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Politique Publié le lundi 25 février 2013 | LG Infos

Cpi-Procès de Gbagbo à La Haye : Comment la Rti sert la haine à l’écran

© LG Infos Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
C’est un secret mal gardé. Beaucoup d’Ivoiriens ne regardent pas leur télévision. Leurs griefs sont connus. Récriminations contre de «vils propagandistes». Nous sommes de ceux qui ne sont pas du même avis. Pas sur le fond. Mais dans la forme. Parce que cela a valeur d’un postulat. Il est vital de savoir ce que l’autre pense et dit de vous. Dans les ténèbres de l’ignorance, on risque de brandir le rameau d’olivier à quelqu’un qui ne jure que par votre perte. Mais il est précautionneux de se garder de condamner ceux qui boudent la Rti. Parce que le traitement qu’elle fait de l’information se détache parfois violemment des enseignements reçus dans les écoles de journalisme agréées. Au Journal télévisé (JT) de 20 heures du samedi dernier, Ali Diarassouba, le présentateur, a traité le 4e jour de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre Laurent Gbagbo, à la Haye. Un élément muet, commenté par le journaliste. Et vlan ! Le procureur a établi la responsabilité de Gbagbo dans les crimes commis lors de la crise post-électorale. Il ouvre ses guillemets et se lance dans une citation. Jusque-là, il n’y a rien à dire. Même si le morceau choisi charrie la coutumière campagne haineuse contre l’ex-chef de l’Etat. A la place d’un extrait de la défense pour sacrifier au rituel de l’équilibre de l’information, surgissent de pseudo-victimes qui réclament justice. La coupe est pleine. Que faire ? Se résigner ou rompre le modus vivendi qui a cours dans notre milieu, à savoir la confraternité ? Le dilemme est cornélien. Le délitement du tissu social préoccupe. On peut continuer à saouler les téléspectateurs par les voyages stériles et incessants d’Alassane Ouattara. Mais, on ne doit pas perdre de vue que la Rti est une chaine publique, financée par l’argent du contribuable. Mieux, parmi ceux qui paient la redevance, figurent des pro-Gbagbo.

Qui ont droit à l’information juste. Et non une mutilation au moyen d’informations partielles, partiales et partisanes. En somme une information infectée par le virus des trois « P». Dans cette crise, on a eu à déplorer des victimes innocentes. De part et d’autre. 800 Guéré ont été massacrés le 29 mars 2011. Sur l’unique base de leur appartenance idéologique. Parce qu’ils partagent la même conviction politique que Gbagbo. Récemment encore, des chiens de guerre se sont lancés contre le camp de réfugiés de Nahibly, à Duékoué. Des vies ont été supprimées. Atrocement. Ils sont aussi des victimes de la bêtise humaine. Ils ont aussi droit à la justice. La Rti, notre chaine publique, qui se colore par les victimes du camp Ouattara n’en pipe pas mot. Englués dans une mêlée manichéiste, mus par des contraintes stomacales, les responsables de la Rti distillent la haine, démolissant le frêle capital « confiance » que Charles Konan Banny de la Cdvr s’échine à construire. Et pourtant, la Rti ne cesse de pomper l’oxygène aux Ivoiriens avec un leitmotiv vaseux, «Rti1, la chaine qui rassemble». Peut-on rassembler en distillant autant de haine ? Pas si sûr. Il eut fallu dire : «Rti1, la chaîne qui divise». Au mieux, «Rti1, la chaine qui rassemble les partisans de Ouattara». Une chaine qui crétinise ses journalistes. Les quelques rares éléments formés aux standards de la présentation du « JT » comme Ali «Dia» sont forcés à dire des textes sortis des « labo » de petites gens et destinés à sauver des fauteuils. Des hommes dont la valeur ne dépasse pas le seuil de la médiocrité. Et qui doivent leur nomination à leur capacité à tremper le verbe dans du vitriol. Leur seul mérite c’est d’épaissir davantage le mur de la méfiance entre les Ivoiriens. Or, on ne cessera jamais de le dire, le traitement de l’information est un agent capital de l’équilibre social.

Nul ne devrait y jouer un rôle s’il n’a pas conscience de sa responsabilité. A méditer.

Tché Bi Tché
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