LA HAYE - Soupçonné d'avoir fomenté un "plan" composé notamment de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l'élection de son rival, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo comparaît mardi devant les juges de la CPI.
Premier ex-chef d'État remis à la CPI, Laurent Gbagbo se présentera
publiquement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour la
première fois depuis sa comparution initiale en décembre 2011 et plus de deux
ans après les faits qui lui sont reprochés.
Certains de ses partisans ont tenté samedi d'organiser une manifestation
interdite par les autorités ivoiriennes avant d'être dispersés à coup de gaz
lacrymogène.
Une cinquantaine de jeunes du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de
M. Gbagbo, qui criaient "CPI, libérez Gbagbo", entendaient par cette
manifestation demander la libération de l'ancien chef de l'Etat.
Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d'être "co-auteur indirect" de crimes
contre l'humanité commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître l'élection d'Alassane Ouattara, son rival,
dont la victoire électorale avait été reconnue par la commission électorale,
dont les résultats avaient été certifiés par l'ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays
dans une crise longue de quatre mois ayant fait quelque 3.000 morts.
L'audience de confirmation des charges qui s'ouvre mardi et doit s'étaler
sur huit jours doit permettre aux juges de la Cour pénale internationale (CPI)
de décider si les éléments de preuves rassemblées par l'accusation sont assez
solides pour permettre, plus tard, la tenue d'un procès.
Selon le bureau du procureur, Laurent Gbagbo et son entourage avaient
fomenté "un plan pour rester au pouvoir à tout prix à travers des attaques
mortelles, planifiées avec soin" contre des supporters d'Alassane Ouattara.
Ces attaques, commises par des forces pro-Gbagbo, "revêtaient un caractère
généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés
ethniques ou religieuses spécifiques", selon l'acte d'accusation.
"Des centaines d'adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou
victimes de viols en conséquence de cette politique", selon la même source.
Entre le 28 novembre 2010 et le 8 mai 2011, les forces pro-Gbagbo auraient
tué entre 706 et 1059 personnes et auraient violé 35 femmes, ajoute
l'accusation.
"Les auteurs des crimes étaient armés de kalachnikov et de machettes",
assure l'accusation : "les victimes étaient exécutées ou brûlées vives, sous
les yeux d'agents de police qui ne sont pas intervenus".
Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril avec son épouse
Simone, également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, après avoir tenu
tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d'Abidjan, où il
subit début avril 2011 le feu de la France.
En Côte d'Ivoire, cette audience, reportée à deux reprises, est attendue
par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l'ancien
président, d'autant qu'elle repose la cruciale question des rapports entre
justice et réconciliation.
Le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), réclame toujours
le retour de son champion pour une "réconciliation au sommet" avec M.
Ouattara, et exige une amnistie générale pour les crimes commis durant la
crise de 2010-2011, refusée dans l'immédiat par le pouvoir au nom de la lutte
contre "l'impunité".
Le camp Gbagbo et des ONG internationales accusent Abidjan de pratiquer une
"justice des vainqueurs": de nombreux pro-Gbagbo sont en prison alors
qu'aucune personnalité proche du régime n'a été poursuivie après la crise par
la justice ivoirienne (pas plus que par la CPI).
L'horaire des audiences a été adapté en fonction de l'état de santé de
l'ancien président, et sont programmées de 14H30 à 18H30. Laurent Gbagbo
devrait prendre la parole lors du dernier jour d'audience, le jeudi 28 février.
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de
juger les auteurs de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
mbr/cjo/mpd
Premier ex-chef d'État remis à la CPI, Laurent Gbagbo se présentera
publiquement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour la
première fois depuis sa comparution initiale en décembre 2011 et plus de deux
ans après les faits qui lui sont reprochés.
Certains de ses partisans ont tenté samedi d'organiser une manifestation
interdite par les autorités ivoiriennes avant d'être dispersés à coup de gaz
lacrymogène.
Une cinquantaine de jeunes du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de
M. Gbagbo, qui criaient "CPI, libérez Gbagbo", entendaient par cette
manifestation demander la libération de l'ancien chef de l'Etat.
Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d'être "co-auteur indirect" de crimes
contre l'humanité commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître l'élection d'Alassane Ouattara, son rival,
dont la victoire électorale avait été reconnue par la commission électorale,
dont les résultats avaient été certifiés par l'ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays
dans une crise longue de quatre mois ayant fait quelque 3.000 morts.
L'audience de confirmation des charges qui s'ouvre mardi et doit s'étaler
sur huit jours doit permettre aux juges de la Cour pénale internationale (CPI)
de décider si les éléments de preuves rassemblées par l'accusation sont assez
solides pour permettre, plus tard, la tenue d'un procès.
Selon le bureau du procureur, Laurent Gbagbo et son entourage avaient
fomenté "un plan pour rester au pouvoir à tout prix à travers des attaques
mortelles, planifiées avec soin" contre des supporters d'Alassane Ouattara.
Ces attaques, commises par des forces pro-Gbagbo, "revêtaient un caractère
généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés
ethniques ou religieuses spécifiques", selon l'acte d'accusation.
"Des centaines d'adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou
victimes de viols en conséquence de cette politique", selon la même source.
Entre le 28 novembre 2010 et le 8 mai 2011, les forces pro-Gbagbo auraient
tué entre 706 et 1059 personnes et auraient violé 35 femmes, ajoute
l'accusation.
"Les auteurs des crimes étaient armés de kalachnikov et de machettes",
assure l'accusation : "les victimes étaient exécutées ou brûlées vives, sous
les yeux d'agents de police qui ne sont pas intervenus".
Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril avec son épouse
Simone, également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, après avoir tenu
tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d'Abidjan, où il
subit début avril 2011 le feu de la France.
En Côte d'Ivoire, cette audience, reportée à deux reprises, est attendue
par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l'ancien
président, d'autant qu'elle repose la cruciale question des rapports entre
justice et réconciliation.
Le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), réclame toujours
le retour de son champion pour une "réconciliation au sommet" avec M.
Ouattara, et exige une amnistie générale pour les crimes commis durant la
crise de 2010-2011, refusée dans l'immédiat par le pouvoir au nom de la lutte
contre "l'impunité".
Le camp Gbagbo et des ONG internationales accusent Abidjan de pratiquer une
"justice des vainqueurs": de nombreux pro-Gbagbo sont en prison alors
qu'aucune personnalité proche du régime n'a été poursuivie après la crise par
la justice ivoirienne (pas plus que par la CPI).
L'horaire des audiences a été adapté en fonction de l'état de santé de
l'ancien président, et sont programmées de 14H30 à 18H30. Laurent Gbagbo
devrait prendre la parole lors du dernier jour d'audience, le jeudi 28 février.
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de
juger les auteurs de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
mbr/cjo/mpd