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Sport Publié le samedi 9 février 2013 | AFP

CAN-2013 - Finale: Emenike et Bancé, avec coeur et puissance

JOHANNESBURG - La finale de la CAN-2013 entre le Nigeria et le Burkina Faso, dimanche à Johannesburg, sera l’occasion d’un duel à distance entre les attaquants Emenike et Bancé, les puissants fers de lance offensifs des Super Eagles et des Etalons.

Emmanuel Emenike: Le "truc" en plus des Super Eagles
Le robuste attaquant du Spartak Moscou (25 ans, 1,85 m, 75 kg), dont le style et la puissance physique rappellent étrangement le légendaire Daniel Amokachi, a connu un début de carrière mouvementé avant d’éclater lors de la CAN-2013 dont il occupe la première place du classement des buteurs à égalité avec le Ghanéen Wakaso (4 buts).

Formé au Delta Force (Nigeria) puis exilé en Afrique du Sud, Emenike s’est réellement révélé en Turquie sous les couleurs de Karabukspor, mais c’est surtout son implication dans une sombre histoire de matches truqués, juste après son transfert à Fenerbahçe, qui a fait parler de lui.

Arrêté et interrogé par la police turque en juillet 2011, il a très vite été relâché faute de preuve avant d’être inculpé avec 13 autres joueurs. Le grand club stambouliote a d’ailleurs préféré immédiatement s’en débarrasser en le cédant au Spartak Moscou pour 10 millions d’euros sans l’avoir fait jouer la moindre minute.

Au-delà de ses ennuis judiciaires, la CAN-2013 a été l’occasion pour lui de prouver qu’il était avant tout un redoutable chasseur de buts, aux côtés de ses deux compères Victor Moses et Ideye Brown. Sa frappe lourde sur coup franc a été le prélude à la débâcle de la Côte d’Ivoire de Drogba et Yaya Touré en quart de finale (2-1). Il a ensuite récidivé en demi-finale contre le Mali (4-1), son missile étant cette fois dévié dans les buts des Aigles. Avant
d’être l’homme de la finale?

Aristide Bancé: le grand coeur
C’est un joueur qui ne passe pas inaperçu, avec sa stature de colosse (1,92 m, 96 kg) et ses dreadlocks blondes. Mercredi contre le Ghana en demi-finale (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.), Bancé était omniprésent. "Avant le match, quelques amis m’ont dit que c’était mon jour, raconte-t-il à l’AFP. J’ai cru en ma chance, je me suis dit que je devais faire la différence." Il profite d’un
trou dans la défense ghanéenne et d’une belle passe de Kaboré pour égaliser.

"Je shoote peut-être huit fois au but et je marque une fois, ça arrive", regrette-t-il cependant, en référence à ses nombreuses tentatives infructueuses, lui qui est plus à l’aise dans le combat que dans la technique, lui qui montre plus de coeur que de finesse. Il marque aussi son tir au but, d’une panenka osée. "Je me suis dit que le gardien allait bouger, j’ai vu sa
position, et ça a marché."

A 28 ans, Bancé vivait son jour de gloire. "J’ai reçu beaucoup d’appels, il y a des gens qui sont allés chercher ma mère et qui ont crié mon nom", avance-t-il, ému. Il n’a pas toujours eu cette reconnaissance, avec sa carrière chaotique après une expérience plutôt réussie à Lokeren en Belgique suivie d’épisodes frustrants.

"J’ai fait une belle saison à Mayence (en 2008-2009, ndlr), j’ai marqué 14 buts et l’équipe est montée, se souvient-il. En première division, j’ai marqué 10 buts." Il se perd ensuite dans le Golfe et revient en Allemagne à Augsbourg, où il n’a pas marqué en 15 apparitions en Bundesliga cette saison. Son rêve, la France, qui n’a "pas un championnat mauvais", comme il le dit en riant.
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