Tristes souvenirs du 3 mars 2011. « Sept personnes ont été tuées » ce jour-là, selon le bureau du procureur de la Cour pénale internationale. Des témoins qu’il a listés ont reconstitué hier les faits à l’attention du juge unique de la Chambre préliminaire I, au troisième jour de l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo. Nous vous proposons de larges extraits.
Carrefour d’Anador, secteur Banco, à Abobo. « En revenant de la manifestation le témoin 184 explique qu’il n’y avait que quelques hommes qui participaient à la marche. La majorité était des femmes. P117 confirment que lorsque les hommes ont voulu participer à la manifestation, on les a rudoyés. Le témoin 184 explique que les femmes qui participaient à la marche ne portaient d’armes. Ceci a été confirmé également par les témoins 106 et 107. Qui n’ont pas vu de femmes portant d’armes. Le témoin 107 a expliqué que les femmes étaient habillées simplement. Certaines portaient des tee-shirts Alassane, mais aucune d’entre ne portait de vêtements militaires. Le témoin 105 a expliqué que des participants à la marche portaient des habits qui n’avaient aucun signe particulier. Le témoin 107 a entendu des femmes scander le nom de Ouattara et celles-ci criaient : « Alassane Ouattara président ». Les témoins 106 et 105 ont expliqué que les femmes brandissaient également des branches d’arbres pour symboliser leur joie. Elles avaient préparé des pancartes disant ‘’Gbagbo dégage ‘’. Le témoin 184 a confirmé que les femmes portaient des pancartes et des branches d’arbres, pour montrer que la marche était une marche pacifique. Entre 10 et 11h le matin, un convoi militaire venant du camp commando (Fds) dans la direction du point de rassemblement de la manifestation. En se rendant au point de rassemblement, les témoins 112 et 117 ont vu passer le convoi militaire. Le témoin 117 a indiqué que le convoi venait de la direction du camp commando. Les témoins 107 et 172 ont également entendu que des véhicules Fds ont quitté le camp commando le jour de l’attaque. »
Qui était stationné au camp commando d’Abobo ?
« D’après le témoin privilégié 164 la plupart des unités Fds étaient représentées au camp et à tout moment, il y avait environ 700 soldats dans ce camp. Le témoin 164 a précisé que les forces stationnées au camp commando d’Abobo en mars 2011 étaient les suivantes : l’armée, plus spécifiquement des membres du Basa (Bataillon d’artillerie sol air) et des éléments des infanteries 1 et 3, des membres de la garde républicaines, certains éléments de la gendarmerie y compris ceux qui appartiennent au Groupement d’escadron blindé (Geb). Et, certains membres de la police. La présence de ces unités au camp a été confirmée par d’autres témoins privilégiés. Y compris les témoins 1046 et 69. Le témoin 10 ajoute que des membres de la Bae (Brigade de police anti-émeute) se trouvaient dans le camp également. Les témoins 112 et 184 ont mentionné que des mercenaires également étaient présents au camp commando. Le témoin 10 a déclaré que les forces présentent au camp commando étaient armés, qu’elles disposaient de véhicules blindés. (…) Le témoin 164 déclare que lorsque ces soldats se déplaçaient du camp Akouédo au camp Commando, ils tiraient de manière indiscriminée pour disperser des groupes de gens. Et lorsqu’ils tiraient, ils n’établissaient pas de distinction entre les combattants et les civils dans l’armée. (…) Les témoins 107 et 117 expliquent que ce convoi comprenait un tank et des voitures de transport. Le témoin 117 pense que le tank portait un canon rotatif. (…) La description du convoi fournie par les témoins 112, 104 et 187 est corroborée par le témoin 172 également à qui des participants à la marche ont indiqué qu’il y avait un tank avec un canon rotatif, des véhicules de transport et d’autres véhicules. Le témoin 117 se rappelle avoir vu des véhicules de couleur bleu dans le convoi.»
L’accusation davantage formelle
Les témoins 112, 117 et 184 décrivent également avoir vu des soldats en uniforme dans les véhicules de transport. Ce qui est corroboré par le témoin 172 et par d’autres pièces y compris le rapport de Human rigths watch qui dit quelqu’un en treillis vert avec un casque militaire tirait sur les femmes. Cette précision en particulier est corroborée par les témoins 112 qui a fait référence également à des soldats dans les véhicules de transport portant des uniformes vert tâche-tâche. Les témoins 112, 115, 117 et 184, témoins oculaires, ont déclaré que lorsque le convoi militaire les a dépassés, les gens pensaient que ces véhicules étaient là pour protéger les manifestants. Donc ils ont commencé à applaudir, à s’exclamer. Et je cite : « voilà des militaires qui arrivent, ils vont nous protéger ». Le témoin 184 a entendu d’autres participants à la marche déclarait qu’il y a avait un drapeau blanc sur le véhicule en tête du convoi. Et le témoin 172 a également entendu que les soldats dans le convoi brandissaient un chiffon blanc. Ce qui a conduit les manifestants à penser qu’il ne leur ferait aucun mal. Cependant, peu de temps après avoir été applaudi par les femmes, ce convoi militaire a ouvert le feu sur les manifestants pacifiques (…) Enfin, le témoin 172 qui se trouvaient à peu près à 200 mètres de l’endroit où les femmes ont été abattues a également entendu des tirs à l’arme lourde suivis par des tirs à l’arme à feu vers 10 h, le matin. (…) Mme le président, Mme, M. le juge, sept personnes ont été tuées à la suite de cette attaque ; plusieurs autres ont été blessées ».
Propos retranscrits par Bidi Ignace
Carrefour d’Anador, secteur Banco, à Abobo. « En revenant de la manifestation le témoin 184 explique qu’il n’y avait que quelques hommes qui participaient à la marche. La majorité était des femmes. P117 confirment que lorsque les hommes ont voulu participer à la manifestation, on les a rudoyés. Le témoin 184 explique que les femmes qui participaient à la marche ne portaient d’armes. Ceci a été confirmé également par les témoins 106 et 107. Qui n’ont pas vu de femmes portant d’armes. Le témoin 107 a expliqué que les femmes étaient habillées simplement. Certaines portaient des tee-shirts Alassane, mais aucune d’entre ne portait de vêtements militaires. Le témoin 105 a expliqué que des participants à la marche portaient des habits qui n’avaient aucun signe particulier. Le témoin 107 a entendu des femmes scander le nom de Ouattara et celles-ci criaient : « Alassane Ouattara président ». Les témoins 106 et 105 ont expliqué que les femmes brandissaient également des branches d’arbres pour symboliser leur joie. Elles avaient préparé des pancartes disant ‘’Gbagbo dégage ‘’. Le témoin 184 a confirmé que les femmes portaient des pancartes et des branches d’arbres, pour montrer que la marche était une marche pacifique. Entre 10 et 11h le matin, un convoi militaire venant du camp commando (Fds) dans la direction du point de rassemblement de la manifestation. En se rendant au point de rassemblement, les témoins 112 et 117 ont vu passer le convoi militaire. Le témoin 117 a indiqué que le convoi venait de la direction du camp commando. Les témoins 107 et 172 ont également entendu que des véhicules Fds ont quitté le camp commando le jour de l’attaque. »
Qui était stationné au camp commando d’Abobo ?
« D’après le témoin privilégié 164 la plupart des unités Fds étaient représentées au camp et à tout moment, il y avait environ 700 soldats dans ce camp. Le témoin 164 a précisé que les forces stationnées au camp commando d’Abobo en mars 2011 étaient les suivantes : l’armée, plus spécifiquement des membres du Basa (Bataillon d’artillerie sol air) et des éléments des infanteries 1 et 3, des membres de la garde républicaines, certains éléments de la gendarmerie y compris ceux qui appartiennent au Groupement d’escadron blindé (Geb). Et, certains membres de la police. La présence de ces unités au camp a été confirmée par d’autres témoins privilégiés. Y compris les témoins 1046 et 69. Le témoin 10 ajoute que des membres de la Bae (Brigade de police anti-émeute) se trouvaient dans le camp également. Les témoins 112 et 184 ont mentionné que des mercenaires également étaient présents au camp commando. Le témoin 10 a déclaré que les forces présentent au camp commando étaient armés, qu’elles disposaient de véhicules blindés. (…) Le témoin 164 déclare que lorsque ces soldats se déplaçaient du camp Akouédo au camp Commando, ils tiraient de manière indiscriminée pour disperser des groupes de gens. Et lorsqu’ils tiraient, ils n’établissaient pas de distinction entre les combattants et les civils dans l’armée. (…) Les témoins 107 et 117 expliquent que ce convoi comprenait un tank et des voitures de transport. Le témoin 117 pense que le tank portait un canon rotatif. (…) La description du convoi fournie par les témoins 112, 104 et 187 est corroborée par le témoin 172 également à qui des participants à la marche ont indiqué qu’il y avait un tank avec un canon rotatif, des véhicules de transport et d’autres véhicules. Le témoin 117 se rappelle avoir vu des véhicules de couleur bleu dans le convoi.»
L’accusation davantage formelle
Les témoins 112, 117 et 184 décrivent également avoir vu des soldats en uniforme dans les véhicules de transport. Ce qui est corroboré par le témoin 172 et par d’autres pièces y compris le rapport de Human rigths watch qui dit quelqu’un en treillis vert avec un casque militaire tirait sur les femmes. Cette précision en particulier est corroborée par les témoins 112 qui a fait référence également à des soldats dans les véhicules de transport portant des uniformes vert tâche-tâche. Les témoins 112, 115, 117 et 184, témoins oculaires, ont déclaré que lorsque le convoi militaire les a dépassés, les gens pensaient que ces véhicules étaient là pour protéger les manifestants. Donc ils ont commencé à applaudir, à s’exclamer. Et je cite : « voilà des militaires qui arrivent, ils vont nous protéger ». Le témoin 184 a entendu d’autres participants à la marche déclarait qu’il y a avait un drapeau blanc sur le véhicule en tête du convoi. Et le témoin 172 a également entendu que les soldats dans le convoi brandissaient un chiffon blanc. Ce qui a conduit les manifestants à penser qu’il ne leur ferait aucun mal. Cependant, peu de temps après avoir été applaudi par les femmes, ce convoi militaire a ouvert le feu sur les manifestants pacifiques (…) Enfin, le témoin 172 qui se trouvaient à peu près à 200 mètres de l’endroit où les femmes ont été abattues a également entendu des tirs à l’arme lourde suivis par des tirs à l’arme à feu vers 10 h, le matin. (…) Mme le président, Mme, M. le juge, sept personnes ont été tuées à la suite de cette attaque ; plusieurs autres ont été blessées ».
Propos retranscrits par Bidi Ignace