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Politique Publié le samedi 23 février 2013 | LG Infos

4e jour d’audience du procès de Gbagbo/ «Ce n’est pas Gbagbo qui s’est autoproclamé Président»

© LG Infos
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct a la CPI
Lundi 5 décembre 2011. La Haye, CPI (Pays-Bas)
«Cpi-La Haye : le procès de Gbagbo, Ouattara et Soro, débute ce matin ». C’est ainsi que nous avons barré notre Une du mardi dernier. Certes, elle laisse entrevoir une pointe d’ironie. Mais, elle a été voulue, parce que nous étions convaincus qu’on ne pouvait pas faire le procès de Gbagbo, à qui on reproche de s’être accroché au pouvoir, sans évoquer l’épineuse question de : «qui a gagné les élections ?». Sujet qui a meublé les débats d’hier. La défense, documents sonores à l’appui, a montré comment le jeu électoral a été faussé au Nord par les ex-rebelles. Qui ne se sont pas contentés de bourrer les urnes. Ils ont froidement assassiné des militants Lmp. Les observateurs de l’Union africaine, par la voix du Togolais Joseph Koffigoh, ont dénoncé les violences qui ont émaillé le scrutin dans le septentrion du pays. A juste titre, pour la Défense, le Conseil constitutionnel ne pouvait qu’annuler le vote dans ladite région. Et proclamer Laurent Gbagbo vainqueur des élections. Investi de la légalité constitutionnelle, Laurent Gbagbo a prêté serment. Celui d’Alassane Ouattara, aux yeux de Me Altit et ses collègues, est nul et de nuls effets. Puisqu’il a été proclamé vainqueur par Youssouf Bakayoko, de façon solitaire au Golf. Là où la loi lui impose de le faire avec les membres de la Cei. «Ce n’est pas la Cei qui a proclamé Alassane Ouattara vainqueur», a contesté la Défense. Pour qui, en agissant de façon solitaire, hors du siège de l’institution, Youssouf Bakayoko a outrepassé ses prérogatives. Comme l’a fait M. Choï, ex-représentant de Ban Ki-moon, dans sa certification. Fort de ces manquements aux lois ivoiriennes par Alassane Ouattara et ceux qui lui étaient acquis, Laurent Gbagbo était en droit d’agir en chef d’Etat élu. Dès lors, il est erroné de dire qu’il s’est accroché au pouvoir. «Ce n’est pas Gbagbo qui s’est autoproclamé président», estime la Défense. C’est plutôt ceux qui le sont aujourd’hui grâce aux tanks de Sarkozy. Une histoire digne d’Hollywood que la correspondante de France 24 à l’époque des faits, Tatiana Mousso, n’a pas manqué de souligner. Une histoire «rocambolesque» qui a montré toute la conspiration internationale visant à évincer Laurent Gbagbo. Ce dernier n’est pas à la Haye pour des crimes, mais par la volonté des maîtres du monde qui le jugent peu docile pour un Nègre. C’est pourquoi, sa proposition de recompter les voix a été bottée en touche par Ban Ki-moon qui y a vu «une grave injustice», là où il a donné son accord en Haïti. Le monde entier découvre aujourd’hui la face hideuse de l’impérialisme qui maintient l’Afrique sous le joug de la colonisation. Laurent Gbagbo sera peut-être condamné à passer en jugement. Mais l’histoire retiendra qu’il est une victime de la moulinette impérialiste qui broie tous ceux qui ont une vision souverainiste qui ne cadre pas avec celle des maitres du monde.

Tché Bi Tché
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