Dans quel contexte avez-vous créé cette union de coopératives ? Et comment avez-vous mobilisé tous les responsables venus des différentes régions du pays ?
En décembre 1997, une nouvelle loi sur les coopératives avait été promulguée pour leur permettre de mieux s’organiser et de se crédibiliser. Cette loi devrait accompagner la libéralisation de la filière café-cacao. Avant la crise de 2002, les coopératives avaient commencé à mieux s’organiser malgré la non maitrise de certains aspects de la libéralisation (fluctuation des prix) et certains ont su tirer profit de la flambée des cours du café entre septembre 2002-2003. Toutefois, cette situation n’a duré qu’au plus une campagne et les coopératives qui avaient commencé à supplanter les traitants et autres intermédiaires (acheteurs, pisteurs, rabatteurs) en matière de prix par la qualité de leurs produits ont commencé à éprouver d’énormes difficultés du fait de la guerre. Mais cette situation de crise a renforcé les sentiments de solidarité à travers l’inter-coopération.
C’est dans ce contexte que depuis 2004, certains producteurs et leurs organisations ont commencé à mieux s’organiser en tissant des partenariats région par région en vue de renforcer leurs capacités. Et l’Union Inter Régionale Victoire vient de là. En 2005, une douzaine de coopératives venues de différentes régions de la Côte d’Ivoire ont créé cette organisation.
Parlez-nous du processus de certification du cacao à l’Uirevi qui est l’une de votre principale trame.
Grâce aux partenaires Oxfam et Anader, Nous sensibilisons et renforçons les capacités des producteurs à prendre leur destin en main, surtout que produire du bon cacao c’est leur métier. La certification est donc une clé à acquérir pour ouvrir une porte sur un commerce relativement juste, à visage un peu plus humain pour notre cacao. L’action de Uirevi vise donc à rendre les paysans un peu plus professionnels, stables et dignes avec moins d’intermédiaires mais, plus de gains pour continuer à produire en quantité et en qualité.
C’est donc une longue démarche, concrètement comment la certification se traduit sur le terrain ?
Nous nous inscrivons dans une logique d’agriculture durable. Le producteur est au centre de nos activités. C’est donc un développement humain durable. C’est pour cette raison que tout ce que nous pouvons engranger comme prime est réinvesti dans des projets communautaires pour le bien être des paysans, entre autres, construction d’écoles primaires, distribution de kits scolaires, prise en charge de rations alimentaires dans les cantines, formation des membres des différentes coopératives pour se prendre en charge, distribution de plants pour renouveler les vergers vieillissants, distribution d’engrais naturel et produits phytosanitaires.
Notre objectif est aussi de renforcer la productivité car à un moment donné, les producteurs ont failli abandonner la culture du cacao au profit d’autres cultures.
Au bout de ce processus, il y a aussi les primes qui vous permettent de vous prendre en charge
Oui. C’est une prime d’encouragement et de développement communautaire pour les efforts qui sont faits pour se conformer à des normes et standards édictés par des organismes internationaux pour dire que le cacao que nous avons produits et vendus, obéit à ces critères qui sont des critères sociaux, économiques et environnementaux. Ces primes permettent également de consolider économiquement les coopératives.
Quels sont aujourd’hui les difficultés des producteurs dans la certification ?
Théoriquement, pour 1000 tonnes de cacao certifié, nous devons avoir 100 millions de francs Cfa comme prime. Mais au décompte final, nous nous rendons compte que cette prime pour les producteurs vient couvrir parfois les charges de certification et de fonctionnement qui ne sont pas toujours maîtrisées.
Beaucoup d’efforts exigés aux producteurs dans la certification, tels que les formations, la documentation, la logistique, la communication, se conformer aux critères économiques, sociaux, environnementaux, les bonnes pratiques agricoles, les intrants…Tout ce travail a un coût. Alors qui doit supporter ? Qui doit payer ? Et comment ? Tandis que le marché du cacao certifié n’est pas toujours garanti.
Que retenir de votre bilan ?
Les producteurs regroupés en coopératives fortes et viables sont sensibilisés et formés notamment sur les principes de la cacao-culture durable via la certification.
Ces coopératives fournissent alors des produits de bonne qualité et obtiennent des primes qui leur permettent de réaliser des services aux membres à travers des œuvres sociales et communautaires telles que des centres de santé, des écoles, etc. des formations sur la gestion de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques négligés jusque-là.
Au total, la certification reste un bon outil, utile à la professionnalisation du secteur pour une cacao-culture durable, mais comme toute œuvre humaine, il faut corriger les insuffisances ça et là afin de satisfaire les intérêts de toutes les parties prenantes de la chaîne du cacao et principalement le producteur, maillon faible de cette chaîne.
Grâce à la certification, nous avons pu développer des partenariats à l’extérieur avec Oxfam aux Pays-Bas, en Belgique, en Amérique, en Allemagne…Par exemple , l’université de Gand en Belgique nous a envoyé cette année même des étudiants belges en fin de cycle pour des stages pratiques dans notre organisation et surtout voir comment appuyer nos projets sociaux auprès des producteurs.
A la conférence mondiale du cacao à Abidjan, nous avons porté la voix des producteurs ivoiriens dans un panel de haut niveau. C’est une reconnaissance de la communauté internationale de notre travail.
je voudrais modestement signaler que l’Uirevi est à la tête du Réseau Ivoirien pour l’Agriculture Durable (Riad), qui vient d’être admis à l’Organisation Mondiale des agriculteurs
( World farmers organization) qui est basée à Rome et qui travaille étroitement avec la FAO et le FIDA.
Cela est encourageant et c’est un signal fort pour les membres de notre organisation.
Avec le Réseau ivoirien pour l’agriculture durable (Riad) quels sont les perspectives pour le cacao ivoirien ?
1er producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire pourrait voir sa production baisser dans les années à venir si des mesures incitatives ne sont pas prises. C’est pourquoi j’ai foi que les autorités vont rendre donc, grâce à la réforme,
la cacao-culture beaucoup plus attrayante, par le financement de l’agriculture en général, et en particulier par le soutien des organisations de producteurs de cacao et les rendre plus professionnels, crédibles et viables comme de vraies PME pour participer à la création de richesses et d’emplois pour la Côte d’Ivoire émergente d’ici 2020 conformément au plan du chef de l’Etat.
Tout en renforçant aussi les acquis de la réforme pour garantir une cacao-culture durable.
Source : internet
En décembre 1997, une nouvelle loi sur les coopératives avait été promulguée pour leur permettre de mieux s’organiser et de se crédibiliser. Cette loi devrait accompagner la libéralisation de la filière café-cacao. Avant la crise de 2002, les coopératives avaient commencé à mieux s’organiser malgré la non maitrise de certains aspects de la libéralisation (fluctuation des prix) et certains ont su tirer profit de la flambée des cours du café entre septembre 2002-2003. Toutefois, cette situation n’a duré qu’au plus une campagne et les coopératives qui avaient commencé à supplanter les traitants et autres intermédiaires (acheteurs, pisteurs, rabatteurs) en matière de prix par la qualité de leurs produits ont commencé à éprouver d’énormes difficultés du fait de la guerre. Mais cette situation de crise a renforcé les sentiments de solidarité à travers l’inter-coopération.
C’est dans ce contexte que depuis 2004, certains producteurs et leurs organisations ont commencé à mieux s’organiser en tissant des partenariats région par région en vue de renforcer leurs capacités. Et l’Union Inter Régionale Victoire vient de là. En 2005, une douzaine de coopératives venues de différentes régions de la Côte d’Ivoire ont créé cette organisation.
Parlez-nous du processus de certification du cacao à l’Uirevi qui est l’une de votre principale trame.
Grâce aux partenaires Oxfam et Anader, Nous sensibilisons et renforçons les capacités des producteurs à prendre leur destin en main, surtout que produire du bon cacao c’est leur métier. La certification est donc une clé à acquérir pour ouvrir une porte sur un commerce relativement juste, à visage un peu plus humain pour notre cacao. L’action de Uirevi vise donc à rendre les paysans un peu plus professionnels, stables et dignes avec moins d’intermédiaires mais, plus de gains pour continuer à produire en quantité et en qualité.
C’est donc une longue démarche, concrètement comment la certification se traduit sur le terrain ?
Nous nous inscrivons dans une logique d’agriculture durable. Le producteur est au centre de nos activités. C’est donc un développement humain durable. C’est pour cette raison que tout ce que nous pouvons engranger comme prime est réinvesti dans des projets communautaires pour le bien être des paysans, entre autres, construction d’écoles primaires, distribution de kits scolaires, prise en charge de rations alimentaires dans les cantines, formation des membres des différentes coopératives pour se prendre en charge, distribution de plants pour renouveler les vergers vieillissants, distribution d’engrais naturel et produits phytosanitaires.
Notre objectif est aussi de renforcer la productivité car à un moment donné, les producteurs ont failli abandonner la culture du cacao au profit d’autres cultures.
Au bout de ce processus, il y a aussi les primes qui vous permettent de vous prendre en charge
Oui. C’est une prime d’encouragement et de développement communautaire pour les efforts qui sont faits pour se conformer à des normes et standards édictés par des organismes internationaux pour dire que le cacao que nous avons produits et vendus, obéit à ces critères qui sont des critères sociaux, économiques et environnementaux. Ces primes permettent également de consolider économiquement les coopératives.
Quels sont aujourd’hui les difficultés des producteurs dans la certification ?
Théoriquement, pour 1000 tonnes de cacao certifié, nous devons avoir 100 millions de francs Cfa comme prime. Mais au décompte final, nous nous rendons compte que cette prime pour les producteurs vient couvrir parfois les charges de certification et de fonctionnement qui ne sont pas toujours maîtrisées.
Beaucoup d’efforts exigés aux producteurs dans la certification, tels que les formations, la documentation, la logistique, la communication, se conformer aux critères économiques, sociaux, environnementaux, les bonnes pratiques agricoles, les intrants…Tout ce travail a un coût. Alors qui doit supporter ? Qui doit payer ? Et comment ? Tandis que le marché du cacao certifié n’est pas toujours garanti.
Que retenir de votre bilan ?
Les producteurs regroupés en coopératives fortes et viables sont sensibilisés et formés notamment sur les principes de la cacao-culture durable via la certification.
Ces coopératives fournissent alors des produits de bonne qualité et obtiennent des primes qui leur permettent de réaliser des services aux membres à travers des œuvres sociales et communautaires telles que des centres de santé, des écoles, etc. des formations sur la gestion de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques négligés jusque-là.
Au total, la certification reste un bon outil, utile à la professionnalisation du secteur pour une cacao-culture durable, mais comme toute œuvre humaine, il faut corriger les insuffisances ça et là afin de satisfaire les intérêts de toutes les parties prenantes de la chaîne du cacao et principalement le producteur, maillon faible de cette chaîne.
Grâce à la certification, nous avons pu développer des partenariats à l’extérieur avec Oxfam aux Pays-Bas, en Belgique, en Amérique, en Allemagne…Par exemple , l’université de Gand en Belgique nous a envoyé cette année même des étudiants belges en fin de cycle pour des stages pratiques dans notre organisation et surtout voir comment appuyer nos projets sociaux auprès des producteurs.
A la conférence mondiale du cacao à Abidjan, nous avons porté la voix des producteurs ivoiriens dans un panel de haut niveau. C’est une reconnaissance de la communauté internationale de notre travail.
je voudrais modestement signaler que l’Uirevi est à la tête du Réseau Ivoirien pour l’Agriculture Durable (Riad), qui vient d’être admis à l’Organisation Mondiale des agriculteurs
( World farmers organization) qui est basée à Rome et qui travaille étroitement avec la FAO et le FIDA.
Cela est encourageant et c’est un signal fort pour les membres de notre organisation.
Avec le Réseau ivoirien pour l’agriculture durable (Riad) quels sont les perspectives pour le cacao ivoirien ?
1er producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire pourrait voir sa production baisser dans les années à venir si des mesures incitatives ne sont pas prises. C’est pourquoi j’ai foi que les autorités vont rendre donc, grâce à la réforme,
la cacao-culture beaucoup plus attrayante, par le financement de l’agriculture en général, et en particulier par le soutien des organisations de producteurs de cacao et les rendre plus professionnels, crédibles et viables comme de vraies PME pour participer à la création de richesses et d’emplois pour la Côte d’Ivoire émergente d’ici 2020 conformément au plan du chef de l’Etat.
Tout en renforçant aussi les acquis de la réforme pour garantir une cacao-culture durable.
Source : internet