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Société Publié le lundi 18 février 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Exclusif / Josepha Correia Sacko, Secrétaire générale de l’OIAC, avant son départ : ‘‘La fermeture des banques pendant la crise, m’a choquée’’

Secrétaire générale de l’Organisation Interafricaine de Café, Madame Josepha Correia Sacko, a séjourné pendant 13 ans, en Côte d’Ivoire. Après avoir fait ses adieux officiels aux autorités ivoiriennes, Mme Josepha a livré ses impressions sur la Côte d’Ivoire post-crise en sa qualité de diplomate. Au passage, elle se prononce sur l’avenir de la caféiculture ivoirienne en particulier et celle de l’Afrique en général.

Mme Sacko, vous quittez la Côte d’Ivoire, où vous avez occupé le poste de secrétaire générale de l’OIAC. Quel est le sentiment qui vous anime ?
C’est avec beaucoup de regrets que je pars de la Côte d’Ivoire. J’ai beaucoup aimé les Ivoiriens, j’ai tissé de bonnes relations. Le peuple ivoirien est très accueillant et c’est vraiment avec beaucoup d’amertumes que je quitte la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, c’est un pays que je ne voulais pas quitter. Mais je pars pour des motifs professionnels. C’est sûr que je reviendrai régulièrement voir mes amis en Côte d’Ivoire.

Vous avez donc fini par adopter la Côte d’Ivoire comme votre seconde patrie ?
Oui, parce que j’ai vécu 13 ans quand même en Côte d’Ivoire. Ma maturité s’est faite ici. J’ai beaucoup appris ici lors de ma mandature. La Côte d’Ivoire est vraiment un pays que j’aime.

Après avoir vécu toute ces années en Côte d’Ivoire, quels sont vos sentiments sur la crise qu’a connue ce pays ? Y a-t-il de l’espoir pour les Ivoiriens?
Etant une angolaise, qui vient d’un pays qui a vécu une crise de 28 ans, quand j’ai pris les rênes de l’organisation, la Côte d’Ivoire commençait à connaître la crise. Nous étions en 2000. J’ai travaillé dans des moments difficiles, mais je me suis adaptée parce que je suis une angolaise. Je pense que si j’étais originaire d’un autre pays d’Afrique qui n’avait jamais été exposé à une crise, j’allais craquer et partir. Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire n’était pas plus sérieux que ce qui s’est passé en Angola. Et à ce sujet, j’ai toujours dit aux amis que même s’il y a la crise, on demeure ici. On n’a pas le droit de délocaliser dans un autre pays sous prétexte qu’il y a la guerre. C’est notre pays, on y reste et on gère cette situation. C’est ce qu’on appelle l’économie de guerre. C’était une période difficile avec pleines de turbulences. Mais nous avons travaillé, géré la situation parce qu’on n’avait pas le droit vis-à-vis des Ivoiriens de délocaliser. A un moment donné, quand la BAD a délocalisé, les pays membres ont voulu que je délocalise le siège. Mais nous leur avons répondu que toute l’Afrique est noyée de crises donc si c’est gérable, alors on reste. Après les élections de 2010, il y a eu la crise postélectorale. Ce qui m’a le plus marqué et choqué à la fois, c’est la fermeture des banques. Se retrouver démunis, sans possibilité de faire des opérations bancaires, ça été difficile à vivre. En Angola, nous avons connu une guerre de 28 ans, mais jamais on a connu de fermeture de banques. C’est pourquoi, nous avons délocalisé temporairement à Accra. Je dis bien temporairement pour garantir notre sécurité. Mais je tenais à ce qu’avant que je ne quitte la Côte d’Ivoire, le siège retourne. La Côte d’Ivoire a le siège et je serai coupable de délocaliser sans pouvoir ramener le siège à Abidjan. Aujourd’hui, la situation est bonne. Donc on peut travailler dans l’environnement actuel. Il n’y a donc pas de problème. L’Afrique est un continent très riche. Il suffit que nous, les Africains, nous nous donnions la main et que nous nous aimions. On ne devait pas laisser nos enjeux nous diviser. Nous sommes tous frères et sœurs. J’ai géré une organisation interafricaine qui regroupe 25 pays, et au niveau de la stratégie café, nous sommes un et indivisible. Voilà le regard que j’ai de cette coopération multilatérale. Nous avons beaucoup de valeurs et nous devons copier les géants de l’Asie. L’Afrique a un potentiel. Il suffit que nous nous organisions et que nous nous aimions.

La Côte d’Ivoire a entretenu durant de nombreuses années d’excellentes relations diplomatiques avec l’Angola avec deux visages. Il y a eu l’ère Félix Houphouët-Boigny avec les relations entretenues avec feu Jonas Savimbi au cours de la période de la guerre civile dans votre pays. Ce qui a permis aux Ivoiriens de connaître plusieurs Angolais qui vivaient en Côte d’Ivoire. Ensuite, il y a eu l’après Houphouët avec les relations entre Laurent Gbagbo et le Président Dos Santos. Vous n’êtes certes pas l’ambassadeur, mais est-ce qu’on peut dire que les relations entre l’Angola et la Côte d’Ivoire sont au beau fixe?
Bien sûr. Même du vivant du Président Félix Houphouët-Boigny, pour qui, j’ai beaucoup de respects, nous avions d’excellentes relations diplomatiques. L’Angola avait une ambassade ici, malgré le fait que la base arrière de l’UNITA était en Côte d’Ivoire. Ce que vous devez savoir, diplomatiquement, les Etats ont des relations d’Etat à Etat. On peut aussi avoir des amitiés avec des hommes politiques d’un pays, ce qui est différent des relations d’Etat à Etat. L’Angola, depuis qu’elle a ouvert son ambassade en Côte d’Ivoire a maintenu ses relations diplomatiques. Jusqu’à présent, le Président Alassane Ouattara est le Président de la République et nous avons toujours notre ambassade en Côte d’Ivoire. Et nous tenons à maintenir ses rapports d’Etat à Etat. Chacun à sa vision et dans la démocratie, il y a ceux qui épousent les idéologies de gauche et ceux qui épousent les idéologies de droite. Je suis membre du comité central du MPLA. Nous sommes de gauche et nous sommes affiliés à l’International Socialiste. Nous partageons la même vision que Laurent Gbagbo. Quant à Feu Jonas Savimbi, il était de la droite et il avait la même vision que le Président Houphouët- Boigny. Donc, on doit se respecter. C’est la démocratie. On ne doit pas condamner qui que ce soit pour ses choix. C’est juste une question d’idéologie. L’Angola sera toujours aux côtés de la Côte d’Ivoire. En sommes, nos relations sont bonnes. Les Hommes passent, mais les institutions restent. Les accords diplomatiques se font entre les Etats et non entre les Hommes.

Parlez-nous un peu de l’organisation dont vous étiez jusqu’à récemment, la secrétaire générale ici à Abidjan. Comment fonctionne l’OIAC et en quoi est-elle si importante?
L’OIAC est une organisation qui a été créée en 1960. Beaucoup de pays africains qui ont adhéré à l’organisation puis ratifié le traité n’était même pas encore indépendants. Il y a le cas de mon pays, l’Angola. Mais les colons ont jugé bon de créer cette organisation pour harmoniser l’exportation du café vers son marché traditionnel. Voilà donc l’objet qui a guidé à la création de l’OIAC. Après les indépendances, dans le boom de la caféiculture, d’autres pays ont rejoint l’organisation et aujourd’hui, nous comptons 25 pays.

En quoi, consiste votre mission réellement ?
Notre mission avant la libéralisation, c’était de jouer le rôle de coordination et d’harmonisation des quotas des Etats membres pour l’exportation. Vous voyez qu’à ce niveau, nous étions plus portés sur le marché. Après la libéralisation, il fallait se donner une autre mission à l’OIAC puisque c’est le libre marché. Et dans le libre marché, c’est la concurrence. L’OIAC a donc été restructurée et nous avons créé un département qui est le département ‘’Recherches et Développement’’ pour nous pencher sur la production. L’OIAC a pour vocation d’accompagner les Etats membres dans l’amélioration et la croissance de la production jusqu’à la commercialisation. Chaque pays a certes son plan national, mais nous œuvrons comme conseillers de nos Etats membres pour coordonner leurs positions au niveau de l’Organisation International, du Café à Londres. Quand nous allons à Londres, nous coordonnons nos actions et nous parlons d’une seule voix. Nous nous réunissons une fois par an, en Assemblée générale. Au cours des Assemblées générales, nous débattons des problèmes économiques et nous voyons aussi les problèmes liés à la production.

Quel est selon vous, l’avenir du café pour la Côte d’Ivoire en particulier et pour l’Afrique en général ?
Moi, je dirai que le café est un produit qui a une demande très forte. Il est plus consommé que le cacao (utilisé pour faire le chocolat). Le cacao est considéré comme un produit de luxe. Mais le café garde son marché traditionnel. Les Européens ne peuvent pas s’en défaire. Il en est de même pour les Américains. Le marché existe et la Côte d’Ivoire a occupé la 1ère place en Afrique pour ce qui est de la production du café. Il est important pour la Côte d’Ivoire de garder ce rang. Nous avions initié à ce sujet deux projets. Le projet terroir pour la traçabilité du café. Nous avons 3 grands terroirs en Côte d’Ivoire. Lors de ma mandature, nous avons eu ce projet. Et je crois que si la Côte d’Ivoire augmente sa production, elle va gagner autant que le Brésil, la Colombie. Cela est très important parce que, en tant qu’agronome, je sais une chose, la terre ne ment pas. Le pétrole finit mais la terre ne finit pas. Et ce beau pays a été construit avec le binôme Café-Cacao. Si vous voyez l’Angola, ce pays s’est développé par le café. Je crois beaucoup au café parce qu’il permet d’absorber aussi beaucoup de jeunes. C’est un véritable pourvoyeur d’emplois. Tenez-vous bien, il a été démontré après des études que le café sera toujours consommé. Dans le panier de la ménagère en Europe et en Amérique même au plus fort de la crise, le café est resté une priorité dans les achats. Il y a toujours un marché et le deuxième avantage de produire le café, c’est que nos marchés de consommateurs n’ont pas l’avantage que nous avons de produire le café. Car le climat ne le leur permet pas. Avec le cacao, il y a bel et bien des substances et matières grasses qu’ils peuvent utiliser pour faire le chocolat sans avoir besoin de nos fèves. Voilà entre autres, les conseils que je donne aux producteurs. «Le café, c’est leur or noir». Nous sommes certes en concurrence avec l’Amérique latine et le Vietnam mais nous avons un marché et croyez- moi, les Européens ont besoin du café pour leur survie.

A propos du cas des vergers vieillissants. Quelle solution ? Et qu’en est-il du projet Arabusta en Côte d’Ivoire ?
Nous avons au niveau du département ’’Recherches et Développement’’ de l’OIAC, une solution au problème. Surtout qu’on a l’avantage d’avoir notre siège ici et de mieux connaître ce qu’est la caféiculture ivoirienne. C’est un document que nous avons produit et remis au Conseil Café-Cacao avec qui nous travaillons étroitement. Nous savons qu’il y a un certain nombre de vergers qui sont vieillissants. L’Arabusta est bien, mais elle n’est pas totalement commerciale. Au niveau génétique, on se rend compte que la recherche n’a pas abouti jusqu’à la fin. L’arbre est robuste, mais quand l’arbre est trop chargé pendant la floraison, elle a tendance à tomber. Il faut que la recherche continue. Ça été un café niche et je crois que le Gabon est intéressé. Ils (NDLR : les Gabonais) étaient à une de nos réunions et nous avons effectué des visites dans des exploitations du CNRA à Divo. Au cours de cette visite, le Gabon a établi un protocole d’échanges avec la Côte d’Ivoire pour expérimenter l’Arabusta. Il en est de même pour le Ghana, pour voir comment améliorer cette variété car comme je vous l’ai dit, elle est très vigoureuse, mais le tronc ne tient pas trop. Nous encourageons d’ailleurs à poursuivre la recherche. Il y a espoir que la caféiculture ivoirienne reprenne le rang qu’elle occupait sur l’échiquier international parce que lors de mes derniers entretiens avec le ministre de l’Agriculture et le président du 3c (Conseil Café-Cacao), ils ont tous souligné qu’il y a un plan de relance de la caféiculture.

Quel est selon vous, la technique culturale qui sied le plus aux pays africains ? Est-ce l’extensibilité de grands vergers appartenant à des industriels ou de petits producteurs avec de petits vergers, ce qui induit une forte masse de caféiculteurs?
Le monde change, aujourd’hui, nous avons des variétés qui ont un rendement de 2 tonnes à l’hectare. Ces variétés là sont disponibles partout et il s’agit de s’orienter vers ces variétés pour accroître la productivité. Avant, le cycle végétatif du café était de 7 ans avant de rentrer en production. Aujourd’hui, il y a des variétés qui entrent en production à 3 ans. Donc je l’ai dit, il s’agit de s’orienter vers les nouvelles technologies. Car nous sommes tous pour la productivité. Toute l’Afrique est dans ce même mouvement axé sur la productivité et non sur l’extension avec de grandes surfaces cultivées car comme vous le savez, il y a les problèmes liés au réchauffement climatique. Il faudrait penser à faire reposer la terre dans notre élan d’exploitation. Donc, si nous avons un hectare et qu’on peut faire deux tonnes à l’hectare. Ainsi, on peut laisser des zones vertes.

Quel est la ligne de conduite que l’OIAC conseille aux producteurs face aux changements climatiques ?
Je dirai que nous continuons la production du café. La caféiculture est saine. Elle n’est pas polluante de l’environnement. Elle fait même partie des cultures en phase avec le développement durable. Ce sont des plantes qui peuvent servir pour 30 ans ou 40 ans. Il y a de la durabilité et de la conservabilité. Mieux, l’impact socio-économique est très important. Nous avons eu des séminaires sur l’impact de la production du café vis-à-vis du réchauffement climatique et nous avons conclu que le café n’est pas très nocif pour l’environnement. Il n’est pas préjudiciable à l’environnement. De toutes les façons, les producteurs africains utilisent peu les pesticides et autres produits phytosanitaires.

Si vous deviez dévoiler votre bilan, Qu’est-ce que vous pensez avoir apporté à cette organisation ?
A mon humble avis, le bilan est positif. J’ai pris les rênes de cette organisation dans des moments très difficiles. Il y avait la crise caféière. Le prix du café était descendu. Nous étions entre 30 et 40 cent ? le kilogramme sur le marché international. C’était vraiment la catastrophe et les pays membres qui dépendent de cette spéculation pour leur économie n’en pouvaient plus. Il y avait toutes sortes de difficultés pour remplir leurs obligations vis-à-vis de l’organisation. Il fallait trouver une stratégie. J’ai donc approché la BAD (Banque Africaine de Développement) et nous avons mis en place un projet pour le renforcement des capacités. Nous avons donc renforcé la capacité du personnel de l’OIAC, renouvelé le parc informatique, créé un site internet. Nous avons travaillé à cela et ce projet a permis la mise en place de quatre centres régionaux de formation pour les Etats Africains, dont un en Côte d’Ivoire, un au Cameroun, l’Ouganda et la Zambie. Nous avons reçu aussi un financement pour faire la radiographie de l’état actuel de la caféiculture africaine. Parce que vous savez que nous représentions dans les années 70 jusqu’à 80, 30% du marché international avec les 25 pays membres. Nous avons baissé jusqu’à 15%. Il y avait donc nécessité de repenser la caféiculture africaine.

Certains pays comme la Sierra Leone, le Liberia, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire sont dans la même catégorie, avec une baisse de production à cause des problèmes sociopolitiques. Les autres pays n’ont pas eu de crise sociopolitique, mais il s’est posé à eux des problèmes de financement. Avec la libéralisation, ils n’ont pas accès aux financements privés parce que les banques commerciales ne financent pas cette activité. Dans d’autres pays, il s’est posé le problème d’encadrement des planteurs. Il y a certains pays où malgré l’encadrement, le problème est lié au vieillissement du verger. C’est le cas de la Côte d’Ivoire. Nous nous sommes mis d’accord pour dire qu’on doit aller vers la réhabilitation de la caféiculture africaine. Le document est prêt et nous sommes en train de négocier avec la BAD pour le financement. Aujourd’hui, nous savons au moins, quel est le problème spécifique de chaque pays. Avec la crise, par exemple la Côte d’Ivoire a baissé, passant de 300.000 tonnes à 150.000 tonnes. Je crois que mon successeur saura négocier avec la BAD pour obtenir le financement nécessaire.

Pensez-vous madame que le café africain aura encore de l’avenir sans certification, sans commerce équitable ?
La certification est importante. Mais c’est un débat que nous voyons au niveau de l’OIAC. Parce que la certification coûte cher. Des questions, pour nous, demeurent : ‘’Qui certifie ? On gagne quoi ?’’. On n’est pas contre la certification, mais ce sont des marchés niches. Pour certifier, il y a un protocole. Et vu les conditions, il y a la question de savoir qui prend en charge la certification. Nous par défaut, je le répète à chaque colloque international, nous sommes bios. Les producteurs n’ont pas souvent les moyens d’utiliser les engrais chimiques et autres produits phytosanitaires. Mais qui va venir nous certifier ? Personnellement, je pense que ce sont des choses concurrentielles qui posent problèmes au niveau de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Ce sont des débats que nous menons quand nous nous retrouvons à l’OMC parce que la certification aussi peut servir de barrières tarifaires à l’entrée de notre café dans leur espace commercial. Mais nous demeurons ouverts à toute innovation, toute négociation. Quoique nous voulons plus d’un négoce ‘’Gagnant-Gagnant’’.

De la libéralisation à la stabilisation. La Côte d’Ivoire vient de faire l’expérience de ces deux modes de gestion et nous venons de remettre au goût la stabilisation des prix. Selon vous, quel est le meilleur mode de gestion ?
Dans le monde agricole, je crois que l’Etat a toujours un rôle à jouer. Vous avez vu la crise de l’immobilier aux Etats-Unis avec la chute des banques. L’Etat est venu en aide à ces établissements financiers. Ils ont donné une bouffée d’oxygène. Je crois à ce niveau que la meilleure méthode c’est le PPP (Partenariat Public-Privé). C’est le meilleur schéma que nous devons suivre. Le monde agricole a toujours besoin de l’encadrement de l’Etat. Il n’est pas bien de laisser les producteurs sans encadrements. Ce sont en général, de petits producteurs qui n’ont pas forcément de très grandes ressources financières pour faire face à la loi du marché sans encadrement de l’Etat.

Nous allons clore cette interview. Madame la Secrétaire générale, outre les cultures de rente comme le café, les Etats exploitent aussi leurs sous-sols. L’exploitation minière et pétrolifère prend de plus en plus de place en Afrique. N’y a-t-il pas à ce niveau de risque de diminution des terres cultivables?

Un bon gouvernement doit avoir un plan. Il doit pouvoir définir ses priorités et ses diverses politiques. Qu’elles soient agricoles ou minières. A titre d’exemple, la ville de Luanda, elle a été construite sur du pétrole. Toute la ville est ‘’assise’’ sur le pétrole. Parce que la politique, c’était l’urbanisation. Nous avons toujours besoin du monde agricole parce que sans l’agriculture nous ne pouvons pas manger. Il y aura la famine. Pour moi, l’agriculture est le plus important dans le secteur économique.

Touré Youssouf et K. Hyacinthe
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