Les jeunes du Fpi projettent un meeting géant samedi dans leur fief de Yopougon pour demander la libération de son leader, détenu depuis plus d’un an à la Cour pénale internationale.
Pourquoi à Abidjan et non à La Haye ?
Le meeting du Fpi à la place Ficgayo de Yopougon le 21 janvier 2012 est encore vivace dans les esprits. La cérémonie s’était achevée dans la débandade. Koua Justin et ses camarades veulent récidiver le 16 février. Si la première manifestation était un meeting de remobilisation des troupes après la perte mouvementée du pouvoir, la seconde, elle, vise à faire libérer l’ancien président Laurent Gbagbo, devant la Cour pénale internationale (Cpi) depuis le 5 décembre 2011. Dans les ‘’préalables’’ du parti de l’ex-chef de l’Etat qui discute en ce moment avec le gouvernement sur les modalités de réussite de la réconciliation nationale, figure en bonne place une amnistie générale pour les pro-Gbagbo. En clair, Miaka Ouretto et ses camarades, comme Koua Justin et les jeunes, appellent à la libération pure et simple de tous les partisans de l’ancien régime, y compris leur leader, détenu à la prison de la Cpi. D’où, la manifestation de samedi à Yopougon. Mais lundi, après sa rencontre avec Henri Konan Bédié à la résidence de ce dernier à Cocody, Alassane Ouattara a répondu au Fpi. « (…). Je pense que nos compatriotes doivent comprendre qu’il faut également sortir de l’impunité et les jugements doivent aller à leur terme. La volonté est là, mais nous ne sommes pas en mesure de prendre des décisions unilatérales. C’est un tout. Un Etat de droit veut dire que la justice doit faire son travail, l’Assemblée nationale et l’exécutif, les leurs », a déclaré le chef de l’Etat. En dépit de cette mise au point, la jeunesse frontiste persiste et signe qu’elle prendra d’assaut la Place CP1 samedi, « pour exiger de la Cpi, la libération pure et simple » de l’ancien président. Si tant est que les jeunes de l’ancien régime veulent faire une démonstration de force pour amener la Cour à libérer Laurent Gbagbo, pourquoi Koua et ses camarades n’organisent-ils pas leur manifestation à La Haye, où est logée la Cpi ? On entend des partisans de Laurent Gbagbo demander au président Ouattara de libérer leur leader, afin que la réconciliation soit effective. S’il est vrai que l’ex-chef de l’Etat s’est retrouvé à la Cpi pour éviter que son jugement en terre ivoirienne ne soit considéré comme partial, à ce jour, Alassane Ouattara peut-il encore quelque chose dans la libération de son prédécesseur, malgré le retour à la normalité de la Justice nationale ? La Cpi, après avoir lancé un mandat d’arrêt contre Laurent Gbagbo avait eu gain de cause grâce à la collaboration des nouvelles autorités ivoiriennes. A présent, le président de la République n’est plus concerné par cette affaire judiciaire concernant l’ancien président. La Cour qui a le dossier en main, a pour tradition de le conduire jusqu’à son terme. Ce fut le cas de Calixte Mbarushimana, un des dirigeants rebelles rwandais qui, après avoir séjourné de longs mois à la Cpi, a été relâché le 24 décembre 2011, faute de preuves suffisantes. Si lors de l’audience de confirmation des charges, prévue pour le 19 février, les juges estiment que les accusations contre l’ex-dirigeant ivoirien ne sont pas fondées, il pourrait être libre comme le Rwandais. Ce n’est certainement pas par des manifestations publiques que Laurent Gbagbo quittera les geôles de la Cpi. Les manifestations du Fpi visent certainement autre chose que la libération de leur mentor.
Ouattara Abdoul Karim
Pourquoi à Abidjan et non à La Haye ?
Le meeting du Fpi à la place Ficgayo de Yopougon le 21 janvier 2012 est encore vivace dans les esprits. La cérémonie s’était achevée dans la débandade. Koua Justin et ses camarades veulent récidiver le 16 février. Si la première manifestation était un meeting de remobilisation des troupes après la perte mouvementée du pouvoir, la seconde, elle, vise à faire libérer l’ancien président Laurent Gbagbo, devant la Cour pénale internationale (Cpi) depuis le 5 décembre 2011. Dans les ‘’préalables’’ du parti de l’ex-chef de l’Etat qui discute en ce moment avec le gouvernement sur les modalités de réussite de la réconciliation nationale, figure en bonne place une amnistie générale pour les pro-Gbagbo. En clair, Miaka Ouretto et ses camarades, comme Koua Justin et les jeunes, appellent à la libération pure et simple de tous les partisans de l’ancien régime, y compris leur leader, détenu à la prison de la Cpi. D’où, la manifestation de samedi à Yopougon. Mais lundi, après sa rencontre avec Henri Konan Bédié à la résidence de ce dernier à Cocody, Alassane Ouattara a répondu au Fpi. « (…). Je pense que nos compatriotes doivent comprendre qu’il faut également sortir de l’impunité et les jugements doivent aller à leur terme. La volonté est là, mais nous ne sommes pas en mesure de prendre des décisions unilatérales. C’est un tout. Un Etat de droit veut dire que la justice doit faire son travail, l’Assemblée nationale et l’exécutif, les leurs », a déclaré le chef de l’Etat. En dépit de cette mise au point, la jeunesse frontiste persiste et signe qu’elle prendra d’assaut la Place CP1 samedi, « pour exiger de la Cpi, la libération pure et simple » de l’ancien président. Si tant est que les jeunes de l’ancien régime veulent faire une démonstration de force pour amener la Cour à libérer Laurent Gbagbo, pourquoi Koua et ses camarades n’organisent-ils pas leur manifestation à La Haye, où est logée la Cpi ? On entend des partisans de Laurent Gbagbo demander au président Ouattara de libérer leur leader, afin que la réconciliation soit effective. S’il est vrai que l’ex-chef de l’Etat s’est retrouvé à la Cpi pour éviter que son jugement en terre ivoirienne ne soit considéré comme partial, à ce jour, Alassane Ouattara peut-il encore quelque chose dans la libération de son prédécesseur, malgré le retour à la normalité de la Justice nationale ? La Cpi, après avoir lancé un mandat d’arrêt contre Laurent Gbagbo avait eu gain de cause grâce à la collaboration des nouvelles autorités ivoiriennes. A présent, le président de la République n’est plus concerné par cette affaire judiciaire concernant l’ancien président. La Cour qui a le dossier en main, a pour tradition de le conduire jusqu’à son terme. Ce fut le cas de Calixte Mbarushimana, un des dirigeants rebelles rwandais qui, après avoir séjourné de longs mois à la Cpi, a été relâché le 24 décembre 2011, faute de preuves suffisantes. Si lors de l’audience de confirmation des charges, prévue pour le 19 février, les juges estiment que les accusations contre l’ex-dirigeant ivoirien ne sont pas fondées, il pourrait être libre comme le Rwandais. Ce n’est certainement pas par des manifestations publiques que Laurent Gbagbo quittera les geôles de la Cpi. Les manifestations du Fpi visent certainement autre chose que la libération de leur mentor.
Ouattara Abdoul Karim