«L’arrestation de Gbagbo a déclenché les massacres de Yopougon le 11 avril 2011. Le plan commun était en marche car Laurent Gbagbo n’a pas demandé à ses forces de cesser les combats jusqu’au 8 mai. En plus, il donnait des ordres aux jeunes de Yopougon ». C’est l’une des charges soulevées par la procureure de la Cpi contre le Président Laurent Gbagbo. Jennifer Naouri, avocate du Président Laurent Gbagbo, dans une démonstration limpide montre combien de fois les preuves brandies par la procureure de la Cpi, ne sont pas solides pour accuser son client. Ce sont des montages grotesques qui ne reposent que sur du faux. En effet, le jour de son arrestation, le Président Laurent Gbagbo déclare sur les médias occidentaux : «La phase militaire de la crise est terminée. Il faut maintenant passer à la phase politique». Comment aurait-il, pendant qu’il était en captivité à l’Hôtel du golf, fief du camp d’Alassane Ouattara, donner des ordres ? Il a passé deux jours dans cet hôtel avant d’être transféré le troisième jour à Korhogo. Il est remis à Kouakou Fofié, un ex-chef rebelle. Durant son séjour au Nord, il ne voyait pas le soleil. Ses avocats avaient des difficultés pour le voir. Dans son lieu, il n’y avait pas même de téléphone. Comment a-t-il pu donner un quelconque ordre. L’accusation voulant à tout prix noyer le Président Laurent Gbagbo sort une autre énormité qui n’a aucun sens : «12 avril 2011, 80 personnes ont été tuées par les forces fidèles à Gbagbo au quartier Doukouré de Yopougon». «Faux» répond l’avocate du Président Laurent Gbagbo : «Depuis le 31 mars, Yopougon a été envahi par les forces pro Ouattara. Mieux, des témoins cités par l’accusation confirment la présence de ces forces à cette date. Les jours qui ont précédé l’arrestation du Président Gbagbo, ces forces se sont livrées à des arrestations et à des exactions sur des jeunes, des femmes fidèles au Président Gbagbo. Ce qui est confirmé par les différents rapports des organisations internationales de défense des Droits de l’Homme». En tout cas, Chérif Ousmane, Ousmane Coulibaly alias Ben Laden, sont cités dans les rapports des Nations unies, d'Amnesty international, de la Fidh, du Département d'Etat américain dans le massacre des civils à Yopugon. L’avocate révèle par la suite que : «le ministre de la Défense du gouvernement du Président e Gbagbo, Dogou Alain a clairement expliqué que tous les faits évoqués dans la crise post-électorale après l’arrestation du Président Gbagbo échappent à ses observations. Car il ne recevait plus de rapport des officiers supérieurs des Fds qui ont fait allégeance à Ouattara, le 11 avril 2011». L’accusation n’entend pas lâcher le morceau. Elle invente une autre histoire qui ne tient pas la route : «Les Agoras et les parlements sont des caches d’armes. Et les animateurs de ces lieux ne sont que des miliciens». Une absurdité battue en brèche par l’avocate, Jennifer Naouri. Elle montre des vidéos dans lesquelles, ces jeunes n’avaient que l’usage de la parole pour haranguer les foules. Aucune arme n’a jamais été exhibée lors de ces rassemblements publics. Il faut dire ces Agoras sont calqués sur les grands espaces d’expression de la Grèce antique où Socrate et Platon enseignaient les masses populaires. En Côte d’Ivoire, ces lieux servaient de débats sur la situation politique, culturelle et sportive. Les animateurs de ces lieux avaient pour seule arme, la parole. Ils n’ont pas une culture de violence. Depuis le déclenchement de la crise en septembre 2002, ils se sont battus, les mains nues, pour le respect de la légalité constitutionnelle.
Yacouba Gbané
Yacouba Gbané