« Nous les dozos, nous sommes utiles à la société. Après la crise postélectorale, nous avons beaucoup participé à la mise en place d’une politique de sécurité en Côte d’Ivoire. Il y a des quartiers d’Abidjan où gendarmes et policiers ne pouvaient pas accéder. Nous y sommes allés et avons mis le grappin sur des malfrats. Sur le plan mystique, nous avons débarrassé Abidjan de mauvais esprits. Pour ces efforts et bien d’autres, nous méritons la reconnaissance de l’Etat et même de la communauté internationale qui a installé le président Alassane Ouattara. Nous voulons alors l’incorporation dans l’armée, la gendarmerie et la police de certains de nos frères qui sont lettrés », a déclaré le dozo, Soro Pascal, qui se présente comme leur porte-parole. Ces miliciens armés po-Ouattara réclament leur intégration dans l’armée, la police et la gendarmerie nationale. Au motif qu’ils auraient participé à « la sécurisation physique et mystique » du pays. A la question de savoir précisément leur réponse sur les accusations portant sur leur participation aux massacres des populations civiles dans l’ouest et particulièrement les déplacés de Nahibly (Duékoué), notre interlocuteur est resté évasif. Se référant à la réponse donnée, à l’époque, par Alassane Dramane Ouattara sur la radio française RFI. M. Ouattara avait soutenu, sans convaincre, que c’est en légitime défense que les dozos avaient agi. Les dozos, supplétifs des Frci, forces armées pro- Ouattara, ont été dénoncés, dans le récent rapport d’Amnesty International, d’être les auteurs de pires violations des doits humains sur les populations civiles en Côte d’Ivoire. Soro Pascal, Ouattara Navigué Jean-Pierre et Sekongon Martial sont des dozos qui se disent originaires du département de Korhogo. Hier, vendredi 1er mars 2013, l’équipe du quotidien Note Voie les a rencontrés au corridor de Yopougon-Gesco pour avoir leur réaction relative au dernier rapport d’Amnesty International qui propose le démantèlement de ces milices armées pro-Ouattara accusées d’exactions sur des populations. Entre menaces et intimidation, les dozos ont parlé à Note Voie. Dans leurs apparats de « chasseurs traditionnels » avec des gris-gris et munis chacun d’un fusil de type calibre 12, ces dozos n’ont pas caché leur colère face aux dénonciations d’Amnesty International.
Une correspondance particulière d’Emile Kian
Une correspondance particulière d’Emile Kian