C’est aujourd’hui, 28 février que Laurent Gbagbo intervient dans le cadre de la procédure qui l’oppose au procureur de la Cour Pénale internationale. L’intervention de l’ancien chef d’Etat qui séjourne depuis le 29 novembre 2011 à la Cpi cristallisera toutes les attentions à plusieurs titres. La première source d’intérêt réside dans le fait que c’est la première fois depuis la fin de la guerre postélectorale que l’ancien chef d’Etat, déchu par l’armée française, se prononcera sur le fond de l’affaire. Sans présager de ce que dira le célèbre prisonnier politique de La Haye, l’on est, en revanche, certain que sa prise de parole permettra au tribunal de s’instruire davantage sur le dossier ivoirien. Le président Gbagbo, en sa qualité de grand sachant, ne manquera pas de faire de grandes révélations sur le complot international ourdi contre la Côte d’Ivoire et son régime démocratiquement élu en 2000 par les Ivoiriens. Il faut s’attendre également à ce que l’intervention vienne renforcer la travail titanesque fourni par ses avocats qui ont démonté pièce par pièce l’acte d’accusation présenté par le bureau du procureur. La sortie de Gbagbo, point d’orgue de l’audience, est attendue par tous, et constituera sans nul doute un véritable coup de grâce à Fatou Bensouda et ses collaborateurs. Disons le tout net, avec le tour de parole de Gbagbo, c’est le jour de vérité qui se lève sur la Cpi et le monde entier.
Jean Khalil Sella
Jean Khalil Sella