L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné d’avoir fomenté un "plan" de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir, a comparu mardi devant la CPI, sous le coup de soupçons pour crimes contre l’humanité. "Je voudrais souligner que cette audience n’est pas un procès, cette chambre ne doit pas appeler à se prononcer sur la culpabilité ou l’innocence de M. Gbagbo", a déclaré en français la juge présidant la chambre préliminaire, Silvia Fernandez de Gurmendi, en ouvrant cette audience de confirmation des charges. Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011. La défense a par ailleurs contesté la recevabilité de l’affaire devant la Cour, assurant que l’affaire contre M. Gbagbo devrait être jugée en Côte d’Ivoire, avec celles de son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, et de l’un de ses proches, Charles Blé Goudé, inculpé récemment de "crimes de guerre" en Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien n’a pas donné de réponse officielle à la demande de la CPI de lui remettre Simone Gbagbo. A l’ouverture de l’audience à 13h30, Laurent Gbagbo a salué les journalistes et ses partisans présents dans la galerie du public. Vêtu d’un costume bleu foncé, d’une chemise et d’une cravate bleu clair, l’ancien président, assis derrière les avocats de la défense, à gauche de la salle d’audience, affichait une bonne mine. Cette audience avait été reportée à deux reprises, notamment afin d’évaluer la santé de l’ancien président et sa capacité à assister aux audiences. L’horaire a été adapté, et les audiences se dérouleront uniquement l’après-midi, entrecoupées par des pauses toutes les heures.
(Afp)
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