LA HAYE - L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a tenté jeudi de convaincre la CPI de ne pas le poursuivre pour crimes contre l’humanité, se présentant comme une homme de paix et un démocrate juste avant que les juges ne se retirent pour décider si un procès doit être mené contre lui.
"Toute ma vie, j’ai lutté pour la démocratie", a assuré Laurent Gbagbo lors d’une audience publique à La Haye, où siège la Cour pénale internationale. Il a régulièrement regardé en direction de ses partisans installés dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante.
Vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate bleue à pois
blancs, l’ancien président a ajouté, s’exprimant pour la première fois en public depuis sa comparution initiale en décembre 2011 : "je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre, je n’ai jamais cru ça, j’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion".
Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un "plan" impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU.
Premier ex-chef dÉtat remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales.
Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois qui a coûté la vie à près de 3.000 personnes.
"Je ne gouverne pas avec ma famille", a-t-il également assuré, répondant aux accusations de népotisme dont il a fait l’objet : "j’étais président, chef de lÉtat et ma femme était députée", a-t-il affirmé, faisant référence à son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI mais toujours détenue en Côte d’Ivoire.
L’audience de confirmation des charges, qui avait débuté le 19 février et s’est achevée jeudi, doit permettre aux juges de déterminer si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d’un procès contre M. Gbagbo, qui avait été arrêté en avril 2011 dans son palais d’Abidjan grâce à l’appui militaire de la France et de l’ONU.
Une décision n’est pas attendue avant mai.
Selon l’accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre
le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
Dans sa déclaration finale, le bureau du procureur avait insisté sur la responsabilité pénale individuelle de M. Gbagbo : "les charges retenues ne le sont pas contre un groupe ethnique (...), les charges portées sont contre Laurent Gbagbo, qui a commis des crimes contre l’ensemble du peuple ivoirien", a assuré Eric McDonald, du bureau du procureur.
Au cours de l’audience, l’accusation a notamment évoqué la répression d’une
marche de l’opposition dirigée sur la Radio Télévision Ivoirienne en décembre
2010 et le bombardement du marché d’une municipalité d’Abidjan.
"seul moyen d’assurer une réconciliation nationale"
La défense réfute néanmoins cette version des faits et assure que la thèse de l’accusation ne reflète pas la réalité mais la vision des médias, de la communauté internationale et du gouvernement d’Alassane Ouattara.
L’accusation reprend notamment les "formules utilisées par Ouattara pendant la crise pour sensibiliser la communauté internationale à l’injustice qui lui était supposément faite", a assuré l’avocat de Laurent Gbagbo, Emmanuel Altit.
Selon l’avocat français, le procès de M. Gbagbo est un "procès politique" : "ne confirmez pas les charges, c’est le meilleur moyen de rendre la justice, c’est le seul moyen duvrer à une réconciliation nationale en Côte d’Ivoire", a-t-il déclaré aux juges.
Pendant huit jours, l’ancien président a écouté les débats de manière attentive, levant parfois la tête de manière bravache, transmettant régulièrement à son avocat des notes griffonnées sur des feuilles de papier.
Laurent Gbagbo avait été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, après avoir tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, sous le feu des forces armées françaises.
"Toute ma vie, j’ai lutté pour la démocratie", a assuré Laurent Gbagbo lors d’une audience publique à La Haye, où siège la Cour pénale internationale. Il a régulièrement regardé en direction de ses partisans installés dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante.
Vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate bleue à pois
blancs, l’ancien président a ajouté, s’exprimant pour la première fois en public depuis sa comparution initiale en décembre 2011 : "je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre, je n’ai jamais cru ça, j’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion".
Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un "plan" impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU.
Premier ex-chef dÉtat remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales.
Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois qui a coûté la vie à près de 3.000 personnes.
"Je ne gouverne pas avec ma famille", a-t-il également assuré, répondant aux accusations de népotisme dont il a fait l’objet : "j’étais président, chef de lÉtat et ma femme était députée", a-t-il affirmé, faisant référence à son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI mais toujours détenue en Côte d’Ivoire.
L’audience de confirmation des charges, qui avait débuté le 19 février et s’est achevée jeudi, doit permettre aux juges de déterminer si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d’un procès contre M. Gbagbo, qui avait été arrêté en avril 2011 dans son palais d’Abidjan grâce à l’appui militaire de la France et de l’ONU.
Une décision n’est pas attendue avant mai.
Selon l’accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre
le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
Dans sa déclaration finale, le bureau du procureur avait insisté sur la responsabilité pénale individuelle de M. Gbagbo : "les charges retenues ne le sont pas contre un groupe ethnique (...), les charges portées sont contre Laurent Gbagbo, qui a commis des crimes contre l’ensemble du peuple ivoirien", a assuré Eric McDonald, du bureau du procureur.
Au cours de l’audience, l’accusation a notamment évoqué la répression d’une
marche de l’opposition dirigée sur la Radio Télévision Ivoirienne en décembre
2010 et le bombardement du marché d’une municipalité d’Abidjan.
"seul moyen d’assurer une réconciliation nationale"
La défense réfute néanmoins cette version des faits et assure que la thèse de l’accusation ne reflète pas la réalité mais la vision des médias, de la communauté internationale et du gouvernement d’Alassane Ouattara.
L’accusation reprend notamment les "formules utilisées par Ouattara pendant la crise pour sensibiliser la communauté internationale à l’injustice qui lui était supposément faite", a assuré l’avocat de Laurent Gbagbo, Emmanuel Altit.
Selon l’avocat français, le procès de M. Gbagbo est un "procès politique" : "ne confirmez pas les charges, c’est le meilleur moyen de rendre la justice, c’est le seul moyen duvrer à une réconciliation nationale en Côte d’Ivoire", a-t-il déclaré aux juges.
Pendant huit jours, l’ancien président a écouté les débats de manière attentive, levant parfois la tête de manière bravache, transmettant régulièrement à son avocat des notes griffonnées sur des feuilles de papier.
Laurent Gbagbo avait été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, après avoir tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, sous le feu des forces armées françaises.