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Politique Publié le lundi 4 mars 2013 | L’Hebdo Ivoirien

Tombé en disgrâce depuis la chute de Gbagbo : Fologo donne du volume à son retour

© L’Hebdo Ivoirien Par F. Danon
Institutions ivoiriennes : Dona Fologo cède la présidence du C.E.S à Zadi Kessy
19 mai 2011 - Siège du Conseil Economique et Social : M. Zadi Kessy Marcel devient officiellement le nouveau Président du Conseil Economique et Social en remplacement de M. Laurent Dona Fologo.
Que n’a-t-on pas écrit et dit sur lui ? Ces détracteurs le qualifient volontiers, de caméléon politique, de profiteur, d’opportuniste sans scrupules, sans vertus. « Il sèche son linge ou brille le soleil », glosent les critiques plus acerbes. Un autre son de cloche, aux antipodes du premier, juge que Laurent Dona Fologo (Ldf, ce sont ces initiales), est un des rares hommes politiques ivoiriens, à avoir survécu à tous les régimes, à toutes les tsunamis, mais surtout, le seul dirigeant politique à avoir fait preuve d’une hauteur de vue, d’une grande intelligence politique, mais surtout de placer toujours l’intérêt de la nation et de ses compatriotes au dessus des siens. Une qualité qu’on ne retrouve plus dans la nomenklatura politique post Houphouët-Boigny. Détenteur d’une des carrières ministérielles, les plus riches et les plus longues de ce pays, Ldf a été nommés plusieurs fois ministre sous le Père fondateur, Houphouët-Boigny, auprès de qui il fut le seul membre de gouvernement à cumuler plusieurs portefeuilles (Les ministères de la Culture, de la Jeunesse et des Sports en 1984, à titre d’exemple). Mieux, il est de notoriété que Fologo avait l’oreille du Vieux, lequel tenait compte de ses avis et suggestions.

L’un des symboles forts de la complicité entre ces deux personnalités, est la mission à lui assignée par le président Houphouët-Boigny de le représenter dans les années 70 en Afrique du sud, au plus fort de l’apartheid. Ldf y était allé avec son épouse, une Blanche, pour témoigner de l’égalité entre les races. A la disparition du premier président de la Côte d’Ivoire en 1993, Fologo, qui cumulait les fonctions de ministre et de secrétaire général du Pdci, se retrouve face à un sérieux dilemme: Tenir le parti et veiller à la continuité de l’Etat. Sa fameuse déclaration sur le respect strict de l’Article 11 de la Constitution, relatif à la succession, a coupé court aux différents débats juridico-politiques qui enflaient entre les partisans de l’ancien Premier ministre… Alassane Ouattara et ceux du président de l’Assemblée nationale….Henri Konan Bédié. Fologo a eu raison de tous par ces prises de position républicaines qui ont permis à Henri Konan Bédié, au chef du Parlement et numéro deux de l’appareil d’Etat, de poursuivre et achever le mandat d’Houphouët-Boigny. Seulement voilà, au moment où beaucoup attendaient que l’ascenseur lui soit revenu, les maitres d’Abidjan à cette époque choisirent plutôt de le confiner dans ses bureaux austères de la Permanence du Pdci, dans la commune du Plateau. Pire, l’atmosphère entre Bédié et Fologo se détériore très rapidement. En tous points de vue. Après le coup d’Etat de décembre 1999 qui renversa le pouvoir de Bédié, le secrétaire général du Pdci se retrouve de nouveau seul pour contrer l’Opa lancée par le chef de la junte, le général Gueï Robert pour récupérer le Pdci dans la perspective de la présidentielle de 2000, qu’il était sûr de rempoter avec le soutien de ce parti, face au chef de file de l’opposition, Laurent Gbagbo. Cet apparentement avec le nouveau président, est perçu par beaucoup de militants du Pdci comme un acte de haute trahison de la part de Fologo qu’ils accusent de pactiser avec « l’assassin politique du Vieux ». Une vision que ne partage pas Laurent Gbagbo: «Fologo et moi avons le même prénom, Laurent. C’est tout. Nous restons politiquement opposés. Mais ce que j’admire en lui, c’est son sens élevé du patriotisme et de la nation », dixit Laurent Gbagbo, tout juste après son élection. Coup sur coup, Gbagbo charge Fologo de plusieurs missions. C’est lui qu’il envoie en 2000, représenter la Côte d’Ivoire à Lomé pour négocier avec l’ex rébellion du Mpci de …. Soro Guillaume. Fologo ne réussit pas à obtenir un accord de paix avec les rebelles.

Le président Gbagbo ne lui en tient pas rigueur : « Que peut-on contre la mauvaise foi des personnes qui ont délibérément décidé de meurtrir leur mère-patrie ». Aussi, contre toute attente, Gbagbo nomme Laurent Dona Fologo à la présidence du Conseil économique et social. Un poste qu’il conservera jusqu’à la chute de ce dernier en avril 2011. Homme politique de métier et engagé, Fologo n’est pas prêt à entendre entonner son oraison funèbre politique. Le Rpp, le parti qu’il a crée en est la preuve. Dans son nouveau costume d’opposant, Ldf entend beaucoup plus jouer un rôle majeur dans le processus de réconciliation nationale en cours. L’homme en a l’étoffe et le coffre. Sa très longue expérience politique, doublé de ses qualités de persuasion pourraient accélérer ce processus. « Nous voulons être une opposition qui participe. Participer ne veut pas dire entrer au gouvernement. Nous souhaitons qu’à notre action, vous ne répondiez ni par le mépris, ni par l’indifférence, mais plutôt par la bonne foi et une volonté de nous voir travailler à côté et avec vous pour le bien de la Côte d’Ivoire », conseillait-il au sortir d’une récente réunion du Cadre permanent de dialogue (Cpd). Mais à la vérité, peut-on raisonnablement espérer une réconciliation véritable entre les fils de ce pays, sans Fologo ?

Un dossier réalisé par Mato Dia
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