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Politique Publié le mardi 12 février 2013 | Le Temps

Meeting de libération de Gbagbo /Cissé Mariam, porte-parole de la Jfpi : «Rien ne nous arrêtera cette fois»

A ce jour, qu’est-ce qui a été fait sur le plan de l’organisation du giga meeting du 16 février 2013, à la Place Cp1 de Yopougon ?
Toutes les démarches administratives ont été faites. Tout ce qu’on pourrait nous reprocher de n’avoir pas fait a été fait. Nous avons déposé tous les courriers du ministère de l’Intérieur, dans les représentations diplomatiques, les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme, des leaders religieux, au District de police de Yopougon, à la préfecture de police d’Abidjan, à la Division des droits de l’Homme de l’Onuci, etc. Comme nous l’impose notre Constitution, nous avons informé le gouvernement de ce que nous projetons un giga meeting le 16 février à 10 h à la Place Cp1 de Yopougon, pour exiger de la Cpi, la libération du Président Laurent Gbagbo. Et nous nous tenons à la disposition du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité pour ensemble, mettre en place le mécanisme de sécurisation pratique de ce meeting.

Avez-vous la certitude que vos courriers d’information sont arrivés à bon port ?
Oui, puisque nous avons les décharges de nos courriers qui ont été faites dans les différents services auxquels nous les avons remis pour les acheminer à qui de droit.
Comment évolue la mobilisation des militants et sympathisants du Fpi ?
Deux comités sont à pied d’œuvre à ce sujet. Nous avons un comité qui a en charge l’intérieur du pays et autre, qui s’occupe du District d’Abidjan. Pour l’intérieur du pays, c’est le camarade Wallo Jean Luc, et pour le District d’Abidjan, nous avons fait confiance au camarade Dassé Claude. Au niveau d’Abidjan, le comité d’organisation a visité toutes les fédérations, notamment Abidjan-sud, Abidjan-Banco, Abidjan-Lagune et Abidjan-2A. Et je peux vous assurer que nos militants et sympathisants piaffent d’impatience d’envahir la Place Cp1 pour demander à la Cpi de libérer le président Gbagbo. Déjà, le 2 et le 9 février, le secrétaire national intérimaire de la Jfpi, le camarade Koua Justin était au contact des militants de Yopougon dans la cadre du meeting du 16 février. La mobilisation était totale. Yopougon attend les militants du Fpi, les patriotes, les démocrates et tous ceux qui se reconnaissent en Laurent Gbagbo et lui ont donné leur voie aux élections passées. A l’intérieur du pays, la mobilisation va bon train. Et vous verrez le samedi 16 février 2013, la marrée humaine venue de l’intérieur du pays pour exiger la libération du président Gbagbo. Tous donc à la Place Cp1 pour exiger la libération de Gbagbo à la Cpi.

Pourquoi avez-vous choisi la Place Cpi au lieu de l’espace Ficgayo ?
Nous voulons rééditer l’exploit du meeting du 15 octobre 2011 qui n’a pu avoir lieu par la faute des antis conformistes au pouvoir. Nous voulons aussi montrer par ce rassemblement à la Place Cp1 que la commune de Yopougon reste et demeure le bastion du Fpi à Abidjan, malgré toutes les atrocités qui s’abattent sur cette partie d’Abidjan. Nous aurions pu choisir Ficgayo sans crainte, mais la place Cp1 constitue pour nous, un défi à relever. Et la jeunesse ivoirienne est prête à le relever le 16 février 2012, à partir de 10 h.
Y a-t-il des dispositions particulières qui ont été prises pour faciliter l’arrivée à Abidjan, des militants de l’intérieur du pays ?
Les militants du Fpi, la jeunesse patriotique de Côte d’Ivoire, en un mot, les inconditionnels de Laurent Gbagbo n’ont pas besoin que l’on leur affrète des cars pour les transporter à Abidjan pour prendre part à cet important meeting. D’abord, nous n’en avons pas les moyens, ensuite nos camarades ont toujours trouvé au fond d’eux-mêmes les ressources nécessaires pour relever ce genre de défis.

Ne craignez-vous pas des tracasseries sur ceux qui viendront de l’intérieur du pays ?
Nous ne serons pas étonnés si tel était le cas. Mais nous sommes aussi convaincus que nos militants sauront trouver les moyens de répondre présent à ce rendez-vous avec l’histoire. Par ailleurs, nous demandons à nos camarades qui viendront de l’intérieur de ne pas répondre aux provocations sur les routes.

Sur quoi comptez-vous pour réussir le meeting du 16 février, puisque depuis le 15 octobre 2011, la Jfpi n’est pas parvenue à tenir un seul rassemblement public d’envergure ?
Nous sommes peinés que le gouvernement ivoirien qui chante sur tous les toits la réconciliation, qui se dit de surcroît démocrate, se comporte en bourreau des libertés publiques. Mais pour cette fois-ci, nous osons croire qu’il mettra tout en œuvre pour garantir la tenue de ce meeting qui est une expression de la démocratie. Rien ne nous arrêtera cette fois-ci !
Le secrétaire national intérimaire de la Jfpi avait déjà tenu ce même discours de fermeté dans le cadre du sit in du 4 octobre 2012. Mais ce rassemblement n’a pas eu lieu.

Rassurez-vous, aucun communiqué laconiquement pondu la veille, aucune distraction, aucune armée sans tête, aucune menace ne pourront nous empêcher de tenir ce meeting. Pour la Jfpi, 2013 est égale à l’année de l’action sur le terrain politique. Nous allons occuper tous les espaces d’expressions populaires pour montrer au pouvoir Ouattara que la jeunesse du Front populaire est désormais debout et prête à mourir s’il le faut, pour que vive la démocratie et les libertés publiques. Il faut que le président Gbagbo sache qu’il n’a pas eu tort de faire don de sa vie pour son pays, pour sa jeunesse ! Comme nous l’avons dit, pour Gbagbo nous sommes prêts à faire don de notre vie. En allant à ce meeting, nous savons ce qui nous attend. Mais pour Gbagbo, nous y allons ! Car pour nous il y est allé un 18 février 1992, sachant bien qu’on l’attendait pour le tuer.

Savez-vous que la loi anti-casse est toujours en vigueur, que des personnes infiltrées pourraient casser pour vous faire porter le chapeau ?
Nous le savons. Nous avons été victimes de cette loi impopulaire par le passé avec les mêmes personnes. Ce sont seulement les dates qui ont changé. Mais soyez rassurés, nous avons pris nous aussi nos dispositions pour faire échec aux infiltrations. Aussi, nous pensons que le gouvernement qui a le devoir d’assurer notre sécurité ne laissera pas des vandales nous menacer.

Y a-t-il un rapport entre l’audience du 19 février à La Haye et le giga meeting du 16 février à Abidjan ?
Le but de ce meeting c’est de dire à la Cpi, qui est une machine aux mains des néo-impérialistes, que Laurent Gbagbo n’a pas sa place à La Haye, parce qu’il est un homme de paix, un démocrate accompli qui aime son pays. Nous voulons montrer à la Cpi que le peuple de Côte d’Ivoire ne se retrouve pas sous Alassane Ouattara. Que depuis que Gbagbo est en prison, la Côte d’Ivoire a cessé de vivre. Il faut donc le libérer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle en plus de la Jfpi et des structures spécialisées du Fpi, il y aura avec nous, les agoras et parements, le Cojep, la jeunesse de l’Ung, et tous les démocrates qui ont pour modèle, le président Gbagbo.
Interview réalisée par Yacouba Gbané
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