En Côte d’Ivoire, les jours passent, ne se ressemblent pas et il ne pouvait en être autrement. En politique surtout. Les vestes devenant hors de prix, on a vite fait de passer au retournement de polo. Avec des manches longues, on peut toujours apparaître quelque part et clamer qu’on était en hibernation. Sinon, il y a longtemps qu’on a changé de camp. C’est voulu et c’est bien réfléchi. Dialogue direct avec le pouvoir. Des partis sont sortis de nulle part dès qu’il a été évoqué le financement des partis de l’opposition. L’argent ? Ça n’a pas d’odeur. Ceux qui se veulent les vrais et grands opposants ne veulent pas des miettes. Ils mettent la pression sur le pouvoir. Dates d’élections locales, CEI, Amnistie… le vocabulaire a changé. ‘’Vous dites, on ne veut pas tant que…’’. Des revendications qui ne peuvent, ils le savent plus que quiconque, tenir debout. Pourquoi alors insister en traitant dans leur sillage des ‘’porteurs de polo’’ ? Simplement qu’ils croient dur comme fer d’avoir le moyen, sinon la stratégie, pour ‘’saborder’’ un pouvoir qui tient à un nouveau blazer (bien lavé) au plan international avec collé à la veste le « macaron démocratique’’. Les grands vont aux négociations. Ils sont de bonne humeur à leur sortie. Les déclarations annoncent que tout va bien. Là, « tout le monde est content ». Des jours après, si ce ne sont des heures, on revient pour dire : « on n’est pas d’accord. On n’a pas été consultés ». Les petits rentrent en transe et bravent l’interdiction d’un meeting. Bombes lacrymogènes, courses poursuites et arrestations… La panoplie quoi ? Avez-vous ou voyez-vous venir ? Non ? Il y a, avec des jours qui passent sans se ressembler, en Côte d’Ivoire de grands pets et de petits pets. Lorsque les deux groupes prendront goût au petit de pets, ils nous feront oublier les pétards de la Saint-Sylvestre et leurs victimes.
Traoré B. Têguèrè
Traoré B. Têguèrè