Patricia Kalou est animatrice télé et productrice. Elle est par ailleurs responsable d’entreprise et est engagée dans la promotion de la femme. L’initiatrice de l’émission ‘’Savoir Vivre’’ (qui passait dans le temps sur les antennes de la RTI) donne ici les raisons de son engagement pour la promotion de la gent féminine. Elle se prononce également sur le phénomène de la prostitution des jeunes filles.
La Journée internationale de la femme, c’est le 8 mars prochain. Que réserve Patricia Kalou qui depuis quelques années, à travers des évènements, exprime son engagement pour la promotion de la femme ?
Je voudrais dire que nous continuons de lutter pour l’autonomie financière de la femme. Nous refusons la femme assistée. Nous pensons qu’une femme qui est autonome financièrement fait le bonheur de son mari parce qu’elle le soutient. Ils deviennent complémentaires. Cette femme fait aussi le bonheur de ses enfants parce qu’elle arrive à les appuyer dans leurs études. Nous sommes donc pour une femme qui lutte contre la pauvreté quel que soit son niveau social, quelle que soit la formation qu’elle a reçue. Dans cette dynamique, en marge de la Journée internationale de la femme, nous organisons, depuis quelques années, l’évènement « Létagonin » qui veut dire la ‘’femme battante’’ en langue Gouro, pour emmener les femmes à jouer un grand rôle dans le développement de la société.
Du 14 au 16 mars prochain, «Létagonin» sera à sa quatrième édition. Comment Patricia Kalou prépare cette rencontre ?
Nous sommes en train de mettre sur pied un plan avec les annonceurs. Comme chaque année, il y aura des expositions, des conférences et un dîner-gala. Les préparatifs vont bon train. Cette année, comme les éditions antérieures, nous pensons que tous nos visiteurs seront satisfaits.
Que va être la particularité de cette quatrième édition ?
L’innovation cette année sera d’être très pratique. Au cours de cet évènement, des conseils pratiques seront donnés à toutes les jeunes filles, aux femmes et même aux étudiantes qui cherchent du travail. Aujourd’hui, il est important que la femme soit autonome. Grâce à ce cabinet, nous pensons atteindre cet objectif.
Cette année, vous plancherez sur le fibrome de la femme. Encore un sujet sur la santé…
Nous abordons à chaque édition de « Létagonin » un sujet sur la santé parce que nous voulons emmener la femme à prendre soin d’elle. Quand on n’est pas en bonne santé, rien n’est possible. On ne peut pas parler d’autonomie ni de formation.
Le fibrome de la femme. Pourquoi Patricia Kalou se lance dans la lutte contre ce mal ?
Nous menons des enquêtes auprès de médecins et nous essayons de faire certaines statistiques. Nous essayons de voir les maux qui touchent le plus les femmes. L’année passée, nous avons planché sur le cancer de la femme. Et cette année, après nos enquêtes avec le corps médical, nous nous sommes rendu compte que le fibrome est très généralisé chez la femme africaine notamment chez l’Ivoirienne. C’est un sujet qui concerne beaucoup de femmes en Côte d’Ivoire. C’est justement pour cela que nous abordons cette question.
Le thème central de «Létagonin» 2013, c’est ‘’Le défi des femmes face à la nouvelle Côte d’Ivoire’. Comment le comprendre ?
Vous savez que notre pays sort d’une crise. Et nous sommes confrontés à de nouveaux défis. Face à ces défis, la femme entend s’affirmer et veut que la société puisse compter sur elle. C’est pour cela que nous avons choisi ce sujet.
A mi-parcours, qu’est-ce qu’on retient, en termes de bilan, après trois éditions ?
Je pense qu’il est trop tôt pour parler de bilan. Il faut faire preuve d’humilité. Une chose est sûre, c’est que nous avons la confiance de nos annonceurs. Et nous savons que les femmes adhèrent à ce projet. Nous laissons encore un peu plus de temps pour faire un bilan. C’est une institution et Dieu merci, les choses se passent très bien. Pour l’heure, le bilan est positif mais nous voulons faire un bilan global. Et pour faire un bilan global, trois ou quatre années ne suffisent pas. Il faut nous laisser un peu plus de temps. Nous sommes dans l’évènementiel depuis très longtemps et nous savons qu’il faut du temps pour qu’un évènement soit institutionnalisé.
Patricia Kalou fait la promotion de la femme battante. Et celle-ci se trouve à tous les niveaux, notamment au foyer. Votre commentaire sur la nouvelle loi sur le mariage qui parle, en substance, de cogestion du foyer par l’homme et la femme ?
Pour moi, la vie conjugale n’est pas forcement liée à la femme battante. On peut être une femme battante et ne pas être dans un foyer.
Mais, une femme battante, c’est aussi cette femme qui arrive à s’occuper de façon responsable de ses enfants. Et là-dessus, on n’est pas loin de la notion de foyer…
La femme battante, j’insiste, n’est pas une femme qui est forcement au sein du foyer. C’est une femme qui est active. Toutefois, je voudrais dire que cette loi honore la femme. Puisqu’aujourd’hui, la femme se retrouve au premier plan. A travers cette loi, c’est une manière de reconnaître tous les efforts que la femme fait au sein de notre société. Je pense que c’est très positif pour nous. Cette loi, au début, n’a pas été bien comprise. Elle a été mal interprétée. Aujourd’hui, avec du recul, tout le monde a compris que c’est pour le bon fonctionnement du foyer. Puisque la femme a désormais plus de responsabilités. La femme a plus de droits. Je pense que c’est un point positif pour la gent féminine.
Parler de la femme battante, c’est aussi fait allusion aux femmes qui décident. Est-ce à dire qu’à travers « Létagonin », vous entendez faire la promotion de la gent féminine sur le terrain politique ?
Pourquoi pas ? Raison pour laquelle nous abordons ce sujet avec les femmes qui sont dans tous les domaines d’activités et avec celles qui sont présentes au cours des galas et qui sont nominées dans leur secteur respectif. Il y a des femmes politiques, des femmes qui exercent dans l’art etc. Nous avons besoin de modèles. Et pas seulement dans le domaine politique.
La politique, Patricia Kalou entend-t-elle s’y lancer un jour ?
Pas du tout ! Ça ne m’intéresse pas. Moi, je suis une femme d’affaire. Je fais du business. J’ai plusieurs entreprises. Et je veux me concentrer sur mes structures. On ne peut pas tout faire en même temps. J’ai choisi de faire des affaires. Quel que soit le pouvoir politique, j’ai des amis partout, et je compte en avoir partout. Mais, faire la politique, ça ne m’intéresse pas du tout !
Vous êtes engagée dans la promotion de la femme. Mais, le phénomène de la prostitution qui n’honore pas la gent féminine est encore très présent en Côte d’Ivoire…
La prostitution, c’est le plus vieux métier du monde. Elle existe partout. Et cela m’étonnerait que ce phénomène s’arrête en Côte d’Ivoire. C’est pratiquement impossible. Selon certaines études, la prostitution est nécessaire dans certains pays. C’est vrai qu’il y a une prostitution cachée dans le milieu estudiantin mais pour être sincère, je n’ai pas la solution à ce problème. Je pense que c’est le fait de la pauvreté. Toutes ces jeunes filles qui se lancent dans la prostitution le justifient, la plupart du temps, par un manque de moyens. C’est discutable. C’est un constat que malheureusement nous faisons tous. Mais, avec des concepts comme « Létagonin » pour les informer, les former et les éduquer, je pense que c’est une façon de lutter contre la prostitution.
Vous êtes une femme d’affaire. Sans la paix, aucune affaire ne peux prospérer. Quel est votre message pour une véritable réconciliation nationale qui aboutira à une paix durable ?
La réconciliation me concerne à plus d’un titre. Je suis un chef d’entreprise. Sans réconciliation, aucune entreprise ne peut fonctionner. Au-delà, je suis une mère de famille, je suis Ivoirienne. Je suis donc totalement pour la réconciliation et j’espère qu’elle se fera. Une réconciliation même au sein de nos familles prend du temps. Je sais que c’est un processus qui est très long mais j’ai confiance à mon pays et je sais qu’on y arrivera.
Réalisée par Raymond Dibi
La Journée internationale de la femme, c’est le 8 mars prochain. Que réserve Patricia Kalou qui depuis quelques années, à travers des évènements, exprime son engagement pour la promotion de la femme ?
Je voudrais dire que nous continuons de lutter pour l’autonomie financière de la femme. Nous refusons la femme assistée. Nous pensons qu’une femme qui est autonome financièrement fait le bonheur de son mari parce qu’elle le soutient. Ils deviennent complémentaires. Cette femme fait aussi le bonheur de ses enfants parce qu’elle arrive à les appuyer dans leurs études. Nous sommes donc pour une femme qui lutte contre la pauvreté quel que soit son niveau social, quelle que soit la formation qu’elle a reçue. Dans cette dynamique, en marge de la Journée internationale de la femme, nous organisons, depuis quelques années, l’évènement « Létagonin » qui veut dire la ‘’femme battante’’ en langue Gouro, pour emmener les femmes à jouer un grand rôle dans le développement de la société.
Du 14 au 16 mars prochain, «Létagonin» sera à sa quatrième édition. Comment Patricia Kalou prépare cette rencontre ?
Nous sommes en train de mettre sur pied un plan avec les annonceurs. Comme chaque année, il y aura des expositions, des conférences et un dîner-gala. Les préparatifs vont bon train. Cette année, comme les éditions antérieures, nous pensons que tous nos visiteurs seront satisfaits.
Que va être la particularité de cette quatrième édition ?
L’innovation cette année sera d’être très pratique. Au cours de cet évènement, des conseils pratiques seront donnés à toutes les jeunes filles, aux femmes et même aux étudiantes qui cherchent du travail. Aujourd’hui, il est important que la femme soit autonome. Grâce à ce cabinet, nous pensons atteindre cet objectif.
Cette année, vous plancherez sur le fibrome de la femme. Encore un sujet sur la santé…
Nous abordons à chaque édition de « Létagonin » un sujet sur la santé parce que nous voulons emmener la femme à prendre soin d’elle. Quand on n’est pas en bonne santé, rien n’est possible. On ne peut pas parler d’autonomie ni de formation.
Le fibrome de la femme. Pourquoi Patricia Kalou se lance dans la lutte contre ce mal ?
Nous menons des enquêtes auprès de médecins et nous essayons de faire certaines statistiques. Nous essayons de voir les maux qui touchent le plus les femmes. L’année passée, nous avons planché sur le cancer de la femme. Et cette année, après nos enquêtes avec le corps médical, nous nous sommes rendu compte que le fibrome est très généralisé chez la femme africaine notamment chez l’Ivoirienne. C’est un sujet qui concerne beaucoup de femmes en Côte d’Ivoire. C’est justement pour cela que nous abordons cette question.
Le thème central de «Létagonin» 2013, c’est ‘’Le défi des femmes face à la nouvelle Côte d’Ivoire’. Comment le comprendre ?
Vous savez que notre pays sort d’une crise. Et nous sommes confrontés à de nouveaux défis. Face à ces défis, la femme entend s’affirmer et veut que la société puisse compter sur elle. C’est pour cela que nous avons choisi ce sujet.
A mi-parcours, qu’est-ce qu’on retient, en termes de bilan, après trois éditions ?
Je pense qu’il est trop tôt pour parler de bilan. Il faut faire preuve d’humilité. Une chose est sûre, c’est que nous avons la confiance de nos annonceurs. Et nous savons que les femmes adhèrent à ce projet. Nous laissons encore un peu plus de temps pour faire un bilan. C’est une institution et Dieu merci, les choses se passent très bien. Pour l’heure, le bilan est positif mais nous voulons faire un bilan global. Et pour faire un bilan global, trois ou quatre années ne suffisent pas. Il faut nous laisser un peu plus de temps. Nous sommes dans l’évènementiel depuis très longtemps et nous savons qu’il faut du temps pour qu’un évènement soit institutionnalisé.
Patricia Kalou fait la promotion de la femme battante. Et celle-ci se trouve à tous les niveaux, notamment au foyer. Votre commentaire sur la nouvelle loi sur le mariage qui parle, en substance, de cogestion du foyer par l’homme et la femme ?
Pour moi, la vie conjugale n’est pas forcement liée à la femme battante. On peut être une femme battante et ne pas être dans un foyer.
Mais, une femme battante, c’est aussi cette femme qui arrive à s’occuper de façon responsable de ses enfants. Et là-dessus, on n’est pas loin de la notion de foyer…
La femme battante, j’insiste, n’est pas une femme qui est forcement au sein du foyer. C’est une femme qui est active. Toutefois, je voudrais dire que cette loi honore la femme. Puisqu’aujourd’hui, la femme se retrouve au premier plan. A travers cette loi, c’est une manière de reconnaître tous les efforts que la femme fait au sein de notre société. Je pense que c’est très positif pour nous. Cette loi, au début, n’a pas été bien comprise. Elle a été mal interprétée. Aujourd’hui, avec du recul, tout le monde a compris que c’est pour le bon fonctionnement du foyer. Puisque la femme a désormais plus de responsabilités. La femme a plus de droits. Je pense que c’est un point positif pour la gent féminine.
Parler de la femme battante, c’est aussi fait allusion aux femmes qui décident. Est-ce à dire qu’à travers « Létagonin », vous entendez faire la promotion de la gent féminine sur le terrain politique ?
Pourquoi pas ? Raison pour laquelle nous abordons ce sujet avec les femmes qui sont dans tous les domaines d’activités et avec celles qui sont présentes au cours des galas et qui sont nominées dans leur secteur respectif. Il y a des femmes politiques, des femmes qui exercent dans l’art etc. Nous avons besoin de modèles. Et pas seulement dans le domaine politique.
La politique, Patricia Kalou entend-t-elle s’y lancer un jour ?
Pas du tout ! Ça ne m’intéresse pas. Moi, je suis une femme d’affaire. Je fais du business. J’ai plusieurs entreprises. Et je veux me concentrer sur mes structures. On ne peut pas tout faire en même temps. J’ai choisi de faire des affaires. Quel que soit le pouvoir politique, j’ai des amis partout, et je compte en avoir partout. Mais, faire la politique, ça ne m’intéresse pas du tout !
Vous êtes engagée dans la promotion de la femme. Mais, le phénomène de la prostitution qui n’honore pas la gent féminine est encore très présent en Côte d’Ivoire…
La prostitution, c’est le plus vieux métier du monde. Elle existe partout. Et cela m’étonnerait que ce phénomène s’arrête en Côte d’Ivoire. C’est pratiquement impossible. Selon certaines études, la prostitution est nécessaire dans certains pays. C’est vrai qu’il y a une prostitution cachée dans le milieu estudiantin mais pour être sincère, je n’ai pas la solution à ce problème. Je pense que c’est le fait de la pauvreté. Toutes ces jeunes filles qui se lancent dans la prostitution le justifient, la plupart du temps, par un manque de moyens. C’est discutable. C’est un constat que malheureusement nous faisons tous. Mais, avec des concepts comme « Létagonin » pour les informer, les former et les éduquer, je pense que c’est une façon de lutter contre la prostitution.
Vous êtes une femme d’affaire. Sans la paix, aucune affaire ne peux prospérer. Quel est votre message pour une véritable réconciliation nationale qui aboutira à une paix durable ?
La réconciliation me concerne à plus d’un titre. Je suis un chef d’entreprise. Sans réconciliation, aucune entreprise ne peut fonctionner. Au-delà, je suis une mère de famille, je suis Ivoirienne. Je suis donc totalement pour la réconciliation et j’espère qu’elle se fera. Une réconciliation même au sein de nos familles prend du temps. Je sais que c’est un processus qui est très long mais j’ai confiance à mon pays et je sais qu’on y arrivera.
Réalisée par Raymond Dibi