Laurent Gbagbo s’est dégonflé face aux juges de la Cpi. Du lundi 5 décembre 2011, jour de sa première comparution devant la Cpi, au jeudi 28 février, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. « Madame, je suis là et sachez qu’on ira jusqu’au bout », a-t-il dit le 5 décembre 2011. « Madame, je suis là et je compte sur vous », a dit Laurent Gbagbo jeudi, dernier jour de l’audience de confirmation des charges qui pèsent contre lui. Dans cette variance de propos, une chose saute aux yeux. Les nombreuses preuves brandies à cette audience par le cabinet du procureur Fatou Bensouda ont fini par rendre le « guerrier » Gbagbo plus réaliste. Ils étaient nombreux, ses partisans qui ont cessé tout travail pour attendre les « gbê », (les vérités crues, dans le jargon ivoirien) de Laurent Gbagbo à la France, à l’Onu et aux tenants du pouvoir d’Abidjan. Le meeting promis n’a pas eu lieu. Laurent Gbagbo a laissé ses partisans sur leur faim. L’homme a plutôt adopté un profil bas, tentant de s’attirer la sympathie de la juge et de la procureure. « Mme la Procureure, je peux vous appeler ainsi, parce que c’est un mot qui existe maintenant dans le dictionnaire », soutient Gbagbo, souriant. Avant de lancer un petit « Je compte sur vous » à la juge Silvia Fernández de Gurmendi. L’accusé dont le discours était très attendu n’a brandi aucune preuve supplémentaire pour confondre l’accusation. Laurent Gbagbo a cette habitude de se dégonfler là où on attend de lui de grands déballages. L’on se souvient encore le face-à-face entre lui et le candidat Ouattara. Alors qu’il avait promis, à un meeting à Adzopé, de brandir de nombreuses preuves sur la nationalité du président Ouattara et de prouver son accointance avérée avec la rébellion, il n’en a rien été le jour-J.
Sam-Wakouboué
Sam-Wakouboué