Sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro : La solidarité sous-régionale désormais une réalité

Les lampions se sont éteints depuis le jeudi dernier, sur le 42ème sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Que retenir de cette énième session ? Plusieurs choses. Mais ce qui a attiré l’attention et qui a marqué les esprits est à n’en point douter, c’est le nouvel esprit de solidarité qui souffle désormais sur l’organisation sous-régionale. Le maitre-mot de ce sommet de Yamoussoukro, qui était en même temps bilan des 12 mois d’exercice du président Alassane Ouattara à la tête de l’organisation, a été la solidarité. Sous l’impulsion du président Ouattara, cette valeur qui est à la base de la création de la CEDEAO est devenue une réalité. La 42ème session n’a pas dérogé à ce nouvel esprit. D’autant que la question malienne a été encore une fois au c?ur des échanges entre les chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace sous-régional. Il s’est agi au cours de ce sommet de faire le bilan de l’intervention de l’armée française et surtout de voir l’état de déploiement de la force africaine à Mali. A ce sujet, la Conférence des chefs d’Etat s’est attardée sur les conditions et modalités du déploiement de la MISMA.

Les chefs d’Etat ont été heureux de constater que l’élan de solidarité en faveur du peuple malien continue. Notamment avec l’envoi prochain de troupes burundaises. C’est la raison de la présence du président Pierre Nkurunziza du Burundi à cette session. La MISMA, qui au départ devait avoir un effectif de 2000 hommes, est finalement passée à 8000. Sur les 8000 soldats attendus, 5550 sont déjà sur le territoire malien. Malgré la mort de 25 soldats tchadiens, de 2 Togolais et 2 Français, cette solidarité à l’égard du Mali ne faiblit pas. Au contraire. Au cours de son intervention lors de la cérémonie d’ouverture, le président Idriss Déby du Tchad, qui avec 2000 hommes a le plus gros contingent africain, a promis continuer de soutenir le peuple malien. En dépit de la perte de ces soldats au nord du Mali, dans la chaine montagneuse d’Ifogharas. Quant à la levée des fonds pour le financement de l’intervention africaine, le président Alassane Ouattara a rappelé que plus de la moitié des 900 millions de dollars nécessaires pour l’opération a été déjà recueillie. Il s’est en outre réjoui des promesses d’apports de fonds de la Guinée Equatoriale et de la Gambie obtenues lors du sommet de Yamoussoukro. Le président Ouattara a promis voler au secours des Etats membres qui sont en difficulté. C’est la raison pour laquelle, depuis son accession à la tête de l’organisation sous-régionale, il n’a ménagé aucun effort pour trouver une solution durable à la crise survenue au Mali et en Guinée-Bissau. Pour ces deux graves crises qui minent la sous-région, le président de la République de Côte d’Ivoire a organisé 10 sommets en 10 mois. Afin de soulager les peuples malien et bissau-guinéen de leurs souffrances. Alassane Ouattara a mis au c?ur de son action à la tête de la CEDEAO, la solidarité. Le renouvellement de la confiance de ses pairs à la tête de cette institution n’est donc pas usurpé. Aujourd’hui, humblement, chacun sait qu’il est l’homme indiqué à ce poste en ce moment. Et c’est tout mérité vu le travail colossal abattu en si peu de temps.

Jean-Claude Coulibaly (Envoyé spécial)