«Le salut pour nous Africains est le respect de la Constitution et de nos lois qui en découlent». Si les charges retenues contre lui étaient recevables et que le procès devait avoir lieu dans 60 jours, selon le programme initial de la Cour pénale internationale, le Président Laurent Gbagbo aura bel et bien réussi le coup. Celui d’adresser un message clair et net à toute la communauté africaine d’ici et d’ailleurs. Par-delà toute la communauté internationale, l’Union africaine (Ua) comprise. Ce jeudi 28 février 2013, les Ivoiriens (ses partisans et adversaires) attendaient de voir et d’entendre ce que le prisonnier d’Alassane Ouattara allait dire pour se disculper de tous les crimes à lui reprochés. Mais c’est un homme résolument tourné vers l’avenir, sans haine ni esprit revanchard, qu’il a été donné de voir à travers la lucarne qu’ont bien voulu offrir les services de communications (malgré un serveur défaillant) de la Cpi. Oui, Laurent Gbagbo veut aller à la paix. Mais à quel prix ? Au prix de la compromission ? Celui de la résignation ? Pas du tout ! Et cela Laurent Gbagbo l’a démontré tout le long de cette fin d’audience qui a débuté le 19 février. Ce après qu’il ait pris le soin à ses avocats de décortiquer les accusations brandies par le Procureur de la Cpi et de les «démolir» une à une. Démonstrations au cours desquelles la vacuité desdites accusations a pu être établie, preuves à l’appui. Gbagbo le démocrate ne s’est pas dérobé. «Nous avons besoin de démocratie. Mais la démocratie, ce n’est pas seulement le vote». D’où la question et toujours la question du vainqueur de la dernière élection présidentielle de novembre 2010. «Dire qu'on n'est pas là pour savoir qui a gagné les élection. Mais c'est la question fondamentale qui a gagné les élections? On ne peut pas parler de la crise postélectorale sans parler des élections. Qui a gagné les élections ? On nous attaqué en 2002 et je n’ai jamais cru que nous allions en sortir par la guerre». Cette question centrale trouvera-t-elle un jour de réponse ? Les regards sont tournés vers la Cpi. Quant à l’ancien chef d’Etat ivoirien, il continue d’espérer en cette Afrique porteuse des espérances nouvelles. Celles de sa souveraineté, sa réussite par elle-même à travers des mécanismes qu’elle jugera opportunes et utiles pour son développement.
Gnakabi Vacouh
Gnakabi Vacouh