«La vérité se prend quand on prend une certaine distance.» A d’entrée de jeu coupé court aux tentatives de l’Accusation d’empêcher l’exposé de la Défense. Et le Conseil du Président Laurent Gbagbo de se faire plus explicite dans une salle d’audience particulièrement toute ouïe pour ce quatrième jour d’audience de confirmation ou d’infirmation des charges. Les «seigneurs du Nord» soutenus par le Burkina Faso, le Mali, appuyés par des commandants venus de plusieurs pays de la région. La France soutenait la rébellion. L'a réarmée en 2005 (témoin P2). 2009, 2010 - l'armée française a fourni des véhicules à la rébellion. Des officiers français entraînaient les rebelles, dit un témoin de la Défense. «La France fournissait des armes à la rébellion en 2005 (témoin P2)… Des véhicules français transférés aux rebelles en 2009. «Jai vu des entrainements dirigés par des officiers français» (témoin P2). Fofié l'un des piliers de la rébellion. Dirige la CTK, qui se livre à de nombreux trafics. A asphyxié plus de 90 personnes dans des containers scellés. Morts. Malgré tout cela (Ouattara) le nomme aux hautes fonctions de la Côte d’Ivoire.» Dis-moi qui tu fréquente, je te dirai qui tu es. La tactique est toute huilée, il s’agit pour la Défense du Président Gbagbo de désigner par leurs noms et responsabilités, tous les acteurs de la rébellion ivoirienne qui a ensanglanté la Côte d’Ivoire de 2002 et qui continuent de le faire en 2013. La Défense décrit «Koné Zakaria, commandant de Vavoua dépossédé par Wattao. Initié dozo. Nommé par Ouattara commandant de la police militaire. Puis, nommé au bataillon sol-air à Akouédo. Reste au cœur du dispositif sécuritaire d'Abidjan en mai 2011 "Ben Laden" commandant de la BAE à Yopougon. Tortures et arrestations arbitraires généralisées. Tortures à Dabou. Liens étroits entre Charles Taylor, "Ben Laden", et des mercenaires libériens. "Ben Laden" nommé préfet de la région de San Pedro. Ce même Ben Laden placé était à la tête des opérations à Dabou, selon Humann Right Watch) qui révèle les liens étroits entre Ousmane Coulibaly et les Libériens. Mais il est, le 26 septembre nommé préfet de San Pedro. Elle n’oublie pas de citer Losséni Fofana. Qui en février 2009, «est impliqué dans des règlements de compte entre Forces nouvelles (FN) la rébellion rebaptisée. Il a pris part aux massacres des Guérés à Duékoué. Promu par M. Ouattara et est un des responsables des Forces spéciales. Losséni Fofana appelé à suivre une formation en France» Et cite «Issiaka Ouattara alias Wattao, impliqué dans de nombreux trafics dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Un câble des renseignements français explique que Wattao a mis en place son propre système de racket et de pillage. Il est aussi soupçonné d'avoir déstabilisé le processus de paix et d'avoir organisé le massacre de Bouaké en 2007. Il est nommé Commandant en second de la Grade républicaine. Elle (Défense) martèle : «Issiaka Ouattara chef d'état major adjoint très proche de Guillaume Soro, trafic de diamant, mis en place son propre système de racket, soupçonné ICG responsable du massacre de Bouaké en 2007 aujourd'hui commandant en second de la garde républicaine», décrit «Koné Zakaria, commandant de Vavoua dépossédé par Wattao. Initié dozo. Nommé par Ouattara commandant de la police militaire. Puis, nommé au bataillon sol-air à Akouédo. Reste au cœur du dispositif sécuritaire d'Abidjan», cite Soumaïla Bakayoko nommé chef d'état-major des Armées de Côte d’Ivoire par Ouattara «Les Forces nouvelles sous son commandement volaient, violaient, massacraient, pillaient», la Défense revient sur des «arrestations arbitraires généralisées. Tortures à Dabou. Liens étroits entre Charles Taylor, "Ben Laden", et des mercenaires libériens. "Ben Laden" nommé préfet de la région de San Pedro [Défense]», et se pointe pointilleuse sur «les soutiens de la rébellion» avec notamment «une économie féodale au nord selon les termes des experts des nations unies», elle cite le Burkina Faso qui «devient exportateur de cacao alors qu'il n'en produit pas». Voilà une autre vérité qui va faire très mal au président du Burkina Faso Blaise Compaoré…
Deux petites pages (P.2.3) auront suffit à jeter le trouble et à créer la confusion dans le camp d’Alassane Ouattara dont les avocats sont entrés dans une transe indescriptible. Or ça ne fait que commencer, et «on ira jusqu’au bout» comme promis par l’accusé Laurent Gbagbo, jusqu’au 28 février 2013, date de prise de sa prise de parole publique, la deuxième fois. La Défense fait bien d’accentuer son intervention à partir de la genèse de la rébellion. Le Conseil du Président Gbagbo est donc partie de 1999 «pour la bonne compréhension des choses», précise Me Emmanuel Altit. On comprend dès-lors mieux la gêne de la Procureur Fatou Bensouda qui a du s’excuser, déjà au deuxième jour d’audience le mercredi 20 février 2013, prétextant «une affaires urgentes à régler». Croyant ainsi esquiver la honte qui s’apprête à tomber sur l’institution qu’elle dirige. A ce quatrième jour d’audience, C’est une défense autour de la genèse de la rébellion, avec de nombreuses citations soutenues par une projection diapositive. Les spécialistes appelleraient cela «développer un argumentaire en entonnoir». Cette stratégie a pour objectif de refermer le piège sur le principal bénéficiaire de la rébellion et des crimes commis à grande échelle en Côte d’Ivoire depuis décembre 1999. Mais Me Altit et ses collègues ont été interrompus par l’Accusation laquelle a demandé de «venir aux charges». On le voit bien, le Procureur est emmerdé par la mise en perspective du boulet qui va s’abattre sur elle. D’où elle veut savoir qui sont P2 et P3. Préoccupation à laquelle Me Altit a répondu «avec grand plaisir nous vous renverrons les éléments que vous avez déjà. En écoutant jusqu'à la fin, vous comprendrez où on veut en venir. (...) Il faut saisir les tenants et les aboutissants et non avoir une vision parcellaire et biaisée. (…) La vérité se prend quand on prend une certaine distance. Vous n'avez pas fait une démonstration des faits impartiale. Nous le faisons à votre place.» A coupé net l’Avocat principal du Président Laurent Gbagbo à qui la Juge Sylvia Fernandez de Gurmendi a promis redonner la parole à la Défense pour poursuivre sa présentation, juste après les 30 minutes de pause. Cà c’était pour la mise en bouche.
De retour de la pause, la Défense sert le plat de résistance : l’élection présidentielle de 2010
Un débat qu’on ne peut passer par perte profit, ni biaisé comme tente de le faire depuis le premier jour d’audience, le mardi 19 février 2013, la juge Unique Silvia Fernandez de Gurmendi qui refuse de «savoir qui a gagné les élections». Et pourtant, il le faut. Et la Cour pénale internationale ne peut se parjurer. «(Témoin 3) il est apparu que de nombreux vols ont eu lieu au nord. Des certificats ont été multipliés par le maire lui-même.» Insiste la Défense. «Dans de nombreux bureaux de votes, M. Ouattara a obtenu plus de votants que de nombre d'inscrits». Les témoins de la Défense confirment ces fraudes massives au Nord. De même que le Chef de protocole d'Etat. Coup sur coup la Défense accable le camp Ouattara : «Les Partisans de Gbagbo sont chassés. Ses Représentants sont forcés de signer les PV. Un témoin évoque des fraudes à Bouaké, où le maire vendait des certificats de nationalité. La mission de l'union africaine et des observateurs africains ont dénoncé les fraudes.» Comme par exemple à Odienné, plus de votants que de population. Mankono et Ferké pareil. On le voit sur un document fourni par le procureur. La messe est-elle dite ce vendredi 22 février. Comme disent les saintes écritures : «Toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu». Le régime d’Abidjan croyait étouffer la vérité en déportant précipitamment Laurent Gbagbo à La Haye, le 29 novembre 2011. Depuis 1999, le mensonge a rasé les murs en Côte d’Ivoire et permis aux médias français, soutiens d’Alassane Ouattara, d’intoxiquer l’opinion en Occident. Depuis le mardi 19 février 2013, la vérité a certes, pris son temps, mais elle s’est levée et elle envahit le monde entier. Ce, à travers les Avocats du Président Laurent Gbagbo dont le régime élu démocratiquement en octobre 2000 a été attaqué. La Défense dirigée par Me Emmanuel Altit a su doser sa stratégie en s’appuyant sur des faits réels, avérés et démontrés sur des supports visuels.
Simplice Allard
Deux petites pages (P.2.3) auront suffit à jeter le trouble et à créer la confusion dans le camp d’Alassane Ouattara dont les avocats sont entrés dans une transe indescriptible. Or ça ne fait que commencer, et «on ira jusqu’au bout» comme promis par l’accusé Laurent Gbagbo, jusqu’au 28 février 2013, date de prise de sa prise de parole publique, la deuxième fois. La Défense fait bien d’accentuer son intervention à partir de la genèse de la rébellion. Le Conseil du Président Gbagbo est donc partie de 1999 «pour la bonne compréhension des choses», précise Me Emmanuel Altit. On comprend dès-lors mieux la gêne de la Procureur Fatou Bensouda qui a du s’excuser, déjà au deuxième jour d’audience le mercredi 20 février 2013, prétextant «une affaires urgentes à régler». Croyant ainsi esquiver la honte qui s’apprête à tomber sur l’institution qu’elle dirige. A ce quatrième jour d’audience, C’est une défense autour de la genèse de la rébellion, avec de nombreuses citations soutenues par une projection diapositive. Les spécialistes appelleraient cela «développer un argumentaire en entonnoir». Cette stratégie a pour objectif de refermer le piège sur le principal bénéficiaire de la rébellion et des crimes commis à grande échelle en Côte d’Ivoire depuis décembre 1999. Mais Me Altit et ses collègues ont été interrompus par l’Accusation laquelle a demandé de «venir aux charges». On le voit bien, le Procureur est emmerdé par la mise en perspective du boulet qui va s’abattre sur elle. D’où elle veut savoir qui sont P2 et P3. Préoccupation à laquelle Me Altit a répondu «avec grand plaisir nous vous renverrons les éléments que vous avez déjà. En écoutant jusqu'à la fin, vous comprendrez où on veut en venir. (...) Il faut saisir les tenants et les aboutissants et non avoir une vision parcellaire et biaisée. (…) La vérité se prend quand on prend une certaine distance. Vous n'avez pas fait une démonstration des faits impartiale. Nous le faisons à votre place.» A coupé net l’Avocat principal du Président Laurent Gbagbo à qui la Juge Sylvia Fernandez de Gurmendi a promis redonner la parole à la Défense pour poursuivre sa présentation, juste après les 30 minutes de pause. Cà c’était pour la mise en bouche.
De retour de la pause, la Défense sert le plat de résistance : l’élection présidentielle de 2010
Un débat qu’on ne peut passer par perte profit, ni biaisé comme tente de le faire depuis le premier jour d’audience, le mardi 19 février 2013, la juge Unique Silvia Fernandez de Gurmendi qui refuse de «savoir qui a gagné les élections». Et pourtant, il le faut. Et la Cour pénale internationale ne peut se parjurer. «(Témoin 3) il est apparu que de nombreux vols ont eu lieu au nord. Des certificats ont été multipliés par le maire lui-même.» Insiste la Défense. «Dans de nombreux bureaux de votes, M. Ouattara a obtenu plus de votants que de nombre d'inscrits». Les témoins de la Défense confirment ces fraudes massives au Nord. De même que le Chef de protocole d'Etat. Coup sur coup la Défense accable le camp Ouattara : «Les Partisans de Gbagbo sont chassés. Ses Représentants sont forcés de signer les PV. Un témoin évoque des fraudes à Bouaké, où le maire vendait des certificats de nationalité. La mission de l'union africaine et des observateurs africains ont dénoncé les fraudes.» Comme par exemple à Odienné, plus de votants que de population. Mankono et Ferké pareil. On le voit sur un document fourni par le procureur. La messe est-elle dite ce vendredi 22 février. Comme disent les saintes écritures : «Toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu». Le régime d’Abidjan croyait étouffer la vérité en déportant précipitamment Laurent Gbagbo à La Haye, le 29 novembre 2011. Depuis 1999, le mensonge a rasé les murs en Côte d’Ivoire et permis aux médias français, soutiens d’Alassane Ouattara, d’intoxiquer l’opinion en Occident. Depuis le mardi 19 février 2013, la vérité a certes, pris son temps, mais elle s’est levée et elle envahit le monde entier. Ce, à travers les Avocats du Président Laurent Gbagbo dont le régime élu démocratiquement en octobre 2000 a été attaqué. La Défense dirigée par Me Emmanuel Altit a su doser sa stratégie en s’appuyant sur des faits réels, avérés et démontrés sur des supports visuels.
Simplice Allard