Le discours du président nigérian, Jonathan Ebele Goodluck devant le parlement ivoirien, le samedi 2 mars dernier, a été l’un des temps forts de sa visite d’Etat en Côte d’Ivoire.
Un discours sans faux-fuyant, empreint d’une forte volonté, celle de voir la sous-région ouest-africaine et tout le continent s’arrimer définitivement au peloton de la démocratie. Jonathan Goodluck n’a pas porté de gangs face aux parlementaires ivoiriens, en présence du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, des présidents d’institution, des ministres... « Les hommes et les femmes rassemblés ici, aujourd’hui, (samedi, ndlr), a-t-il rappelé, sont l’incarnation de l’espoir et de l’aspiration de nos peuples et nous ne devons pas les trahir ». Il a évoqué l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, au cours de laquelle, alors président intérimaire, il a engagé son pays à soutenir la démocratie dans « ce pays ».
Chantre de la démocratie
«Pour moi et mon pays le Nigéria, notre soutien pour votre lutte était basé sur des principes et l’aspiration commune pour la liberté, l’équité et la justice. Nous avons décidé de rester avec le peuple de Côte d’Ivoire pour que les résultats du scrutin soient respectés. Notre ultime objectif était de travailler avec les personnes de même esprit à travers les pays et peuples pour insister que : toutes élections tenues sur notre continent doivent être libres, justes et crédibles ; personne ou un groupe d’individus ne puisse changer la constitution sans le soutien du peuple ; chaque fois que les élections sont tenues, la décision du peuple soit respectée et rien que cela, le peuple qui gagnera à bénéficier de façon collective du résultat et que le principe de un homme, une voix, une femme, une voix, un jeune, une voix doit être respecté », a-t-il relevé. Le président nigérian opte pour la démocratie qui « fonctionne mieux quand tout le monde est égal devant la loi, quand il y a des processus pour les règlements des conflits dans les affaires et la politique, lorsque les droits des citoyens sont défendus et protégés par nos institutions, quelle que soit la personne concernée ». La nouvelle approche politique ivoirienne ne pouvait d’ailleurs lui échapper : « je salue le peuple de Côte d’Ivoire pour la promotion d’un gouvernement ouvert, responsable et sensible. Nous sommes vos alliés dans cette entreprise et vous pouvez toujours compter sur nous, notre soutien et encouragement. En tant qu’Africain attaché à un même destin, nous ne fuyons pas notre responsabilité, celle de veiller sur un frère ». Président du géant ouest-africain, M. Goodluck a des ambitions qu’il a partagées avec les députés ivoiriens.
Gouvernance et intérêt
du peuple
La bonne gouvernance comme la démocratie, demeure, selon lui, un défi majeur pour le continent africain, en général, et en particulier, pour la sous-région ouest-africaine. « Le rôle essentiel de l’Assemblée nationale pour la promotion et le maintien de la démocratie et la bonne gouvernance dans le monde et surtout en Côte d’Ivoire ne peut être ignorée ou sous-estimée… Nous sommes confrontés au défi de la prospérité économique avec une volonté commune de bannir la pauvreté et la privation de nos terres…Le défi de la bonne gouvernance en Afrique est d’organiser nos sociétés et de gérer la lutte pour le pouvoir politique d’une manière qui assure la sécurité collective et la coexistence pacifique. », a-t-il notifié aux députés. « Acceptées comme une nécessité politique, économique et sociétale, dans toute l’Afrique, poursuit-il, la démocratie et la bonne gouvernance doivent promouvoir ce qui suit : le constitutionnalisme, l’Etat de droit, la protection des droits de l’homme, ainsi qu’un système judiciaire (une indépendance de la magistrature) au sein d’u système de freins et de contrepoids ; la créativité, la responsabilité et la transparence dans la gestion des affaires politiques et des ressources ; une large participation populaire aux processus politiques (…) et la capacité du gouvernement à gérer efficacement le développement et à assurer la bonne gouvernance. Il est évident que les gens qui se sentent sécurisés, libres et régis par le droit et non par des caprices des hommes sont moins susceptibles d’aller en guerre les uns contre les autres », prévient-il. Jonathan Goodluck préconise « une coopération efficiente entre les différentes branches du gouvernement qui doivent garantir nourriture, gîte et couverts, car ce sont les aspects essentiels de toutes sociétés humaines ; la liberté fondamentale afin que les citoyens aspirent à élargir les frontières de notre civilisation actuelle…». L’hôte du président Ouattara s’est dit « fasciné par la beauté du principe de la séparation des pouvoirs dans un Etat, où le parlement et le judicaire exercent leurs fonctions en toute indépendance».
Guerre aux marchants d’armes
« Avocat » des normes démocratiques, le président nigérian a affiché son opposition aux pratiques « des marchands de la mort qui amènent les armes légères et de petits calibres qui empruntent les mêmes voies que nos commerçants ». La conséquence, dénonce- t-il, c’est « l’angoisse et le désespoir dans notre sous-continent ». « Nous devons, suggère-t-il, travailler à alléger le goulot d’étranglement sur le long de nos frontières, afin de sortir les vrais commerçants au grand jour. De cette façon, nous pourrons déployer plus rapidement nos ressources pour stopper ces criminels qui importent des substances dans nos pays. Je suis convaincu que la lutte effective et urgente contre le commence illicite d’armes et de petits calibres va sans doute réduire de façon significative les défis de sécurité à la démocratie, et la stabilité en Afrique en particulier. A cet effet, la coopération internationale entre les Etats, organisations régionales et internationales est d’une importance capitale». M. Goodluck a fustigé également « la recrudescence de la piraterie et autres crimes qui menacent la sécurité, le commerce et les activités économiques dans des parties de l’Afrique ».
Le président nigérian s’est réjoui, avant l’entame de son adresse, de l’« accueil généreux du gouvernement et du peuple ivoirien ». Il a exhorté les deux pays (la Côte d’Ivoire et le Nigéria) au renforcement et à l’approfondissement des liens qui les unissent. « Nos deux pays sont richement bénis. En Côte d’Ivoire, que tu sois Bété, Baoulé ou Dioula, tu appartiens à une nation unie. C’est la même chose au Nigéria, que tu sois Igbo, Yoruba, Fulani, ou Haussa ou que tu appartiennes à un groupe minoritaire comme le mien, Ijaw », a-t-il appelé les Ivoiriens à l’union et surtout à la réconciliation nationale. Le président Goodluck a ensuite été reçu par le son homologue, M. Ouattara, au palais présidentiel du Plateau. Les deux chefs d’Etat ont animé conjointement une brève conférence de presse. Un communiqué final sanctionnant cette visite d’Etat a été lu par le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Charles Koffi Diby.
Parfait Tadjau
Un discours sans faux-fuyant, empreint d’une forte volonté, celle de voir la sous-région ouest-africaine et tout le continent s’arrimer définitivement au peloton de la démocratie. Jonathan Goodluck n’a pas porté de gangs face aux parlementaires ivoiriens, en présence du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, des présidents d’institution, des ministres... « Les hommes et les femmes rassemblés ici, aujourd’hui, (samedi, ndlr), a-t-il rappelé, sont l’incarnation de l’espoir et de l’aspiration de nos peuples et nous ne devons pas les trahir ». Il a évoqué l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, au cours de laquelle, alors président intérimaire, il a engagé son pays à soutenir la démocratie dans « ce pays ».
Chantre de la démocratie
«Pour moi et mon pays le Nigéria, notre soutien pour votre lutte était basé sur des principes et l’aspiration commune pour la liberté, l’équité et la justice. Nous avons décidé de rester avec le peuple de Côte d’Ivoire pour que les résultats du scrutin soient respectés. Notre ultime objectif était de travailler avec les personnes de même esprit à travers les pays et peuples pour insister que : toutes élections tenues sur notre continent doivent être libres, justes et crédibles ; personne ou un groupe d’individus ne puisse changer la constitution sans le soutien du peuple ; chaque fois que les élections sont tenues, la décision du peuple soit respectée et rien que cela, le peuple qui gagnera à bénéficier de façon collective du résultat et que le principe de un homme, une voix, une femme, une voix, un jeune, une voix doit être respecté », a-t-il relevé. Le président nigérian opte pour la démocratie qui « fonctionne mieux quand tout le monde est égal devant la loi, quand il y a des processus pour les règlements des conflits dans les affaires et la politique, lorsque les droits des citoyens sont défendus et protégés par nos institutions, quelle que soit la personne concernée ». La nouvelle approche politique ivoirienne ne pouvait d’ailleurs lui échapper : « je salue le peuple de Côte d’Ivoire pour la promotion d’un gouvernement ouvert, responsable et sensible. Nous sommes vos alliés dans cette entreprise et vous pouvez toujours compter sur nous, notre soutien et encouragement. En tant qu’Africain attaché à un même destin, nous ne fuyons pas notre responsabilité, celle de veiller sur un frère ». Président du géant ouest-africain, M. Goodluck a des ambitions qu’il a partagées avec les députés ivoiriens.
Gouvernance et intérêt
du peuple
La bonne gouvernance comme la démocratie, demeure, selon lui, un défi majeur pour le continent africain, en général, et en particulier, pour la sous-région ouest-africaine. « Le rôle essentiel de l’Assemblée nationale pour la promotion et le maintien de la démocratie et la bonne gouvernance dans le monde et surtout en Côte d’Ivoire ne peut être ignorée ou sous-estimée… Nous sommes confrontés au défi de la prospérité économique avec une volonté commune de bannir la pauvreté et la privation de nos terres…Le défi de la bonne gouvernance en Afrique est d’organiser nos sociétés et de gérer la lutte pour le pouvoir politique d’une manière qui assure la sécurité collective et la coexistence pacifique. », a-t-il notifié aux députés. « Acceptées comme une nécessité politique, économique et sociétale, dans toute l’Afrique, poursuit-il, la démocratie et la bonne gouvernance doivent promouvoir ce qui suit : le constitutionnalisme, l’Etat de droit, la protection des droits de l’homme, ainsi qu’un système judiciaire (une indépendance de la magistrature) au sein d’u système de freins et de contrepoids ; la créativité, la responsabilité et la transparence dans la gestion des affaires politiques et des ressources ; une large participation populaire aux processus politiques (…) et la capacité du gouvernement à gérer efficacement le développement et à assurer la bonne gouvernance. Il est évident que les gens qui se sentent sécurisés, libres et régis par le droit et non par des caprices des hommes sont moins susceptibles d’aller en guerre les uns contre les autres », prévient-il. Jonathan Goodluck préconise « une coopération efficiente entre les différentes branches du gouvernement qui doivent garantir nourriture, gîte et couverts, car ce sont les aspects essentiels de toutes sociétés humaines ; la liberté fondamentale afin que les citoyens aspirent à élargir les frontières de notre civilisation actuelle…». L’hôte du président Ouattara s’est dit « fasciné par la beauté du principe de la séparation des pouvoirs dans un Etat, où le parlement et le judicaire exercent leurs fonctions en toute indépendance».
Guerre aux marchants d’armes
« Avocat » des normes démocratiques, le président nigérian a affiché son opposition aux pratiques « des marchands de la mort qui amènent les armes légères et de petits calibres qui empruntent les mêmes voies que nos commerçants ». La conséquence, dénonce- t-il, c’est « l’angoisse et le désespoir dans notre sous-continent ». « Nous devons, suggère-t-il, travailler à alléger le goulot d’étranglement sur le long de nos frontières, afin de sortir les vrais commerçants au grand jour. De cette façon, nous pourrons déployer plus rapidement nos ressources pour stopper ces criminels qui importent des substances dans nos pays. Je suis convaincu que la lutte effective et urgente contre le commence illicite d’armes et de petits calibres va sans doute réduire de façon significative les défis de sécurité à la démocratie, et la stabilité en Afrique en particulier. A cet effet, la coopération internationale entre les Etats, organisations régionales et internationales est d’une importance capitale». M. Goodluck a fustigé également « la recrudescence de la piraterie et autres crimes qui menacent la sécurité, le commerce et les activités économiques dans des parties de l’Afrique ».
Le président nigérian s’est réjoui, avant l’entame de son adresse, de l’« accueil généreux du gouvernement et du peuple ivoirien ». Il a exhorté les deux pays (la Côte d’Ivoire et le Nigéria) au renforcement et à l’approfondissement des liens qui les unissent. « Nos deux pays sont richement bénis. En Côte d’Ivoire, que tu sois Bété, Baoulé ou Dioula, tu appartiens à une nation unie. C’est la même chose au Nigéria, que tu sois Igbo, Yoruba, Fulani, ou Haussa ou que tu appartiennes à un groupe minoritaire comme le mien, Ijaw », a-t-il appelé les Ivoiriens à l’union et surtout à la réconciliation nationale. Le président Goodluck a ensuite été reçu par le son homologue, M. Ouattara, au palais présidentiel du Plateau. Les deux chefs d’Etat ont animé conjointement une brève conférence de presse. Un communiqué final sanctionnant cette visite d’Etat a été lu par le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Charles Koffi Diby.
Parfait Tadjau