de l’internet».
Par K.Hyacinthe & F.ouraga