Au terme de l’audience de confirmation des charges dans l’affaire le procureur contre Laurent Gbagbo, Sébastien Dano Djédjé, 1er Secrétaire général adjoint du Fpi, assurant l’intérim du SG, Kodjo Richard donne ses impressions.
Notre Voie : Au terme de 10 jours d’audience, le président Laurent Gbagbo a parlé jeudi dernier. Comment avez-vous trouvé son discours ?
Sébastien Dano Djédjé : J’ai retrouvé le président Laurent Gbagbo avec beaucoup de plaisir. Il n’a rien perdu de son intelligence, de son intégrité morale, physique et intellectuelle. Donc cela, pour moi, est un motif de satisfaction. Deuxièmement, concernant le fond du débat, je trouve qu’il a plané en quelque sorte, sur tout ce qu’on a écouté jusque-là, sur toute la vie politique ivoirienne, africaine et même mondiale. Parce que le chef de l’Etat, à mon sens, a donné une grande leçon de démocratie au monde entier. Il a fait comprendre que lui, Laurent Gbagbo, est un homme de rassemblement et non de haine. Il a montré la stature d’un homme de consensus, de paix. J’ai donc vu en Gbagbo, jeudi, l’homme d’unité qui a lutté toute sa vie pour les droits et la liberté en Côte d’Ivoire, mais aussi en Afrique. Voilà ce que je retiens de son discours, une intervention courte, mais une intervention dense.
N.V. : Si on devait tirer des leçons ?
S.D.D. : Les leçons que nous devons tirer, et que je pense le monde entier devrait aussi tirer, c’est que, pendant 10 jours, nous avons écouté les argumentations ici et là. Mais, pendant 10 jours, nous avons surtout eu connaissance des réalités du terrain. D’aucuns pensaient que la crise ivoirienne était une situation qu’il fallait fantasmer. Mais les faits nous ont ramenés à la réalité sur la base des allégations de l’accusation mais aussi et surtout sur la base des arguments de la défense. Et quand je parcours l’intervention du président Gbagbo, je me rends compte qu’il a laissé le soin aux avocats de faire leur travail, pour venir parler en homme de paix, engagé pour le combat de la liberté. Après cette intervention, il apparaît très clairement que Laurent Gbagbo doit être mis en liberté. En tout cas, pour moi, il doit purement et simplement être relaxé, pour qu’il puisse venir participer au processus de réconciliation qu’il a initié en Côte d’Ivoire depuis 2000. Donc il est bon que le président Laurent Gbagbo soit là, pour que cette œuvre puisse être continuée avec la participation de tous.
N.V. : D’aucuns pensent que la défense du président Gbagbo a fait ce qu’elle avait à faire. Mais, en tenant compte du volet politique, pensez-vous que le droit peut être dit ?
S.D.D. : Moi, je pense que le droit peut être dit et doit être dit. Sur la base du droit, je n’ai pas d’inquiétude parce que les argumentations ont été très fortes du côté de la défense. Dans les procédures juridictionnelles, lorsqu’une faille est détectée dans l’accusation, cela remet en cause toute l’accusation. On l’a vu dans l’affaire DSK aux Etats-Unis. Ici, au vu et au su de tous, il y a eu une grosse faille dans l’accusation du procureur de la Cpi. Elle a introduit dans ses pièces contre Laurent Gbagbo une vidéo de quelqu’un qui a été brûlé vif au Kenya en faisant croire que cette scène avait eu lieu en Côte d’Ivoire et la personne brûlée dans la vidéo est présentée comme une victime de la guerre en Côte d’Ivoire. Cette faille discrédite gravement et durablement l’accusation. Et, au vu de ça, toutes les autres accusations devraient être remises en cause. Moi scientifique, c’est comme ça que je vois les choses. Sur cette base, les autres actes d’accusation doivent être retirés parce qu’ils peuvent être aussi des faits similaires que celui que nous avons vu avec la vidéo kenyane. Donc, sur ce point-là déjà, le droit devrait être dit. De plus, concernant bien d’autres points, beaucoup de démonstrations ont été faites par les avocats du président Gbagbo. Donc, si le droit est dit, Laurent Gbagbo revient à la maison. Cela dit, il y a le côté politique qu’on ne maîtrise pas. De ce point de vue aussi, je pense que le discours du président a balayé du revers de la main toutes les contrevérités et les accusations fallacieuses qu’on formulait contre lui pour le renverser. L’audience a eu lieu, les uns et les autres ont vu ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo lui-même est intervenu pour dire que « moi j’ai été certes vilipendé, calomnié, sali, mais je n’en garde pas de rancœur. Et que je veux œuvrer pour la paix et la réconciliation dans mon pays ». Je crois qu’il n y a pas meilleur argument qui plaide pour la libération du président Gbagbo, pour qu’il vienne continuer ce qu’il a toujours fait, c’est-à-dire la lutte pour la démocratie et surtout pour l’unité de la Côte d’Ivoire.
Entretien réalisé par
Armand Bohui et Jean Khalil Sella
Notre Voie : Au terme de 10 jours d’audience, le président Laurent Gbagbo a parlé jeudi dernier. Comment avez-vous trouvé son discours ?
Sébastien Dano Djédjé : J’ai retrouvé le président Laurent Gbagbo avec beaucoup de plaisir. Il n’a rien perdu de son intelligence, de son intégrité morale, physique et intellectuelle. Donc cela, pour moi, est un motif de satisfaction. Deuxièmement, concernant le fond du débat, je trouve qu’il a plané en quelque sorte, sur tout ce qu’on a écouté jusque-là, sur toute la vie politique ivoirienne, africaine et même mondiale. Parce que le chef de l’Etat, à mon sens, a donné une grande leçon de démocratie au monde entier. Il a fait comprendre que lui, Laurent Gbagbo, est un homme de rassemblement et non de haine. Il a montré la stature d’un homme de consensus, de paix. J’ai donc vu en Gbagbo, jeudi, l’homme d’unité qui a lutté toute sa vie pour les droits et la liberté en Côte d’Ivoire, mais aussi en Afrique. Voilà ce que je retiens de son discours, une intervention courte, mais une intervention dense.
N.V. : Si on devait tirer des leçons ?
S.D.D. : Les leçons que nous devons tirer, et que je pense le monde entier devrait aussi tirer, c’est que, pendant 10 jours, nous avons écouté les argumentations ici et là. Mais, pendant 10 jours, nous avons surtout eu connaissance des réalités du terrain. D’aucuns pensaient que la crise ivoirienne était une situation qu’il fallait fantasmer. Mais les faits nous ont ramenés à la réalité sur la base des allégations de l’accusation mais aussi et surtout sur la base des arguments de la défense. Et quand je parcours l’intervention du président Gbagbo, je me rends compte qu’il a laissé le soin aux avocats de faire leur travail, pour venir parler en homme de paix, engagé pour le combat de la liberté. Après cette intervention, il apparaît très clairement que Laurent Gbagbo doit être mis en liberté. En tout cas, pour moi, il doit purement et simplement être relaxé, pour qu’il puisse venir participer au processus de réconciliation qu’il a initié en Côte d’Ivoire depuis 2000. Donc il est bon que le président Laurent Gbagbo soit là, pour que cette œuvre puisse être continuée avec la participation de tous.
N.V. : D’aucuns pensent que la défense du président Gbagbo a fait ce qu’elle avait à faire. Mais, en tenant compte du volet politique, pensez-vous que le droit peut être dit ?
S.D.D. : Moi, je pense que le droit peut être dit et doit être dit. Sur la base du droit, je n’ai pas d’inquiétude parce que les argumentations ont été très fortes du côté de la défense. Dans les procédures juridictionnelles, lorsqu’une faille est détectée dans l’accusation, cela remet en cause toute l’accusation. On l’a vu dans l’affaire DSK aux Etats-Unis. Ici, au vu et au su de tous, il y a eu une grosse faille dans l’accusation du procureur de la Cpi. Elle a introduit dans ses pièces contre Laurent Gbagbo une vidéo de quelqu’un qui a été brûlé vif au Kenya en faisant croire que cette scène avait eu lieu en Côte d’Ivoire et la personne brûlée dans la vidéo est présentée comme une victime de la guerre en Côte d’Ivoire. Cette faille discrédite gravement et durablement l’accusation. Et, au vu de ça, toutes les autres accusations devraient être remises en cause. Moi scientifique, c’est comme ça que je vois les choses. Sur cette base, les autres actes d’accusation doivent être retirés parce qu’ils peuvent être aussi des faits similaires que celui que nous avons vu avec la vidéo kenyane. Donc, sur ce point-là déjà, le droit devrait être dit. De plus, concernant bien d’autres points, beaucoup de démonstrations ont été faites par les avocats du président Gbagbo. Donc, si le droit est dit, Laurent Gbagbo revient à la maison. Cela dit, il y a le côté politique qu’on ne maîtrise pas. De ce point de vue aussi, je pense que le discours du président a balayé du revers de la main toutes les contrevérités et les accusations fallacieuses qu’on formulait contre lui pour le renverser. L’audience a eu lieu, les uns et les autres ont vu ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo lui-même est intervenu pour dire que « moi j’ai été certes vilipendé, calomnié, sali, mais je n’en garde pas de rancœur. Et que je veux œuvrer pour la paix et la réconciliation dans mon pays ». Je crois qu’il n y a pas meilleur argument qui plaide pour la libération du président Gbagbo, pour qu’il vienne continuer ce qu’il a toujours fait, c’est-à-dire la lutte pour la démocratie et surtout pour l’unité de la Côte d’Ivoire.
Entretien réalisé par
Armand Bohui et Jean Khalil Sella