Un baobab s’est couché
La Côte d’Ivoire vient de perdre un grand homme. Sans crier gare, Alhassane Salif N’diaye, le Professeur, s’en est allé, loin, très loin de son Bouna natal, de son Gagnoa d’origine et de son pays qu’il a si bien servi, à tous les niveaux.
La nouvelle du décès du Professeur a surpris plus d’un dans la matinée d’hier. Alhassane Salif N’Diaye a rendu l’âme dans la nuit de dimanche à lundi, à six mille pieds de sa terre natale. Emporté par une longue maladie. Un diabète pernicieux, avancent des sources, quand d’autres évoquent l’addiction à la cigarette qui a contribué à la détérioration de la santé de l’éminent universitaire. Depuis des années, on le sentait mal en point sur les pieds. Mais jusqu’à penser au pire ? Non. Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) est parti, à jamais, dans le dos de ses compagnons de lutte. Lutte pour la quête et le partage du savoir, mais également pour plus de démocratie en Côte d’Ivoire. A ce propos, il a inscrit ceci sur son blog : « La démocratie, que je chéris tant, se doit d'être transparente, effective et porteuse d'espoir », avant d’indiquer plus loin : « La démocratie est une œuvre que l'on sculpte jour après jour avec raison et ardeur ». L’homme politique s’est investi, jour après jour, mois après mois, années après années, pour la démocratisation de son pays. Actif sur le front politique depuis la signature de l’Accord de Marcoussis en 2003 en France, le secrétaire général de l’Udpci, à 70 ans révolus, est un des grands artisans de la mise en forme du groupe des sept partis et mouvements politiques signataires de l’Accord de Marcoussis dit G7 ( Pdci, Rdr, Udpci, Mfa, Mpci, Mpigo, Mjp), puis du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), porté sur les fonts baptismaux le 18 mai 2005 en France. Mais plus, Alhassane Salif N’Diaye s’est battu aux côtés de ses jeunes frères des autres partis houphouétistes, pour maintenir la cohésion au sein de cette grande famille, portant ainsi le président Alassane Ouattara à la tête de l’Etat.
Un personnage multidimensionnel
Méthodique, l’ancien maire de Gagnoa était ce genre d’homme qui agit plus efficacement dans l’ombre et la discrétion. Avec une bonne dose de sagesse, certainement renforcés par les sept ans passés au gouvernement auprès du président Félix Houphouët-Boigny, il a toujours permis au Rhdp de sortir uni et réconcilié des rencontres, avec une décision commune. L’accession des Houphouétistes à la magistrature suprême est le couronnement de la quête permanente de la démocratie qu’il a fait sienne. Car, cet éminent homme politique s’en est allé, après avoir vu la démocratie se rétablir, suite à la dernière élection présidentielle. Mais le scientifique achevé qu’il constitue encore pour la Côte d’Ivoire - pour avoir inoculé le savoir aux plus jeunes - n’a pas eu qu’un parcours politique dans sa vie chargée d’enseignements et de pratiques. Alhassane Salif N’Diaye était aussi et surtout une bibliothèque humaine. Le scientifique, mais plus attaché à la littérature que les littéraires eux-mêmes, a, au fil des ans, partagé sa connaissance avec de nombreux jeunes Ivoiriens devenus aujourd’hui des références. Les Professeurs Alphonse Djédjé Mady, Maurice Kacou Guikahué, Alain Ekra… d’une part, Ly Ramata et Haïdara Daouda d’autre part, présidents des Universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody et Nangui Abrogoua d’Adjamé, ne diront pas le contraire. Multidimensionnel, et pourtant courtois, humble et plein d’humanisme, l’émérite enseignant et homme politique qui ne se voulait pas d’ennemi, a fait bon usage de ses 70 ans de vie sur terre, dans la fraternité, l’entente et le respect de l’autre.
Ouattara Abdoul Karim
La Côte d’Ivoire vient de perdre un grand homme. Sans crier gare, Alhassane Salif N’diaye, le Professeur, s’en est allé, loin, très loin de son Bouna natal, de son Gagnoa d’origine et de son pays qu’il a si bien servi, à tous les niveaux.
La nouvelle du décès du Professeur a surpris plus d’un dans la matinée d’hier. Alhassane Salif N’Diaye a rendu l’âme dans la nuit de dimanche à lundi, à six mille pieds de sa terre natale. Emporté par une longue maladie. Un diabète pernicieux, avancent des sources, quand d’autres évoquent l’addiction à la cigarette qui a contribué à la détérioration de la santé de l’éminent universitaire. Depuis des années, on le sentait mal en point sur les pieds. Mais jusqu’à penser au pire ? Non. Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) est parti, à jamais, dans le dos de ses compagnons de lutte. Lutte pour la quête et le partage du savoir, mais également pour plus de démocratie en Côte d’Ivoire. A ce propos, il a inscrit ceci sur son blog : « La démocratie, que je chéris tant, se doit d'être transparente, effective et porteuse d'espoir », avant d’indiquer plus loin : « La démocratie est une œuvre que l'on sculpte jour après jour avec raison et ardeur ». L’homme politique s’est investi, jour après jour, mois après mois, années après années, pour la démocratisation de son pays. Actif sur le front politique depuis la signature de l’Accord de Marcoussis en 2003 en France, le secrétaire général de l’Udpci, à 70 ans révolus, est un des grands artisans de la mise en forme du groupe des sept partis et mouvements politiques signataires de l’Accord de Marcoussis dit G7 ( Pdci, Rdr, Udpci, Mfa, Mpci, Mpigo, Mjp), puis du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), porté sur les fonts baptismaux le 18 mai 2005 en France. Mais plus, Alhassane Salif N’Diaye s’est battu aux côtés de ses jeunes frères des autres partis houphouétistes, pour maintenir la cohésion au sein de cette grande famille, portant ainsi le président Alassane Ouattara à la tête de l’Etat.
Un personnage multidimensionnel
Méthodique, l’ancien maire de Gagnoa était ce genre d’homme qui agit plus efficacement dans l’ombre et la discrétion. Avec une bonne dose de sagesse, certainement renforcés par les sept ans passés au gouvernement auprès du président Félix Houphouët-Boigny, il a toujours permis au Rhdp de sortir uni et réconcilié des rencontres, avec une décision commune. L’accession des Houphouétistes à la magistrature suprême est le couronnement de la quête permanente de la démocratie qu’il a fait sienne. Car, cet éminent homme politique s’en est allé, après avoir vu la démocratie se rétablir, suite à la dernière élection présidentielle. Mais le scientifique achevé qu’il constitue encore pour la Côte d’Ivoire - pour avoir inoculé le savoir aux plus jeunes - n’a pas eu qu’un parcours politique dans sa vie chargée d’enseignements et de pratiques. Alhassane Salif N’Diaye était aussi et surtout une bibliothèque humaine. Le scientifique, mais plus attaché à la littérature que les littéraires eux-mêmes, a, au fil des ans, partagé sa connaissance avec de nombreux jeunes Ivoiriens devenus aujourd’hui des références. Les Professeurs Alphonse Djédjé Mady, Maurice Kacou Guikahué, Alain Ekra… d’une part, Ly Ramata et Haïdara Daouda d’autre part, présidents des Universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody et Nangui Abrogoua d’Adjamé, ne diront pas le contraire. Multidimensionnel, et pourtant courtois, humble et plein d’humanisme, l’émérite enseignant et homme politique qui ne se voulait pas d’ennemi, a fait bon usage de ses 70 ans de vie sur terre, dans la fraternité, l’entente et le respect de l’autre.
Ouattara Abdoul Karim