Les avocats du Président Laurent Gbagbo sont passés hier à une vitesse supérieure. Avec preuves à l’appui, ils ont démontré que ce qui se passe en Côte d’Ivoire a été planifié par ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui. Me Jennifer Naouri a fait voir une cassette vidéo montrant Koné Zackaria qui soutient que l’ex-rébellion avait le soutien d’Alassane Ouattara. Cette cassette vidéo a fait le tour du monde. En effet, au cours d’un meeting à Séguéla, l’ex-chef rebelle soutenait : « On percevait chaque mois la somme de vingt cinq millions de la part d’Alassane Ouattara. C’est à cause de lui, nous avons pris les armes. IB était le coordonateur ». Que dire de Kouakou Fofié ? Me Suzanne Dullier l’accuse de tortionnaire. Elle n’a pas tort. En effet, dans la guerre Soro-Ib, il a éliminé une centaine de jeunes proches du second. D’ailleurs, des enquêtes onusiennes l’ont prouvé. En effet, des corps ensevelis sur trois sites ont été identifiés comme ceux des victimes des affrontements qui ont opposé à Korhogo, des factions rivales du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci). Le rapport de l’Onu du 25 mai 2004 indique que : «Suite aux représailles et opérations de ratissage menées après les combats de la nuit du dimanche 20 juin au lundi 21 juin 2004, à Korhogo, entre deux factions de la rébellion, trois charniers ont été découverts le samedi 26 juin 2004. Le site le plus important a été localisé à l’ouest de la carrière de Korhogo. L’Onuci a été informée de la découverte de ce charnier et une mission d’enquête a été dépêchée sur place ; elle a constaté que les corps des victimes étaient toujours en place mais enterrés au fond du ravin. Les outils ayant servi à creuser la fosse dont trois pelles portant l’inscription «corve Gis» ont été retrouvés cachés dans le buisson … Avec l’accord des Forces armées des forces nouvelles, l’exhumation des corps a été faite à partir du 5 juillet 2004 et au total, 99 cadavres seulement ont été retrouvés». Ledit rapport onusien ajoute que : « selon de nombreux témoignages reçus par la mission d’enquête, à la suite des combats, de nombreuses personnes ont été arrêtées illégalement et détenues dans des conditions tout à fait inhumaines et dégradantes, notamment dans des conteneurs. Certains détenus étaient sortis par les rebelles pour être exécutés. Une soixantaine de personnes détenues, suite aux événements des 20 et 21 juin 2004, sont mortes par suffocation dans un conteneur placé au soleil. La « victoire » était alors revenue à la faction de Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale et Secrétaire général des Forces nouvelles (Fn). Chérif Ousmane, Ousmane Coulibaly alias Ben Laden, Wattao et Losséni ne sont pas épargnés par l’avocate du Président Laurent Gbagbo. En tout cas, ils sont cités dans les rapports des Nations unies, d'Amnesty International, de la Fidh, du Département d'Etat américain dans le massacre des civils à Yopugon et à Duékoué. Il est clair que si la Cour pénale internationale veut jouer réellement la carte de la neutralité dans le problème ivoirien, ces personnes ne doivent pas être en liberté. A moins que cette institution ait décidé de fermer les yeux sur leurs crimes.
Yacouba Gbané
Yacouba Gbané