Au 7ème jour du procès Gbagbo, sa défense lui dénie toute autorité sur l’armée. Une aberration. « Aucune preuve n’atteste que le président Gbagbo était au courant des comptes-rendus des réunions de l’Etat-major, le président aurait été mis au courant qu’à trois reprises (…). Il avait par ailleurs pris ses distances avec les commandants de hauts rangs de l’armée », l’une des avocats de l’ancien Chef de l’Etat. Pour elle, il n’existe aucun « ordre signé en bonne et due forme de Laurent Gbagbo ». Sans doute. Mais de nombreux faits démontrent que l’armée ivoirienne était bien sous les ordres du Président défait du scrutin de Novembre 2010. Il y a avant tout le blocus du Golf peut-être pas décidé par Laurent Gbagbo, mais tout au moins approuvé par lui. C’est d’ailleurs à lui, alors Chef suprême des armées usurpé, que l’Union Africaine s’adressera pour lever le blocus. «Je suis au regret de vous annoncer que la percée nécessaire ne s’est pas réalisée malgré d’intenses discussions. Il fallait la levée du blocus pour que les deux parties puissent commencer à se parler. Gbagbo m’en avait donné l’assurance mais il n’a pas tenu sa promesse, pour la deuxième fois en deux semaines», avait déploré le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, mandaté par l’Union Africaine. Et pendant ce temps l’ancien Chef de l’Etat n’avait guère « pris ses distances avec les commandants de hauts rangs de l’armée » comme insiste sa défense. Car c’est quasiment chaque trois jours, la télévision nationale montrait des images des Haut gradés de l’armée lui faisant l’allégeance. Il fallait bien rassurer les troupes sur le terrain alors des officiers subalternes rejoignaient les rangs du Président élu Alassane Ouattara à l’Hôtel du Golf. M. Gbagbo tenaient encore sous son autorité la hiérarchie de toutes les armées de Côte d’Ivoire. A preuve, jusqu’à deux jours avant l’arrestation de l’ancien Chef de l’Etat le 11 avril, plusieurs dizaines de soldats notamment du Cecos gardaient la résidence officielle du Président de la République. C’est sur ordre de Laurent Gbagbo que la grande majorité d’entre eux se sont retirés peu avant l’assaut final des FRCI. Capturés quelques heures plus tard et amenés au Golf Hôtel, Laurent Gbagbo a accepté de lancer un appel à l’armée. Il leur a demandé « d’arrêter la belligérance ». Effectivement, les forces régulières de Côte d’Ivoire à l’exception du camp Agban sous commandement du forcené Commandant Jean-Noël Abehi. Il ne restait donc que les miliciens libériens qui continuaient leur parade de mort à Yopougon. Et cela se comprend. Il est donc faux d’arguer que Gbagbo avait « pris ses distances avec les commandants de hauts rangs de l’armée ». KI
Politique Publié le jeudi 28 février 2013 | Le Patriote