Le bureau du procureur a insisté, hier, sur le rôle primordial de Laurent Gbagbo dans la mise à exécution du « plan commun » qui a entraîné la mort de plus de 500 personnes.
Autant déterminée que les jours précédents, l’accusation a encore chargé, de manière frontale, Laurent Gbagbo, pendant l’acte 4 de l’audience. Maître à penser, mais aussi à faire exécuter, l’époux de Simone Ehivet, selon le bureau du procureur, a posé des actes qui établissent « sa responsabilité pénale », dans les opérations de massacre menées par ses hommes. « Les recrutements de mercenaires d’origine libérienne par ses proches dont Anselme Séka Yapi, ont été supervisés par M. Gbagbo », fait savoir, l’accusation.
Mercenaires, miliciens…à la tâche
Un document découvert dans la chambre à coucher de l’ancien chef d’Etat, notifie l’accusation, relate que dans un souci de « sécurisation totale d’Abidjan, cinquante mercenaires formés, chevronnés ont été recrutés pour soutenir les ex-Fds (Forces de défense et de sécurité, ndlr) ». Laurent Gbagbo, décidé à s’accrocher au pouvoir, n’a pas lésiné sur les moyens. Les collaborateurs de la procureure générale de la Cpi, Fatou Bensouda, citant le témoin P9, ont mentionné qu’une grande quantité de minutions avait été acquise par le patron du « plan commun ». Et qu’ « en octobre 2009, une lettre signée de Gbagbo et adressée au ministre de la Défense d’alors, dévoile clairement sa volonté d’achat d’armes de guerre, d’armes légères…» L’accusation va plus loin en retenant que les efforts de l’époux de Simone Gbagbo, « ont été couronnés de succès, car ses ordres étaient exécutés par des jeunes miliciens, des Fds qu’il contrôlait totalement dans le cadre de la réalisation » du fameux « plan commun ». Le témoin P44 de l’accusation donne plus de précision : « tous les autres chefs Lmp (la majorité présidentielle, ndlr), les leaders des jeunes miliciens avec lesquels il se retrouvait au cours des réunions de coordination, le soutenaient dans sa lutte pour se maintenir au pouvoir. » Le témoin P46 renchérit: « M. Gbagbo étaient constamment avec tous les généraux des Fds et ses ministres pour le suivi des opérations sur le terrain. ». Pour une meilleure exécution du plan dont il est question, ici, tous ces proches collaborateurs de Gbagbo « percevaient d’importantes sommes d’argent ». Au nom donc de cette « sacrée » motivation pour la conduite et l’orientation de « l’épreuve de la résistance et du maintien de Laurent Gbagbo » au palais de la présidence ivoirienne. A en croire, les témoignages, il était vraiment engagé, et P44 (témoin) revient d’ailleurs à la charge : « M. Gbagbo a ordonné à l’armée de boucler le Golf hôtel (où s’étaient retirés Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Guillaume Soro, des ministres et de nombreux ivoiriens, ndlr) ». Ainsi, pour l’accusation, Gbagbo « s’est servi de l’armée pour se maintenir au pouvoir ». Aussi, son intention d’en finir avec les combattants de la commune d’Abobo, ne souffre-t-il aucun doute. En témoignent ces propos « exhumés » par le bureau du procureur que l’ancien président ivoirien a tenus aux forces de sécurité, miliciens et autres mercenaires sous son autorité: « Restez fermes, vous ne devez pas perdre Abobo…Le Cecos (Centre de commandement des opérations de sécurité, ndlr) et la police vont nettoyer Abobo et en faire un cimetière parce qu’il s’y trouve des rebelles ». Gbagbo et ses compagnons « voyaient Abobo et ses habitants en ennemis », conte un témoin. N’est-ce pas dans cette commune que « le commando invisible » a infligé de lourdes défaites à ses soldats ? Dans l’exécution donc, du « plan commun », le bureau du procureur affirme sans sourciller que « les jeunes miliciens, les mercenaires et les Fds ont été instrumentalisés par M. Gbagbo ». Car, il avait une mainmise complète et rigide sur l’ensemble des hommes de la chaîne d’exécution, conclut-il.
Parfait Tadjau
Autant déterminée que les jours précédents, l’accusation a encore chargé, de manière frontale, Laurent Gbagbo, pendant l’acte 4 de l’audience. Maître à penser, mais aussi à faire exécuter, l’époux de Simone Ehivet, selon le bureau du procureur, a posé des actes qui établissent « sa responsabilité pénale », dans les opérations de massacre menées par ses hommes. « Les recrutements de mercenaires d’origine libérienne par ses proches dont Anselme Séka Yapi, ont été supervisés par M. Gbagbo », fait savoir, l’accusation.
Mercenaires, miliciens…à la tâche
Un document découvert dans la chambre à coucher de l’ancien chef d’Etat, notifie l’accusation, relate que dans un souci de « sécurisation totale d’Abidjan, cinquante mercenaires formés, chevronnés ont été recrutés pour soutenir les ex-Fds (Forces de défense et de sécurité, ndlr) ». Laurent Gbagbo, décidé à s’accrocher au pouvoir, n’a pas lésiné sur les moyens. Les collaborateurs de la procureure générale de la Cpi, Fatou Bensouda, citant le témoin P9, ont mentionné qu’une grande quantité de minutions avait été acquise par le patron du « plan commun ». Et qu’ « en octobre 2009, une lettre signée de Gbagbo et adressée au ministre de la Défense d’alors, dévoile clairement sa volonté d’achat d’armes de guerre, d’armes légères…» L’accusation va plus loin en retenant que les efforts de l’époux de Simone Gbagbo, « ont été couronnés de succès, car ses ordres étaient exécutés par des jeunes miliciens, des Fds qu’il contrôlait totalement dans le cadre de la réalisation » du fameux « plan commun ». Le témoin P44 de l’accusation donne plus de précision : « tous les autres chefs Lmp (la majorité présidentielle, ndlr), les leaders des jeunes miliciens avec lesquels il se retrouvait au cours des réunions de coordination, le soutenaient dans sa lutte pour se maintenir au pouvoir. » Le témoin P46 renchérit: « M. Gbagbo étaient constamment avec tous les généraux des Fds et ses ministres pour le suivi des opérations sur le terrain. ». Pour une meilleure exécution du plan dont il est question, ici, tous ces proches collaborateurs de Gbagbo « percevaient d’importantes sommes d’argent ». Au nom donc de cette « sacrée » motivation pour la conduite et l’orientation de « l’épreuve de la résistance et du maintien de Laurent Gbagbo » au palais de la présidence ivoirienne. A en croire, les témoignages, il était vraiment engagé, et P44 (témoin) revient d’ailleurs à la charge : « M. Gbagbo a ordonné à l’armée de boucler le Golf hôtel (où s’étaient retirés Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Guillaume Soro, des ministres et de nombreux ivoiriens, ndlr) ». Ainsi, pour l’accusation, Gbagbo « s’est servi de l’armée pour se maintenir au pouvoir ». Aussi, son intention d’en finir avec les combattants de la commune d’Abobo, ne souffre-t-il aucun doute. En témoignent ces propos « exhumés » par le bureau du procureur que l’ancien président ivoirien a tenus aux forces de sécurité, miliciens et autres mercenaires sous son autorité: « Restez fermes, vous ne devez pas perdre Abobo…Le Cecos (Centre de commandement des opérations de sécurité, ndlr) et la police vont nettoyer Abobo et en faire un cimetière parce qu’il s’y trouve des rebelles ». Gbagbo et ses compagnons « voyaient Abobo et ses habitants en ennemis », conte un témoin. N’est-ce pas dans cette commune que « le commando invisible » a infligé de lourdes défaites à ses soldats ? Dans l’exécution donc, du « plan commun », le bureau du procureur affirme sans sourciller que « les jeunes miliciens, les mercenaires et les Fds ont été instrumentalisés par M. Gbagbo ». Car, il avait une mainmise complète et rigide sur l’ensemble des hommes de la chaîne d’exécution, conclut-il.
Parfait Tadjau