Hier mardi 19 février, une famille française de 7 personnes a été prise en otage dans le nord du Cameroun. Les soupçons se dirigent vers la secte Boko haram ou vers l'un de ses démembrements appelé Ansaru.
Trois adultes, le père, la mère, un oncle et quatre enfants âgés respectivement de 12 ans, 10 ans, 8 ans et 5 ans ont été capturés par un groupe de six hommes à moto. La prise d'otage s'est déroulée dans le nord du Cameroun, plus précisément dans la localité de Dabanga. La famille qui faisait du tourisme dans la région, avait visité la veille, le parc naturel de Waza avant de repartir hier mardi pour une autre destination. Le rapt qui n'avait pas encore été revendiqué, serait probablement l'oeuvre de la secte nigériane Boko haram ou bien de Ansaru, son aile dissidente affiliée à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), auteur de l'enlèvement au Nigeria de l'ingénieur français Francis Collomp en décembre 2012. Les ravisseurs ont sans aucun doute pris le chemin du Nigeria avec leurs otages. Cet enlèvement porte à 15, le nombre de Français détenus en Afrique. Si l'on connaît les raisons du rapt des autres otages français détenus dans la bande sahélo-saharienne, à savoir la traque que mène la France contre les réseaux islamistes, on ignore tout du mobile des prises opérées au Nigeria et singulièrement celles survenues dans le nord du Cameroun. Seraient-elles liées à la guerre que la France livre aux islamistes du Nord Mali? Cette hypothèse n'est pas à exclure, tout comme celle qui laisse penser à une extension des tentacules d’AQMI vers le Sud du désert du Sahara, notamment le nord du Nigeria et du Cameroun. Cette migration des groupes terroristes vers ces régions jusque-là préservées de leurs agissements, est un véritable sujet d'inquiétude pour les gouvernants de ces pays. La partie septentrionale du Nigeria et du Cameroun, fortement islamisée, offre un terrain fertile à la poussée de ces groupes radicaux. Avisées depuis quelque temps du ton des prêches dans certaines mosquées de la région, les autorités camerounaises observent à la loupe tout ce qui se fait et se dit dans ces lieux de culte. Une source sécuritaire camerounaise a indiqué que des recherches étaient en cours le long de la frontière avec le Nigeria pour retrouver les otages. Mais quelles sont les chances de retrouver ces ravisseurs et leurs victimes? Les zones frontalières en Afrique sont de véritables no man's lands qui échappent à tout contrôle. Tenter de localiser des otages dans ces natures sauvages serait fastidieux ; cela reviendrait à rechercher une aiguille dans une botte de foin. A noter que l'enlèvement des membres de cette famille française intervient trois jours après celui de 7 étrangers travaillant dans une entreprise de construction, toujours dans le nord du Nigeria.
Charles d'Almeida
Code photo: «Mujao5» dans (photographe) (Afp)
Légende: Les groupes islamistes sont en train de migrer vers le sud du Sahara, notamment vers le nord du Nigeria et du Cameroun
Trois adultes, le père, la mère, un oncle et quatre enfants âgés respectivement de 12 ans, 10 ans, 8 ans et 5 ans ont été capturés par un groupe de six hommes à moto. La prise d'otage s'est déroulée dans le nord du Cameroun, plus précisément dans la localité de Dabanga. La famille qui faisait du tourisme dans la région, avait visité la veille, le parc naturel de Waza avant de repartir hier mardi pour une autre destination. Le rapt qui n'avait pas encore été revendiqué, serait probablement l'oeuvre de la secte nigériane Boko haram ou bien de Ansaru, son aile dissidente affiliée à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), auteur de l'enlèvement au Nigeria de l'ingénieur français Francis Collomp en décembre 2012. Les ravisseurs ont sans aucun doute pris le chemin du Nigeria avec leurs otages. Cet enlèvement porte à 15, le nombre de Français détenus en Afrique. Si l'on connaît les raisons du rapt des autres otages français détenus dans la bande sahélo-saharienne, à savoir la traque que mène la France contre les réseaux islamistes, on ignore tout du mobile des prises opérées au Nigeria et singulièrement celles survenues dans le nord du Cameroun. Seraient-elles liées à la guerre que la France livre aux islamistes du Nord Mali? Cette hypothèse n'est pas à exclure, tout comme celle qui laisse penser à une extension des tentacules d’AQMI vers le Sud du désert du Sahara, notamment le nord du Nigeria et du Cameroun. Cette migration des groupes terroristes vers ces régions jusque-là préservées de leurs agissements, est un véritable sujet d'inquiétude pour les gouvernants de ces pays. La partie septentrionale du Nigeria et du Cameroun, fortement islamisée, offre un terrain fertile à la poussée de ces groupes radicaux. Avisées depuis quelque temps du ton des prêches dans certaines mosquées de la région, les autorités camerounaises observent à la loupe tout ce qui se fait et se dit dans ces lieux de culte. Une source sécuritaire camerounaise a indiqué que des recherches étaient en cours le long de la frontière avec le Nigeria pour retrouver les otages. Mais quelles sont les chances de retrouver ces ravisseurs et leurs victimes? Les zones frontalières en Afrique sont de véritables no man's lands qui échappent à tout contrôle. Tenter de localiser des otages dans ces natures sauvages serait fastidieux ; cela reviendrait à rechercher une aiguille dans une botte de foin. A noter que l'enlèvement des membres de cette famille française intervient trois jours après celui de 7 étrangers travaillant dans une entreprise de construction, toujours dans le nord du Nigeria.
Charles d'Almeida
Code photo: «Mujao5» dans (photographe) (Afp)
Légende: Les groupes islamistes sont en train de migrer vers le sud du Sahara, notamment vers le nord du Nigeria et du Cameroun