Environ 30 heures, c’est le temps qu’a mis le procès de confirmation des charges contre le président Laurent Gbagbo. Malgré la longueur des audiences, le conseil des avocats de la défense à de façon méticuleuse, méthodique et rationnelle réussi à démolir une par une les pièces de la montagne de mensonge orchestrée par l’accusation. Il fallait le faire car cela n’était pas donné. Me Emmanuel Altit, Me Baroan, Me Jacobs et les autres ont confondu durant le procès le procureur. Pendant 10 jours, ils ont expliqué et démontre à la face du monde que Laurent Gbagbo n’était pas le sanguinaire que l’on voulait présenter aux yeux de tous. Mieux ils ont énuméré avec arguments tous ses efforts effectués depuis 2002 par le président Gbagbo pour aboutir à la paix. Ainsi tous les accords politiques avec en prime Soro Guillaume comme 1er ministre ont été évoqués. Les avocats de la défense ne se sont pas arrêtés qu’à cela. Ils ont poursuivi leurs argumentaires, détruisant même le fameux film faisant état d’un «article 125» où l’on brûlerait un partisan de Ouattara. A la vérité comme l’a attesté la défense, ce film est tourné loin de la lagune Ebrié et relate plutôt des faits de la crise au Kenya. Les avocats de Gbagbo ont pris soin d’expliquer à la cour qu’il n’y avait pas un plan préétabli pour exterminer la communauté musulmane ou celle originaire du nord du pays. Encore moins celles vivant dans la commune d’Abobo. Parce que dans notre pays, du fait des imbrications ethniques, la parfaite cohabitation entre les différentes communautés, un obus, une balle, ne pourrait être destiné qu’aux seuls partisans de Ouattara. C’est pourtant ce que l’accusation a tenté vainement de faire croire. Pour ces raisons et pour bien d’autres, la défense a déploré que le procureur ait catégorisé les victimes de la crise qui à pour genèse la rébellion de 2002. Oubliant celles de Yopougon, Nahibly, Guitrozon, Duékoué, Anokoikouté et j’en passe. Autant de faits que ces hommes et femmes de droit ont dénoncé. Montrant du coup le peu de sérieux avec lequel le procureur a mené ses enquêtes (?) Me Altit et ses collègues ont par ailleurs conclu qu’aucune preuve n’a été apportée pour confirmer les charges contre le président Gbagbo. On comprend aisément pourquoi le régime d’Abidjan tenait tant à ce que les ivoiriens n’assistent pas à ces audiences. Mais comme là si bien dit Me Baroan, quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit par se lever. C’est certainement un soleil nouveau qui se lève sur la Cour pénale internationale.
Paterne Ougueye Yves
Paterne Ougueye Yves